Aux États-Unis, les personnes âgées vivent de plus en plus longtemps. Cependant, elles sont aussi plus susceptibles de développer des maladies du tube digestif, comme des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI, soit la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique).
Une équipe de chercheurs de l’Université du Michigan (États-Unis) vient par ailleurs de découvrir une association entre ces problèmes digestifs et des niveaux de solitude et de dépression plus élevés. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue scientifique Clinical Gastroenterology and Hepatology le 7 septembre 2023.
MICI : des maladies difficiles à traiter
“Beaucoup de gens ne réalisent pas que ces maladies sont très fréquentes en soins ambulatoires”, a réagi dans un communiqué de pressé l’une des autrices de l’étude, la gastro-entérologue Shirley Ann Cohen-Mekelburg, qui s’est spécialisée dans la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.
Elle poursuit : “Cette situation finit par engendrer un excès dans les dépenses de soins de santé aux États-Unis. Non seulement ces maladies sont incapacitantes pour des millions de personnes qui en sont atteintes, mais elles sont très chères à traiter.”
Les auteurs de cette étude expliquent qu’au cours des années récentes, on a constaté un effort parmi les médecins et les scientifiques pour mieux comprendre pourquoi tant d’Américains développent des MICI (et, ils l’espèrent, mieux les détecter). Néanmoins, selon la docteure Shirley Ann Cohen-Mekelburg, ces efforts passent en général à côté des facteurs psychosociaux qui contribuent au développement de ces maladies.
Santé gastro-intestinale : des facteurs psychosociaux à prendre en compte
“En tant que médecins, il est important pour nous de faire attention aux facteurs psychosociaux dans la vie de nos patients. Pourtant, ils sont souvent négligés. Ces facteurs ont le potentiel d’affecter significativement la santé gastro-intestinale, et ils jouent un rôle crucial dans le bien-être général de nos patients”, explique Shirley Ann Cohen-Mekelburg. Aussi la gastro-entérologue a-t-elle voulu, avec son équipe, analyser les niveaux de solitude, de dépression et d’isolement social chez les personnes âgées (avec ou sans MICI).
Elle détaille : “Notre recherche a inclus des données d’analyse datant de 2008 à 2016 provenant de “L'étude sur la santé et la retraite” faite par l’Université du Michigan. C’est une enquête longitudinale menée auprès d'un échantillon représentatif d’environ 20 000 personnes vivant aux États-Unis de 50 ans et plus, et de leurs époux. Il est important de noter que la solitude se réfère au sentiment de détresse subjectif lié au fait d’être seul ou de manquer de compagnie. La corrélation entre la solitude et la dépression est bien établie.”
MICI : plus de risques d’être déprimé
Les chercheurs indiquent toutefois que l’isolement désigne autre chose : la séparation physique d’avec les autres personnes.
Parmi les 7110 participants à l’étude, 56% avaient une maladie digestive. “Nous avons découvert que les individus souffrant d’une maladie digestive étaient plus susceptibles d'indiquer avoir une mauvaise santé ou une santé passable que les autres. De plus, parmi les patients avec une maladie digestive, la solitude, tout comme la dépression modérée à grave, étaient associées à un risque accru d’indiquer avoir une santé mauvaise ou passable”, conclut Shirley Ann Cohen-Mekelburg.
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