MICI : le zinc joue un rôle primordial dans le développement de la maladie

184 820. C’est le nombre de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (plus souvent appelées MICI) comptabilisées en France en 2019. Les MICI regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ces deux pathologies se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif.Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut toucher n’importe quel segment du tube digestif, alors que la rectocolite hémorragique se situe au niveau du rectum et du côlon.

MICI : le rôle essentiel du zinc

Le 5 septembre 2023, une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Nature Communications a révélé qu’il existe un lien entre le zinc, un micro-nutriment, et une protéine présente dans les intestins. Le zinc pourrait aider à prévenir plusieurs maladies intestinales, dont les MICI. Quant à la protéine - le récepteur aryl-hydrocarbone - elle aide l’organisme à réagir à l’ingestion de nutriments, de drogues et de substances toxiques.

Pour arriver à ces conclusions, le professeur d’éco-toxicologie moléculaire Christer Hogstrand a créé avec son équipe des “mini intestins” à partir de cellules souches humaines et de souris. Ils ont ainsi pu analyser le rôle du zinc et du récepteur aryl-hydrocarbone.

Les scientifiques ont administré à des souris un régime riche en zinc et en une substance que l’on retrouve dans les légumes crucifères (comme les brocolis) qui stimule le récepteur aryl-hydrocarbone. Ils ont réalisé que ces rongeurs, qui souffraient auparavant de MICI, étaient presque complètement guéris. En parallèle, les souris qui avaient reçu une alimentation pauvre en fer n’ont tiré aucun bénéfice de l’activation du récepteur aryl-hydrocarbone.

Récepteur aryl-hydrocarbone : cette protéine aide à lutter contre les MICI

Environ un tiers de la population mondiale a des carences en zinc. Cette prévalence est encore plus élevée dans les pays où l’alimentation est basée sur les plantes, qui sont de pauvres sources de zinc. La découverte de l’équipe du professeur Christer Hogstrand offre de nouvelles options de traitement des MICI via une supplémentation en zinc et en composés bioactifs dérivés de plantes qui stimulent le récepteur aryl-hydrocarbone. Ceux-ci sont particulièrement abondants dans les légumes crucifères.

L’une des fonctions des intestins est d’agir comme une barrière contre les bactéries, les champignons et les virus potentiellement dangereux. La couche interne des intestins contient une fine couche de cellules, scellées entre elles par des jonctions serrées. Parfois, ces jonctions se détendent et les intestins deviennent plus poreux, ce qui déclenche une MICI.

Pour empêcher cela, on peut trouver des substances spécifiques dans notre alimentation qui vont permettre à ces jonctions de rester serrées et au système immunitaire de protéger les intestins contre les inflammations. L’étude parue dans Nature Communications montre que le récepteur aryl-hydrocarbone joue ce rôle en laissant le zinc pénétrer dans les cellules, ce qui scelle mieux les jonctions entre elles.