Selon l’Organisation mondiale de la santé, “on parle de pandémie en cas de propagation mondiale d’une nouvelle maladie”. Le Larousse, quant à lui, définit ce terme comme une “épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier”. Un phénomène qui pourrait être largement facilité par la mondialisation.
L'épidémie de Covid-19 est désormais une pandémie
"Nous avons estimé que le Covid-19 peut être caractérisé comme une pandémie", a annoncé le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l'occasion d'une conférence de presse à Genève, ce mercredi 11 mars 2020.
Quelques jours auparavant, il avait averti que “la menace d’une pandémie” de coronavirus était “devenue très réelle”, estimant néanmoins que “ce serait la première pandémie de l’histoire qui pourrait être contrôlée”.
La pandémie la plus courante est celle de la grippe saisonnière, qui survient lorsqu’un nouveau virus grippal apparaît, se propage rapidement dans le monde et entraîne un très grand nombre de cas. Son taux de mortalité, en revanche, n’entre pas en compte dans sa définition en tant que “pandémie”.
Le coronavirus SARS-CoV-2, trois fois plus mortel que la grippe
À ce jour, la grippe saisonnière tue davantage que le coronavirus SARS-CoV-2, mais sa létalité est nettement inférieure. En effet, la grippe tue 290 000 à 650 000 personnes chaque année, dans le monde, selon l’OMS. Mais cela ne correspond qu’à 0,2 à 0,5 % du nombre total de personnes infectées. Au 10 mars 2020, le Covid-19 a tué 4 023 personnes, sur 114 243 personnes infectées, son taux de mortalité est donc de 3,5 %.
Malgré leurs symptômes similaires, ces deux maladies sont néanmoins difficilement comparables, notamment parce qu’elles ne touchent pas les mêmes populations. Les enfants représentent, en effet, moins de 1 % des personnes contaminées par le coronavirus, tandis qu’ils sont bien plus touchés par la grippe.
Quant aux personnes âgées, elles sont souvent moins frappées par la grippe que les jeunes, mais en meurent davantage. Ce sont également les plus fragiles face au Covid-19 : 14,8 % des plus de 80 ans en décèdent. Mais cette maladie tue aussi de adultes d’âge moyen, ce qui est plus rare pour la grippe.
Quelles sont les pires pandémies de l’Histoire ?
Au cours de l’histoire, d’autres pandémies se sont avérées très meurtrières et ont décimé des populations. Ces dernières ont commencé à apparaître après la révolution néolithique, lorsque les différents groupes de populations ont atteint une taille plus importante et ont commencé à échanger entre eux (voyages, commerce…).
Dans ce diaporama, nous faisons le point sur les pires d’entre elles ; la première étant la peste d’Athènes, survenue en 428 av. J.C. Des maladies comme la lèpre, la variole, le choléra ou encore le paludisme ont aussi été à l’origine de pandémies. En comparaison, le coronavirus semble finalement presque anodin…
La peste d’Athènes serait la première pandémie
Considérée comme la première pandémie de l’Histoire, la peste d’Athènes aurait tué environ un tiers de la population de la cité entre 430 et 426 avant J.C., et a été décrite dans les écrits de Thucydide. D’après les experts d’aujourd’hui, il s’agirait d’une épidémie de typhus, et non de peste, probablement propagée par les rongeurs. La bactérie qui provoque le typhus est ensuite transmis à l'homme par les acariens, les poux de corps ou les puces.
D’autres grandes épidémies de peste ont été rapportées, dans l’Antiquité, notamment la peste antonine (sûrement due, en fait, à la variole), la peste de Saint-Cyprien ou, plus tard, la peste bubonique - également dite “peste de Justinien”. Causée par la bactérie yersinia pestis, cette dernière est survenue en Égypte vers l’an 540, et s’est ensuite propagée en Europe, faisant en 25 et 100 millions de morts.
L’ergotisme, une intoxication alimentaire fatale
Cette intoxication alimentaire venue d’Asie centrale a tué des millions de personnes. Celle-ci est liée à la consommation de seigle, céréale dans laquelle se logeait parfois un petit champignon, l'ergot de seigle, qui contaminait ensuite le pain. On surnomme aussi cette maladie le “mal de ardents” ou le “feu de Saint-Antoine”, car elle donnait l’impression d’avoir les membres inférieurs en feu. Elle conduisait, bien souvent, à l’amputation.
La peste noire a décimé la moitié de la population européenne
La peste, qui avait disparue pendant un certain temps, est réapparue au Moyen-Âge. Entre 1347 et 1351, la peste noire - ou peste bubonique - a décimé plus de la moitié de la population européenne, soit 25 millions de personnes. Également causée par la bactérie yersinia pestis, elle aurait aussi touché le Proche-Orient, et fait plus de 100 millions de victimes dans le monde.
Le paludisme - ou malaria - sévit encore aujourd’hui
Au Moyen-Âge, le paludisme s’est étendu depuis la Méditerranée jusque dans le nord de l’Europe. Aujourd’hui encore, le monde est confronté à une pandémie de paludisme. Cette “maladie potentiellement mortelle est causée par des parasites transmis aux hommes par des piqûres de moustiques”, explique l’OMS. En 2018, on recensait 228 millions de cas à travers le monde, et 405 000 décès.
La variole a fait disparaître les trois quarts des Amérindiens
Apparue dès l’Antiquité, la variole (ou petite vérole) fut à l’origine de plusieurs pandémies au fil des siècles. À la fin du XVIIe siècle, elle cause environ 400 000 décès par an en Europe. Elle est ensuite exportée outre-Atlantique lors de la découverte de l’Amérique par les côlons, et contribue largement au massacre de la population amérindienne.
7 pandémies de choléra ont frappé au XIXe siècle
Au cours du XIXe siècle, pas moins de sept pandémies de choléra se sont succédées, originaires d’Inde, et ont touché tous les continents. Il s’agit d’une “infection intestinale aiguë due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae”, explique l’OMS sur son site.
Cette maladie diarrhéique fut la première à faire l’objet d’une surveillance internationale, et sévit encore aujourd’hui, essentiellement en Afrique. On compterait chaque année 21 000 à 143 000 décès, pour 1,3 à 4 millions de cas.
La fièvre jaune a tué 10 % des habitants de Philadelphie
Parfois nommée “vomito negro” ou “peste américaine”, la fièvre jaune est causée par un virus, transmis par les moustiques infectés. Cette maladie hémorragique a causé plusieurs pandémies, notamment en Amérique. En 1973, elle cause la mort de 5 000 personnes à Philadelphie, soit presque 10 % de la population. En France, la fièvre jaune a fait de nombreuses victimes dans les Caraïbes.
La tuberculose, maladie infectieuse la plus meurtrière aujourd’hui
Intimement liée à la misère et aux conditions de vie, la tuberculose aurait tué plus d’un quart des adultes en Europe au XIXe siècle. Au XXe siècle, 100 millions de personnes en ont péri dans le monde. Il s’agit aujourd’hui de la maladie infectieuse la plus meurtrière, puisqu’elle fait 1,3 millions de décès par an. Son taux de mortalité de 50 % est comparable à celui d’Ebola.
La grippe espagnole, pandémie la plus meurtrière ?
Originaire de Chine et du Japon, la grippe espagnole - due à une souche H1N1 - s’est rapidement propagée en Russie, en Europe et en Amérique du Nord. Il s’agit d’une des pandémies les plus meurtrières de l’Histoire, causant plus de 50 millions de morts (selon l’OMS, mais les estimations varient) en seulement deux ans, à la fin de la Première Guerre Mondiale.
Son nom s’explique par le fait que l’Espagne - neutre pendant la guerre - fut le premier pays à en parler dans la presse. Cette grippe a notamment emporté le roi espagnol Alphonse XIII et, contrairement à la plupart des grippes, elle a principalement tué des hommes âgés de 20 à 40 ans.
D’autres souches du virus influenza ont été à l’origine de pandémies, comme la grippe asiatique, apparue pour la première fois en Chine en 1956. En quelques mois, elle aurait tué 1 à 4 millions de personnes dans le monde. Sa souche a ensuite évolué pour donner la grippe de Hong-Kong, pandémie survenue en 1968. Entre 2009 et 2010, une pandémie due à un nouveau virus A (H1N1) a causé nettement moins de morts.
Le sida a causé 32 millions de décès en 40 ans
Bien que le nombre de décès dus au syndrome d'immunodéficience acquise ait diminué de moitié depuis le début du siècle, il aurait tout de même causé plus de 32 millions de morts depuis sa découverte, au début des années 80. Fin 2018, on recensait environ 37,9 millions de cas dans le monde.
Vidéo
Vidéo : Peste, choléra, sida... Les pandémies qui ont marqué l'histoire
 Sida, tuberculose et paludisme : ces pandémies qui résistent au Fonds mondial, Le Monde, 7 février 2019.
Les grippes pandémiques, Santé Publique France, 20 mai 2019.
Paludisme, OMS, 14 janvier 2020.
Choléra, OMS, 17 janvier 2019.
VIH/Sida, OMS, 15 novembre 2019.
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