"La réadaptation respiratoire m’a considérablement aidé. Elle m’a permis de renforcer ma force physique, de diminuer mes symptômes et le nombre d’infections pulmonaires que je contracte. Ma qualité de vie s’est améliorée", témoigne Matt, un patient diagnostiqué d’une fibrose pulmonaire idiopathique, sur le site de l’European Lung Foundation, une association de patients spécialisée dans la santé respiratoire. Ce programme, proposé par des professionnels de santé, vise à réduire les répercussions physiques et émotionnelles des maladies respiratoires chroniques.
Les personnes souffrant de BPCO, de fibrose pulmonaire, de bronchiectasie, d’asthme, de fibrose kystique, de cancer du poumon, d’hypertension pulmonaire ou ayant bénéficié d’une transplantation pulmonaire peuvent tirer profit du programme de réadaptation. C’est un traitement au même titre que l’oxygène, la ventilation non invasive ou les traitements médicamenteux.
Lorsque le quotidien devient difficile, la réadaptation pulmonaire est une intervention qui aide les personnes à vivre et à s'épanouir avec une maladie respiratoire chronique. Nombreux sont ceux qui pensent que le programme consiste principalement en des exercices destinés à renforcer les poumons. Si l'activité physique est en effet généralement impliquée, la réadaptation pulmonaire comprend également une série d'autres interventions, comme l’éducation thérapeutique et la gestion du stress.
Un programme sur mesure adapté au type de maladie respiratoire
Les experts estiment que la réadaptation pulmonaire doit se dérouler sur huit semaines, avec deux à trois sessions par semaine. Elle se pratique généralement en personne et en groupe, à l’hôpital, en cabinet médical ou dans des centres de soins. Dans certains cas, un programme à domicile peut être proposé, mais c’est plus rare.
Toutefois, le plan est adapté à la maladie et aux besoins spécifiques du patient. Michelle Freemer, directrice de programme à la division des maladies pulmonaires de l'Institut national du cœur, du poumon et du sang aux États-Unis, explique au Time que quelqu'un souffrant d'asthme peut avoir un programme différent de celui d’une personne vivant avec une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Un programme en quatre étapes
Après une évaluation initiale, le professionnel de santé supervise avec le patient un programme adapté à sa condition physique. Lors de cet entretien, les médicaments, l’utilisation d’oxygène et les habitudes d’exercice physique sont abordés. À la fin de cette session, le soignant établit un calendrier de rééducation des prochains mois pour apporter une visibilité au travail à accomplir.
Au cours de la session, des facteurs tels que l'oxymétrie de pouls, la fréquence cardiaque et la tension artérielle sont contrôlés afin que l'équipe soignante puisse constater les améliorations à la fin de chaque exercice de rééducation.
Le programme est composé de plusieurs méthodes, l'entraînement d’endurance, généralement prescrit trois à cinq fois par semaine, composé d'exercices continus de 20 à 60 minutes, comme la marche ou le vélo. L'entraînement fractionné, qui alterne une période d’exercice et de repos. Par exemple, faire du vélo de manière intensive durant 30 secondes suivi d’une pause ou d’un rythme plus lent pendant la même durée. Le troisième entraînement dit de résistance, consiste à soulever des poids pour améliorer la force musculaire.
En cas de graves problèmes d'essoufflement, le médecin peut prescrire une stimulation électrique neuromusculaire. Cette méthode utilise des impulsions électriques pour renforcer les muscles et améliorer la capacité à effectuer des exercices.
Une efficacité prouvée par des études
Une analyse américaine publiée en 2021 sur la réadaptation pulmonaire pour les adultes asthmatiques a révélé qu'elle améliore la qualité de vie, augmente la capacité à faire de l'exercice et soulage certains problèmes respiratoires. Une étude réalisée en 2023 a quant à elle mis en évidence la nécessité de mener davantage de recherches spécifiques à l'asthme sur les résultats de la fonction pulmonaire, tels que l'absorption d'oxygène, le contrôle des symptômes de l'asthme et les exacerbations de l'asthme (également appelées poussées ou crises d'asthme).
Les améliorations de la qualité de vie observées grâce à la réadaptation pulmonaire chez les personnes asthmatiques sont cependant solides. "Durant les 8 semaines du programme, nous avons dû travailler très dur. Chaque jour, les tâches accomplies paraissaient plus faciles, et nous avons remarqué que notre bien-être s’améliorait. Nous avons eu beaucoup de temps pour parler entre nous, et nous sommes devenus comme une petite famille", raconte Jos Donkers, asthmatique sévère, sur le site de l’association de patients.
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