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Connaissez-vous la prosopométamorphopsie ? Ce trouble modifie l’image que vous percevez des visages. Ils deviennent ainsi déformés, voire démoniaques. Dans un article publié le 23 mars 2024 dans la revue scientifique de référence The Lancet, une équipe de chercheurs du Dartmouth College (États-Unis) se sont intéressés à cette maladie très rare.
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Les chercheurs ont observé un patient de 58 ans atteint de prosopométamorphopsie, dont le trouble ne se déclenche que lorsqu’il voit réellement une personne, et non pas lorsqu’il regarde une photo ou une vidéo. “D’autres études font état de patients atteints de prosopométamorphopsie qui sont incapables de dire avec précision si une représentation de la déformation liée à leur trouble est pertinente, car l’image montre elle-même un visage, d’où de nouvelles déformations”, explique l’auteur principal du papier de The Lancet, le chercheur en sciences de la psychologie et du cerveau du cerveau Antônio Mello.
Les chercheurs ont ainsi pu représenter avec des images - des déformations de photos de visages - la façon dont le trouble du patient affecte sa perception. Plus précisément, ils ont pris des photos de visages humains et les ont déformées via un logiciel informatique en fonction de ce que rapportait le patient.
La prosopométamorphopsie peut se manifester différemment selon le patient. Elle peut tantôt changer la forme d’un visage, sa couleur, sa position et ses traits. Ce trouble ne peut durer que quelques jours, comme des années. Les auteurs de l’étude indiquent que dans certains cas, les personnes atteintes de ce trouble qui décident d’aller consulter reçoivent un mauvais diagnostic.
La prosopométamorphopsie est souvent confondue avec la schizophrénie
“Nous avons entendu que plusieurs personnes souffrant de prosopométamorphopsie ont reçu un diagnostic, de la part de psychiatres, de schizophrénie, et ont été mises sous antipsychotiques”, déplore le professeur de sciences de la psychologie et du cerveau Brad Duchaine, qui a également participé à l’étude.
Cela a de quoi effrayer, car les antipsychotiques peuvent avoir de lourds effets secondaires et ne doivent être pris que dans des conditions bien précises. Comme l’explique l’encyclopédie médicale Vidal : “Les antipsychotiques, et en particulier ceux dits classiques, ont de nombreux effets indésirables : constipation, somnolence, troubles de l’accommodation, vision floue, sécheresse de la bouche, hypotension orthostatique, rétention d’urine, irrégularité des règles, troubles sexuels, troubles neurologiques tels que des mouvements anormaux, des tremblements, une raideur musculaire.”
Les personnes atteintes de prosopométamorphopsie souffrent en silence
L’encyclopédie Vidal poursuit : “Un effet indésirable particulier, la dyskinésie tardive, survient au cours de traitements prolongés. [...] Un problème fréquent du traitement par les antipsychotiques est l’apparition d’un surpoids (en particulier à hauteur de l’abdomen) associé à des taux sanguins élevés de sucre, de cholestérol et de triglycérides (graisses du sang).”
“Il est courant, chez les personnes souffrant de prosopométamorphopsie, de ne pas en parler, car elles craignent qu’on pense que ces distorsions sont le signe d’un trouble psychiatrique. Souvent, on ne comprend pas ce problème”, conclut le professeur Brad Duchaine.
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