D’après un rapport d’enquête sur le traitement frauduleux des eaux en bouteilles par Nestlé Waters, le groupe tromperait les consommateurs depuis 15 ans. Médiapart crie au scandale, révélant une fraude estimée à plus de 3 milliards d’euros de gains. Nestlé Waters France a réagi auprès de l’AFP et réfute "fermement le mode de calcul et le chiffrage relayés par le journal".
Non, les eaux en bouteille de chez Nestlé ne sont pas aussi "pures" que l’image de marque veut le laisser paraître. Le rapport d’enquête se focalise sur les eaux Contrex, Hépar et Vittel pour lesquelles Nestlé "a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente", rapporte Mediapart. Ceci à cause de contaminations bactériennes fréquentes. Perrier est également de la partie. De son côté, le groupe Sources Alma, qui produit des marques comme Cristaline et Saint-Yorre, est sous enquête pour des raisons équivalentes.
Pour information, le rapport d’enquêtes provient de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (la DGCCRF).
Eaux non conformes : qu’est-ce qui est reproché au juste ?
L’association foodwatch est spécialisée dans la lutte contre les dérives du secteur agroalimentaire. Voici ce qui est imputé aux industriels :
- Chez Nestlé Waters, une “contamination généralisée” des sites de Perrier, Vittel et Hépar à la bactérie Escherichia coli (d'origine fécale) "dans des concentrations parfois élevées", des pesticides, des PFAS, des micropolluants et des recours à des traitements interdits d’ultraviolets et de filtres au charbon actif ;
- Dans une usine de chez Sources Alma, des eaux minérales ou de source coupées à l’eau du robinet, injectées au sulfate de fer ;
- Les filtrations illégales étaient cachées aux contrôleurs ou duraient depuis un moment : dans certains cas, les filtres étaient dissimulés dans des placards électriques.
Une défaillance du système de contrôle en France
Notre pays dispose bien d’un système de contrôle, mais il serait insuffisant selon nos confrères de 20 minutes : "Le système n’est pas conçu pour détecter ou prévenir les fraudes et est mal appliqué, ce qui permet la présence de produits non conformes et potentiellement frauduleux."
Même les non-conformités ne seraient pas suivies pour rectification. Prudence donc avec les eaux minérales de ces marques.
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