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La cystite, infection urinaire la plus courante, touche 50 % de la population féminine française. Les médecins estiment que les femmes présentent un risque 30 fois supérieur à celui des hommes de subir un ou plusieurs épisodes de cystite au cours de leur vie. Dans neuf cas sur dix, c'est une infection bactérienne qui en est à l'origine. « Les germes en cause sont des germes intestinaux, le plus courant est l'Escherichia Coli », souligne la Dr Nathalie Berrogain.

Cystite : des raisons anatomiques

Chez les femmes, l'urètre est plus petit que chez les hommes. Ce canal, permettant de conduire l'urine de la vessie vers l'extérieur du corps, ne mesure que 3 à 4 cm en moyenne. De ce fait, les bactéries peuvent remonter plus facilement via ce chemin et ainsi provoquer une infection urinaire.

Les femmes les plus touchées sont notamment celles qui sont actives sexuellement. Le rapport sexuel vaginal provoque des chocs répétés au niveau du méat urinaire (orifice d'où sort l'urine), ce qui favorise encore plus la remontée des bactéries vers la vessie. On appelle ce phénomène la « cystite de la lune de miel ».

Les femmes enceintes peuvent aussi en être victimes, à cause de la pression du bébé sur l'ensemble du système urinaire. « Chez la femme ménopausée, l'atrophie des tissus génitaux et une perturbation de la flore vaginale liée à la carence hormonale peuvent aussi favoriser les infections », avance l'urologue.

Les facteurs de risque de l'infection urinaire

Dans près de 80 % des cas chez la femme, c'est un défaut d'hygiène intime qui provoque la cystite. La bactérie E.coli, normalement présente dans l'intestin, vient contaminer l'appareil urinaire. Cela est notamment favorisé par le geste d'arrière en avant, utilisé à tort pour s'essuyer après le passage à la selle, qui transporte les bactéries vers la zone fragile.

À l'inverse, l'excès d'hygiène intime n'est pas favorable non plus. Un nettoyage trop fréquent et/ou trop agressif peut abîmer la flore bactérienne qui protège l'organisme contre les infections, laissant le champ libre aux bactéries pathogènes.

« Pour l'homme, les infections urinaires sont rares chez le jeune et surviennent plus fréquemment chez le sujet présentant un défaut de vidange vésicale car la stagnation d'urines favorise la prolifération des germes » ajoute la Dr Berrogain. Les risques augmentent donc après 50 ans. C'est l'âge auquel le volume de leur prostate commence à augmenter, ce qui peut comprimer l'urètre et ainsi empêcher la vidange complète de la vessie. « Certaines maladies ou traitements favorisant une baisse d'immunité peuvent aussi augmenter les risques d'infection urinaire : diabète, VIH, chimiothérapie, traitement immunosuppresseur, etc ».

Plusieurs signes doivent alerter afin de consulter au plus vite le médecin et de ce fait, éviter les complications.

Comment se manifeste l'infection urinaire ?

« Dans le cas d'une infection urinaire basse aigüe (couramment appelé cystite), on retrouve souvent des brûlures lors de la miction, l'urine peut aussi être trouble et malodorante », détaille l'urologue. Les signes et symptômes varient en nature et en intensité en fonction de l'infection et des personnes. La cystite peut également se manifester par :

  • des envies fréquentes d’uriner le jour et la nuit ;
  • une impression constante d'avoir besoin d'uriner ;
  • une pression dans le bas-ventre, surtout au moment d’uriner ou après ;
  • la présence de sang dans l’urine.

Se rendre immédiatement chez un médecin généraliste

En cas d'apparition de symptômes, une visite chez le médecin généraliste s'impose pour éviter les complications. Dans la plupart des cas, une prise d'antibiotiques, du repos, et une bonne hydratation suffisent à se rétablir.

« En fonction du terrain : maladie chronique, traitement touchant l'immunité, femme enceinte, malformation connue, troubles évoquant une atteinte prostatique, fièvre, (etc), il faut absolument consulter dans la journée », précise la Dr Berrogain. « Attention, dans la cystite il n'y a aucune fièvre », ajoute-t-elle. « En cas de fièvre, il faut suspecter une infection des reins (pyélonéphrites). Chez l'homme, cela peut être une infection des organes adjacents tels que la prostate (prostatite) ou les testicules (orchite). Dans ces cas-là, il y a en général d'autres symptômes associés qui orientent le diagnostic : une douleur au niveau des fosses lombaires pour les pyélonéphrites, des difficultés à uriner pour une prostatite ou un gonflement douloureux testiculaire en cas d'orchite ».

Les complications de l'infection urinaire

« Les infections urinaires basses sont banales chez la femme, mais en cas de fièvre cela veut dire qu'un des organes parenchymateux urinaires est touché. On parle alors d'infection urinaire compliquée. Dans ces cas-là, il faut consulter en urgence », insiste la médecin. « Un traitement inapproprié ou insuffisamment pris peut avoir des conséquences gravissimes : perte d'un ou deux reins sur fonte purulente, abcès prostatique chez l'homme, voire décès pour certains cas ».

De la cystite à la pyélonéphrite

Non traitée ou mal soignée, la cystite peut évoluer en pyélonéphrite aiguë. Les bactéries E.coli présentes dans les voies urinaires remontent jusqu'au(x) rein(s) et provoquent une inflammation et une infection en quelques heures. Les principaux symptômes sont de la fièvre (supérieure à 38,5 °C), des frissons, des douleurs au niveau des fosses lombaires et de la zone abdominale. Des nausées, des vomissements, de la diarrhée et de la tachycardie peuvent venir s'ajouter à la liste des symptômes. Une hospitalisation est parfois nécessaire quand l'infection est trop sévère.

La septicémie, le pire scénario

L'infection urinaire peut aussi évoluer en septicémie, une infection grave qui se propage dans l'organisme par voie sanguine. Les symptômes sont très variables mais ressemblent à ceux cités précédemment. En l'absence de traitement, les fonctions métaboliques de l'organisme sont vite dépassées, voire altérées. Cela peut provoquer une défaillance de nombreux organes dont les fonctions rénale et respiratoire, les systèmes immunitaire et circulatoire, une atteinte du foie, du cœur ou du cerveau, etc. Plus la prise en charge est retardée, plus la mortalité est élevée.

Comment se prémunir contre la cystite ?

Pour éviter au mieux les infections urinaires, il est conseillé de :

- bien s'hydrater en buvant au moins 1,5 L d'eau tous les jours ;- uriner après un rapport sexuel ;- ne pas se retenir d'uriner et y aller régulièrement pour éviter que les bactéries ne s'accumulent dans la vessie ;

- toujours s'essuyer d'avant en arrière pour ne pas amener de mauvaises bactéries dans l'urètre ; - utiliser des savons au pH neutre qui ne déséquilibrent pas la flore vaginale.

Qui sont les sujets les plus à risque ?

Par ailleurs, certains facteurs de risque doivent vous amener à être d'autant plus vigilant, car ils peuvent être source de réelles complications. C'est en particulier le cas :

- si vous êtes enceinte ;- si vous souffrez de diabète ;- s'il s'agit de récidives, notamment à partir de quatre infections sur une même année ;- si vous souffrez d'une anomalie fonctionnelle ou anatomique de l'appareil urinaire ;- si vous êtes du sexe masculin, car elle traduit généralement une infection concomitante de la prostate.

La médecin rappelle également qu'en cas d'infection urinaire, « il ne faut ni utiliser des anti-inflammatoires, ni s'automédiquer ».

Sources

Interview de la Dr Nathalie Berrogain, urologue

Les urologues de Valenciennes : http://www.urologues-valenciennes.fr/cystite.html#:~:text=%2D%20La%20sexualit%C3%A9%20%3A%20c'est,de%20la%20lune%20de%20miel%22. 

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