- 1 - La chute d’oestrogènes augmente les risques
- 2 - Le THM aggraverait la menace d’infarctus
- 3 - Le THM accusé de favoriser les attaques cérébrales
- 4 - Soja et DHEA : pas de garantie de sécurité
- 5 - Les facteurs de risque à surveiller
- 6 - Accident cardio-vasculaire féminin : les signes
- 7 - Comment protéger son coeur
- 8 - THM : le point sur les recommandations
La chute d’oestrogènes augmente les risques
Les maladies cardio-vasculaires ne concernent pas seulement les hommes : c’est la première cause de décès chez la femme. Avant la ménopause, la population féminine bénéficie d’une protection relative, mais les choses changent après 50 ans. C’est pourquoi les experts se sont penchés sur le rôle des œstrogènes, les hormones sécrétées par les ovaires. Leur chute à la ménopause diminue la protection contre les attaques cardiaques ou les accidents vasculaires. La raison : les œstrogènes jouent sur le bon fonctionnement du cœur en augmentant sa capacité à battre efficacement. Ils maintiennent aussi l’équilibre entre bon et mauvais cholestérol et protègent la paroi des artères.
Le THM aggraverait la menace d’infarctus
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) soulève des inquiétudes depuis plusieurs années. Les études Women’s Health Initiative (2002), sur plus de 16 000 femmes, et Million Women Study (2003), sur plus d’un million de femmes, ont montré les répercussions du THM sur la santé cardio-vasculaire. Contrairement aux idées reçues, ces traitements ne protègent pas de l’infarctus. Pire, selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé : "Il existe une augmentation du risque coronaire sous traitement d’œstrogènes et progestatifs dans la population des femmes de 50 à 79 ans dont le risque cardio-vasculaire de base est bas." Mais il ne semble pas exister de sur-risque en cas de prise d’œstrogènes seuls.
Le THM accusé de favoriser les attaques cérébrales
Autre incrimination contre le traitement hormonal de la ménopause (THM) : son rôle dans l’apparition d’accidents vasculaires cérébraux ou AVC. Pour l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), 300 à 650 cas d’accident vasculaire cérébral par an seraient attribuables au THM sur la période 2000-2002. Les études Women’s Health Initiative et Million Women Study notent également une augmentation du risque d’AVC avec les traitements à base d’œstrogènes seuls, ou d’œstrogènes et progestatifs. Parmi les raisons invoquées : certains œstrogènes pourraient modifier la coagulation du sang et favoriser la formation de caillots dans les veines.
Soja et DHEA : pas de garantie de sécurité
Parfois utilisés pour soulager les troubles de la ménopause, les produits à base de soja et la DHEA ne sont pas sans danger. Les dérivés du soja sont utilisés pour leurs isoflavones, des œstrogènes végétaux proches des hormones sexuelles féminines. Mais il existe des risques de surdosage. Une consommation importante de laits, yaourts ou jus à base de soja peut amener à dépasser les recommandations sanitaires d’1 mg d’isoflavone par kilo corporel et par jour. L’hormone DHEA est parfois employée contre les troubles de la libido, la fatigue ou la sécheresse cutanée à la ménopause. Mais rien ne prouve actuellement son efficacité directe. Plusieurs études, dont DHEAge (2000) sur 180 patients, constatent même une diminution du bon cholestérol sous DHEA.
Les facteurs de risque à surveiller
En matière de maladies cardio-vasculaires, les différents risques ne s’additionnent pas. Ils se multiplient. Une personne diabétique, qui a de l’hypertension artérielle et qui fume a 13 fois plus de risque de faire un infarctus qu’un individu non fumeur, sans diabète ni hypertension. A la ménopause, plusieurs sources de risque doivent donc être surveillées de près. Il faut éviter l’excès de mauvais cholestérol, qui peut se déposer sur la paroi des artères et former des plaques de graisse. L’hypertension artérielle fatigue le cœur. Le diabète, notamment de type 2, favorise aussi l’obstruction des artères. Il faut surveiller le surpoids, qui aggrave ces trois facteurs. Le tabac, les antécédents familiaux et le manque d’exercice contribuent également à augmenter les risques.
Accident cardio-vasculaire féminin : les signes
L’infarctus ou l’angine de poitrine chez la femme se détectent parfois avec difficulté. A côté des classiques douleurs dans le bras gauche ou la poitrine, certains symptômes essentiellement féminins paraissent trop souvent anodins. Souffle court, nausée, fatigue, malaise, angoisse, perte d’appétit ou état grippal peuvent être les signes d’un accident cardio-vasculaire. Comme des douleurs soudaines dans la mâchoire, le cou ou le haut du dos. A cause de ces manifestations d’allure banale, les femmes arrivent en général plus tardivement à l’hôpital. Résultat : leur mortalité pour cause cardio-vasculaire reste stable depuis les années 1980, alors que celle des hommes tend à diminuer.
Comment protéger son coeur
A la ménopause, tous les facteurs de risque doivent être pris en charge, même si individuellement ils ne semblent pas dangereux. Des bilans de santé réguliers auprès de son médecin s’avèrent indispensables. Notamment pour vérifier les dosages sanguins et choisir un régime adapté. Parmi les mesures à prendre : consommer moins de mauvaises graisses. L’excès de viande rouge ou de produits laitiers non écrémés augmente le taux de mauvais cholestérol dans le sang. Les huiles végétales et les poissons gras apportent au contraire de bonnes graisses. Les fibres des fruits, des légumes et des céréales aident à abaisser le taux de cholestérol. Une activité physique quotidienne de 30 minutes se révèle bonne pour les artères et pour le poids.
THM : le point sur les recommandations
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) estime le rapport bénéfice/risque du traitement hormonal de la ménopause (THM) encore favorable. Mais uniquement si les troubles climatériques, comme les bouffées de chaleur ou la sécheresse vaginale, altèrent vraiment la qualité de vie. Un THM peut alors être prescrit, avec l’accord de la patiente, à la dose minimale et pour la durée la plus courte possible. Le médecin doit réévaluer le traitement chaque année et reconsidérer le ratio bénéfice/risque. Le THM reste contre-indiqué en cas de cancer du sein connu ou suspecté, d’accident thrombo-embolique veineux et artériel récent ou en évolution, d’affection hépatique.
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