Reins : l’insuffisance rénale chronique augmente les risques d’AVCAdobe Stock

Chaque minute, les reins filtrent environ 100 millilitres de sang et produisent l'urine pour éliminer les déchets produits par le corps ou venant de l'alimentation. Le but étant d'empêcher l'accumulation de toxines dans le sang.

Mais leur rôle ne s’arrête pas là. Ils fabriquent également des hormones qui interviennent sur d'autres fonctions du corps, comme la production de globules rouges et la régulation de la pression artérielle. Ils régissent aussi à la concentration de certains minéraux (potassium, calcium, sodium...) et la quantité d'eau présente dans l'organisme.

Or, si les reins perdent ces fonctions de manière progressive, on parle alors d'insuffisance rénale chronique.

Insuffisance rénale chronique : quels sont les risques ?

Les reins perdent donc, peu à peu, leurs fonctions au sein de l'organisme. Par conséquent :

  • Les déchets issus du métabolisme ne seront plus éliminés correctement puisque le sang n’est plus filtré ;
  • La quantité d’eau dans le corps n’est plus maintenue à un niveau constant ;
  • Les taux de sels minéraux nécessaires à l’organisme comme le potassium, le phosphore ou le sodium seront déséquilibrés ;
  • La production des hormones, des enzymes et des vitamines, indispensables à la fabrication des globules rouges, à la régulation de la pression artérielle et à la fixation du calcium, diminuera.

Mais d'après des experts en neurologie et en néphrologie de l'Université de Californie Irvine (UCI), l’insuffisance rénale chronique pourrait également être un facteur de risque d'accidents vasculaires cérébraux (AVC). Leurs résultats ont été publiés dans le Journal of Neuroinflammation.

Insuffisance rénale chronique et AVC : un lien avéré

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs supposent un lien entre l’insuffisance rénale chronique et les accidents vasculaires cérébraux. Mais jusqu’ici, le rapport entre les deux pathologies était encore flou.

C’est en étudiant des souris atteintes d'insuffisance rénale chronique que les scientifiques ont confirmé cette hypothèse. D’après eux, cette maladie contribue au développement d'AVC indépendamment de la pression artérielle.

"Les effets de l'insuffisance rénale chronique sont associés à une altération de la barrière hémato-encéphalique, causée par les toxines urémiques et la microglie (les cellules immunitaires du cerveau)", explique le Dr Wei Ling Lau, professeur de néphrologie à l'UCI School of Medicine, dans un communiqué. "Nous savons que les cellules inflammatoires du cerveau jouent un rôle important dans la façon dont l'insuffisance rénale chronique provoque un accident vasculaire cérébral, mais nous devons comprendre cette relation plus en détail."

Par ailleurs, les chercheurs ont découvert des inégalités entre les sexes. En effet, les souris mâles, observées durant la recherche, semblaient être plus à risque que les femelles. "Il reste maintenant à voir si le simple fait de traiter les maladies rénales améliorera la santé du cerveau", ajoute l’auteur de la recherche.

Sources

https://jneuroinflammation.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12974-023-02703-2#Sec17

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