Le valsartan n'a pas fini de faire parler de lui. Après plusieurs rappels de lots de médicaments contenant cette substance active, dans laquelle une impureté potentiellement cancérigène a été retrouvée, depuis le 5 juillet 2018, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé le 21 septembre 2018 par voie de communiqué l'extension de son contrôle à quatres autres sartans, susceptibles.
"Pas de risques immédiats"
Un contrôle renforcé qui fait notamment suite à une nouvelle détection de N-nitrosodiéthylamine (NDEA ; sembable à la N-nitrosodiméthylamine (NDMA) retrouvée dans le valsartan) "à très faibles niveaux" dans la substance active losartan, fabriquée par le laboratoire indien Hetero Labs, par les autorités allemandes. Les quatres sartans en question sont le candésartan, l'irbésartan, le losartan et l'olmésartan. "Comme le valsartan, ces substances actives ont une structure en anneau spécifique (tétrazole) dont la synthèse pourrait potentiellement mener à la formation d'impuretés comme la NDEA", précise le communiqué.
Si l'enquête visant à comprendre la présence de ces impuretés au cours de la fabrication et à recenser les médicaments touchés est donc encore en cours, l'EMA affirme qu'il n'y a pas de "risque immédiat" pour le patient qui ne doit pas arrêter son traitement sans avis médical. Néanmoins, dans un communiqué datant du 2 août 2018, l'EMA affirmait "qu'il pourrait y avoir un cas supplémentaire de cancer sur 5 000 patients prenant les médicaments touchés à la plus haute dose de valsartan (320 mg) chaque jour pendant sept ans".
Les sartans pour traiter l'insuffisance cardiaque, une maladie encore trop peu connue
Les sartans sont une famille de médicaments utilisée pour traiter l'hypertension artérielle et l'insuffisance cardiaque. En France, on estime que l'hypertension artérielle touche près d'un adulte sur trois tandis que l'insuffisance cardiaque concernerait un million de personnes. La Fédération Française de Cardiologie (FFC) explique que cette pathologie résulte d'une défaillance de la pompe cardiaque qui "n'est plus capable d'assurer un débit sanguin suffisant pour satisfaire les besoins de l'organisme".
Une maladie répandue mais encore trop peu connue : une récente étude de la SFC affirme que seuls 6% des Français ont conscience que les œdèmes et la prise de poids font partie des symptômes principaux de l'insuffisance cardiaque.
A savoir : les symptômes de l'insuffisance cardiaque peuvent être retenus facilement grâce au sigle EPOF : "E" pour Essoufflement à l'effort, "P" pour Prise de poids, "O" pour Œdèmes des membres inférieurs et "F" pour Fatigue.
"Valsartan: review of impurities extended to other sartan medicines". EMA. 21 septembre 2018.
"L'hypertension artérielle en France : prévalence, traitement et contrôle en 2015 et évolution depuis 2006". Santé publique France. 2 septembre 2018.
"L'insuffisance cardiaque". FFC.