Sommaire
- Définition : qu'est-ce que l'insuffisance rénale ?
- Insuffisance rénale chronique ou aiguë ?
- Les chiffres de l'insuffisance rénale
- Maladie rénale chronique : une méconnaissance de la pathologie préoccupante
- Insuffisance rénale : quels sont les symptômes ?
- Quelles sont les causes du dysfonctionnement des reins ?
- Quelles sont les conséquences d'une insuffisance rénale sur la santé ?
- Reins : quels sont les facteurs de risque ?
- Insuffisance rénale : quelles sont les personnes à risque ?
- Reins : quelle est la durée de la maladie ?
- L'insuffisance rénale est-elle contagieuse ?
- Insuffisance rénale : qui et quand consulter ?
- Insuffisance rénale : les examens et analyses à faire
- Diagnostic : les 5 stades de l'insuffisance rénale chronique
- Les complications de l'insuffisance rénale
- Quels sont les traitements si les reins ne fonctionnent plus ?
- Comment éviter la survenue d'une insuffisance rénale ?
- Insuffisance rénale : quel régime alimentaire suivre ?
- Associations et sites d'information
Définition : qu'est-ce que l'insuffisance rénale ?
Chaque minute, les reins en bonne santé filtrent environ 100 millilitres de sang, et produisent l'urine pour éliminer les déchets produits par le corps ou venant de l'alimentation (empêchant ainsi l'accumulation de toxines dans le sang).
Ils fabriquent également des hormones qui interviennent sur d'autres fonctions du corps, comme la production de globules rouges et la régulation de la pression artérielle. Ils régissent aussi à la concentration de certains minéraux (potassium, calcium, sodium...) et la quantité d'eau présente dans l'organisme. L'insuffisance rénale est une perte des fonctions rénales :
- elle est brutale dans le cas d'une insuffisance rénale aigüe ;
- elle est très progressive dans le cas d'une insuffisance rénale chronique.
Insuffisance rénale chronique ou aiguë ?
L'insuffisance rénale aiguë
L'insuffisance rénale aigüe (IRA) est une diminution brutale, de l'ordre de 25 % à 50 % ou plus, du fonctionnement rénal pour une durée habituellement brève (quelques jours à quelques semaines).
L'insuffisance rénale aigüe est en règle générale réversible, au moins partiellement. "Celle-ci n'est pas toujours spontanément réversible, mais le sera à l'aide d'un traitement adapté", commente Frank Martinez, néphrologue à l'hôpital Necker-Enfants malades à Paris.
L'insuffisance rénale chronique
Dans ce cas, la perte de la fonction rénale est plus progressive, mais elle est plus définitive et très rarement réversible. On parle d'une insuffisance rénale chronique (IRC) lorsque l'insuffisance rénale persiste au-delà de trois mois.
Les chiffres de l'insuffisance rénale
La Haute Autorité de Santé estime à 3 millions le nombre de Français atteints d'une insuffisance rénale chronique. "En France, 50 000 personnes sont traitées par dialyse et 40 000 personnes ont été greffées. Au total, 90 000 personnes sont traitées par une technique de substitution", note Frank Martinez. Il ajoute que "2 millions de personnes présentent une atteinte rénale modérée et 200 000 à 300 000 personnes souffrent d'une atteinte rénale sévère, la filtration rénale étant inférieure à 30 % de la valeur normale".
Maladie rénale chronique : une méconnaissance de la pathologie préoccupante
En ce qui concerne la maladie rénale chronique (MRC), en France, on estime que 6 millions de personnes sont touchées par celle-ci, mais l’ignorent. Pour cause, selon un sondage mené par l’Institut Ipsos du 31 janvier au 9 février 2023 auprès de 4 000 personnes, seul 1 Français sur 10 a déjà entendu parler de la maladie et sait ce dont il s’agit.
Pourtant, 1 Français sur 10 serait atteint d’une maladie rénale. "Un fléau qui ne cesse de progresser puisque plus de 11 000 personnes, chaque année, apprennent qu’elles souffrent d’une insuffisance rénale chronique terminale nécessitant un traitement de suppléance (dialyse ou greffe)", avance la Fondation du rein.
Toujours selon l’enquête, seuls 13 % des sondés ont déjà entendu parler de cette maladie tandis que trois quarts d’entre eux (78 %) déclarent ne pas avoir une bonne connaissance des facteurs de risque et des conséquences de cette maladie (75 %). "La sévérité de la maladie rénale chronique est également largement sous-estimée : seuls 17 % des sondés savent qu’on ne peut pas en guérir et 24 % d'entre eux ont conscience qu’on peut en mourir", indique l’Ipsos.
Autres chiffres alarmants : "moins d’1 personne à risque sur 4 considère qu’elle est susceptible de développer une maladie rénale chronique (24 %) et moins d’1 personne à risque sur 5 déclare faire l’objet d’un suivi concernant sa santé rénale (18 %)", explique le sondage.
Une maladie silencieuse difficile à détecter
D'après les experts, ces chiffres s'expliquent notamment par le diagnostique tardif chez les patients atteints de MRC. "Dans près de la moitié des cas, celui-ci se fait de façon fortuite, alors que leur médecin avait prescrit des examens pour une autre raison (42 %)", indique l'Ipsos.
En effet, cette maladie dite "silencieuse" est souvent diagnostiquée tardivement, nécessitant souvent de recourir à la dialyse ou à la greffe. "Ainsi, 50 % des patients ne sont pas diagnostiqués et un tiers des patients arrivant au stade sévère n’a jamais été pris en charge auparavant", indiquent les experts. Par ailleurs, près de 25 % des patients au stade modéré de la maladie décèdent dans les 5 ans. D’où l’importance du dépistage précoce.
Insuffisance rénale : quels sont les symptômes ?
Il y a peu de symptômes de la maladie au cours des premières années, car les reins s’adaptent et compensent leur perte de fonction. Toutefois, certains signes peuvent être évocateurs :
- l'hypertension artérielle ;
- la polyurie : une augmentation de l'élimination d'eau ;
- la nycturie : le fait d'avoir besoin d'uriner plusieurs fois par nuit.
La progression de l'insuffisance rénale entraîne une anémie à l'origine d'une fatigue. "Cette anémie ne se manifeste le plus souvent que lorsque les reins ont perdu 60 à 70 % de leurs fonctions", précise notre expert. "Très souvent, l'insuffisance rénale chronique est révélée par hasard lors d'un examen radiologique lors duquel sont observés des reins trop petits ou lors d'une prise de sang qui montre une anémie", poursuit-il.
Quelles sont les causes du dysfonctionnement des reins ?
Insuffisance rénale chronique
L'hypertension artérielle et le diabète de type 2 sont des causes dominantes de l'insuffisance rénale chronique (IRC). Ils représentent près de la moitié de l'ensemble des causes.
Insuffisance rénale aigüe
- une insuffisance rénale aigüe (IRA) peut survenir lors d'un choc cardiogénique, sceptique, infectieux (Covid-19) ou toxique ;
- certaines maladies auto-immunes comme le lupus ;
- une obstruction des voies urinaires ;
- à l'échelle planétaire, la cause la plus importante de l'IRA, est un état de grande déshydratation (par diarrhée).
Photo : l'anatomie des reins
Blausen.com staff (2014). Medical gallery of Blausen Medical 2014 WikiJournal of Medicine 1 (2). DOI:10.15347/wjm/2014.010. ISSN 2002-4436., CC BY 3.0 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blausen_0592_KidneyAnatomy_01.png
- Hilum : Renal hilum
- Renal cortex : Cortex
- Renal medulla : Médullaire
- Renal papilla : Papille rénale
- Renal pyramids : Pyramides
- Renal columns : Colonne de Bertin
- Fibrous capsule : Capsule
- Minor calyx : Petit calice (Calice mineur)
- Major calyx : : Grand Calice (Calice majeur)
- Ureter : Uretère
- Renal pelvis : Bassinet rénal
- Renal vein : Veine rénale
- Renal artery : Artère rénale
Quelles sont les conséquences d'une insuffisance rénale sur la santé ?
L'insuffisance rénale est une destruction progressive des reins qui assurent de nombreuses fonctions au sein de l'organisme. Lesquelles consistent à :
- filtrer le sang pour éliminer les déchets issus du métabolisme (urée, créatinine, acide urique...) ;
- maintenir l’eau à un niveau constant dans le corps ;
- équilibrer les taux de sels minéraux nécessaires à l’organisme comme le potassium, le phosphore ou le sodium ;
- produire des hormones, des enzymes et des vitamines indispensables à la fabrication des globules rouges, à la régulation de la pression artérielle et à la fixation du calcium.
Reins : quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs de risque de l'insuffisante rénale sont :
- le diabète de type 2 ;
- l'hypertension artérielle ;
- le vieillissement ;
- l'exposition à des médicaments toxiques (lors d'une chimiothérapie par exemple) ;
- les maladies génétiques rares comme la polykystose rénale ;
- des maladies auto-immunes ;
- une grande prématurité ou grande hypotrophie à la naissance ;
- une obésité morbide.
Insuffisance rénale : quelles sont les personnes à risque ?
"5 à 6 millions de personnes sont à risque d'atteinte rénale, soit 10 % de la population nationale française", précise le Dr. Frank Martinez.
Les personnes diabétiques (type 2) et en situation d'obésité ont plus de risques de développer une insuffisance rénale. En cause : une sclérose de certaines parties du rein, appelées les glomérules. "Cette sclérose des glomérules est à l'origine d'insuffisance rénale par le biais du diabète qu'elle induit, mais aussi indépendamment du diabète", note le néphrologue.
Les personnes âgées, à partir de 70 ans, ont plus de risques de développer une insuffisance rénale.
Reins : quelle est la durée de la maladie ?
Dans le cadre d'une IRA, la récupération est complète ou presque au bout de quelques jours ou quelques semaines, spontanément ou à l'aide d'un traitement adapté.
Dans le cadre d'une IRC, le patient ne guérira pas. Toutefois, il pourra suivre un traitement et/ou adopter un mode de vie qui ralentira, voire stoppera la progression.
L'insuffisance rénale est-elle contagieuse ?
L'insuffisance rénale ne présente pas de caractère contagieux.
Insuffisance rénale : qui et quand consulter ?
Le médecin généraliste ou de nombreux spécialistes (urologue, endocrinologue, cardiologue, oncologue...) peuvent être à l'origine du diagnostic de l'insuffisance rénale. "Ce sont eux qui dépistent l'atteinte rénale. Le plus souvent, le néphrologue sera consulté alors que l'insuffisance rénale aura déjà été diagnostiquée. Il ajustera le traitement, afin de ralentir, voire de stopper la progression de la maladie. Il établira le niveau de fonction des reins et précisera la cause et les éléments d'aggravation possible", commente Frank Martinez.
Insuffisance rénale : les examens et analyses à faire
Lorsqu'une hypertension artérielle est diagnostiquée, des tests biologiques seront effectués à la recherche d'une possible insuffisance rénale. Ce sera également le cas chez un patient souffrant de nycturie ou de polyurie.
Diagnostic : les 5 stades de l'insuffisance rénale chronique
Il existe cinq stades d'insuffisance rénale chronique, du stade 1, le moins grave, au stade 5, le plus grave :
- Stade 1 : dysfonction rénale légère, plus de 90 % de la fonction rénale assurée.
- Stade 2 : dysfonction rénale légère, entre 60 et 89 % de la fonction rénale assurée.
- Stade 3 : insuffisance rénale modérée, entre 30 et 59 % de la fonction rénale assurée.
- Stade 4 : insuffisance rénale chronique sévère, entre 15 et 29 % de la fonction rénale assurée.
- Stade 5 : insuffisance rénale chronique terminale, moins de 15 % de la fonction rénale assurée.
Les complications de l'insuffisance rénale
L'hypertension artérielle va de pair avec l'insuffisance rénale. "C'est le cas dans près de 90 % des cas. L'organisme réagit en augmentant la pression de la tension artérielle. Il faut traiter cette tension et la faire diminuer car l'hypertension artérielle accélère la progression de l'insuffisance rénale chronique".
Complications hors dialyse et greffe :
- l'anémie ;
- l'hypertension artérielle qui entraîne des risques cardio-vasculaires ;
- l'atteinte du métabolisme minéral osseux : le rein joue un rôle important dans le maintien de la calcémie et de la phosphatémie. "Si les reins ne jouent plus leur rôle, les os peuvent se modifier" ;
- des complications urémiques (stade sévère et terminal) : grande fatigue, ralentissement, inappétence, neuropathie.
Complications liées aux insuffisances rénales traitées par dialyses et greffes :
La transplantation peut être à l'origine de complications infectieuses, de carcinomes et d'un diabète dit de "post-transplantation".
Les dialysés peuvent souffrir de malnutrition, de dénutrition, d'un défaut d'apport en protéine et présenter une inappétence, selon notre expert.
Mort précoce : plus de risques si vous êtes une femme
Une nouvelle étude a révélé que les femmes présentent plus de risque de mort précoce en cas d'insuffisance rénale que les hommes. La recherche est parue le 16 novembre 2021 au sein du BMJ. Les chercheurs de l'Université de Sydney n'ont toutefois pas réussi à établir la raison expliquant cette inégalité.
"Le fait que nous ayons plus de femmes qui meurent prématurément d'insuffisance rénale que d'hommes – c'est ce qui est vraiment crucial. Nous devons déterminer la raison de cette différence, qu'elle soit liée à la façon dont les gens accèdent aux soins de santé, au traitement qu'ils reçoivent ou à des considérations biologiques", a déclaré l'auteur principal et biostatisticien, le Dr Nicole de la Mata .
D'après l'étude, plus une femme victime d'insuffisance rénale et jeune, plus elle perd en espérance de vie. Une femme de 15 ans souffrant d'insuffisance rénale perdra en moyenne 33 ans de vie par rapport à ce qui est attendu dans la population générale. Du côté des hommes, un patient du même âge perdrait "seulement" 27 années de vie en cas d'insuffisance rénale.
Quels sont les traitements si les reins ne fonctionnent plus ?
Avant le stade de l'insuffisance rénale sévère ou terminale, l'insuffisance rénale chronique (IRC) évolue progressivement et "nécessite une prise en charge dont l'intensité évolue progressivement. On ne guérit pas d'une IRC, mais on peut ralentir, voire bloquer sa progression. Si on arrive à traiter le diabète, faire maigrir le patient et traiter l'hypertension artérielle, la perte rénale pouvant aller jusqu'à plus de 10 % par an en moyenne peut chuter à 1 % de perte par an, soit un chiffre proche de celui de la perte physiologique de la fonction rénale liée à l'âge", pose Frank Martinez. Il faudra ainsi traiter le diabète et l'hypertension artérielle.
Contre l'anémie : notre expert préconise une prescription érythropoïétine, une hormone qui entraîne une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang.
Lorsque l'insuffisance rénale atteint le stade terminal, il faut sans tarder instaurer un traitement qui se substituera aux reins, la dialyse et/ou la transplantation.
L'hémodialyse
"Le sang est filtré à travers un dialyseur ou 'rein artificiel', puis restitué", explique Ameli.fr. Cette technique concerne 93 % des patients sous dialyse en France.
La dialyse péritonéale
"Cette technique utilise les capacités de filtration du péritoine. Elle permet des échanges entre le sang et un liquide, nommé dialysat, introduit à l'intérieur de la cavité péritonéale au moyen d'un cathéter souple permanent placé par voie chirurgicale dans l'abdomen. L'objectif de ces échanges est de filtrer les déchets et d'éliminer le surplus d'eau", explique Ameli.fr
La transplantation rénale/greffe de reins
Pour la plupart des patients dialysés en dessous de 75 ans, une greffe rénale est le meilleur traitement pour améliorer la qualité et l'espérance de vie. Le rein peut provenir d'un donneur vivant (un parent compatible), ou d'une personne qui vient de décéder. "Pour les patients greffés, la qualité et la sensation de bien-être sont largement améliorées par rapport à la dialyse, très fatigante, assurant environ 15 à 20 % de la filtration rénale normale, contre 50 à 60 % en moyenne pour la greffe", pose notre expert.
Dans le cadre de l'IRA, qui engage le pronostic vital du patient, c'est la cause qu'il convient de traiter. Mais avant cela, il faudra dialyser le patient jusqu'à ce que le fonctionnement rénal se rétablisse sous l'effet du temps et du traitement.
Comment éviter la survenue d'une insuffisance rénale ?
Il est difficile d'éviter la survenue de l'insuffisance rénale, mais un contrôle efficace du diabète et de l'hypertension artérielle et un mode de vie sain peuvent limiter les risques, de progression trop rapide en particulier.
De plus, plusieurs médicaments sont à éviter, comme les anti-inflammatoires non-stéroïdiens qui peuvent réduire la filtration rénale et les inhibiteurs de la pompe à proton qui "induisent un ensemble d'effets potentiellement délétères pour les reins, une néphrite rarement", développe Frank Martinez.
Autres moyens de prévention :
- la réduction pondérale ;
- l'arrêt du tabac ;
- le contrôle diététique de la glycémie.
Insuffisance rénale : quel régime alimentaire suivre ?
Les aliments interdits
Éviter les aliments trop riches en sel, en potassium et en phosphore.
Les aliments conseillés
Préférer les protéines d'origine végétale aux protéines d'origine animale.
Peut-on consommer des proteines lorsqu'on souffre d'insuffisance rénale ?
La réponse du Dr Frank Martinez : "le contrôle de l'apport en protéine dans l' alimentation est important quand la filtration s'abaisse en dessous de 45 % de la valeur normale. Il est utile de consommer une quantité restreinte de protéine de bonnes qualités de bonne valeur biologique soit 0,6 à 0,8 gramme de protéine par jour et par kilo corporel. Ce régime alimentaire peut contribuer à ralentir la progression de l'insuffisance rénale et diminuer l'expression de l'urémie (excès de phosphore, excès d'acidité dans le sang)"
Une tasse de café par jour pourrait réduire les risques d'insuffisance rénale
Une étude menée par une équipe de l'hôpital Johns Hopkins aux États-Unis a montré que les personnes qui buvaient du café tous les jour avaient un risque d'insuffisance rénale aiguë (IRA) réduit de 15 %. La plus grande différence a été constatée chez ceux qui buvaient deux à trois tasses par jour - leur risque était alors inférieur de 22 à 23 %. Leurs résultats ont été publiés le 5 mai dans la revue Kidney International Reports.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont évalué 14 207 adultes recrutés entre 1987 et 1989, avec un âge médian de 54 ans, participant à l'Atherosclerosis Risk in Communities Study. En 24 ans, les participants ont été interrogés sept fois quant au nombre de tasses de café consommées par jour : zéro, une, deux à trois, plus de trois. Au cours de la période d'enquête, 1 694 cas d'insuffisance rénale aiguë ont été enregistrés.
En tenant compte des caractéristiques démographiques, du statut socio-économique, des influences du mode de vie et des facteurs alimentaires, le risque d'IRA était 15 % plus faible pour les participants qui consommaient n'importe quelle quantité de café par rapport à ceux qui n'en consommaient pas. Après l'ajustement des variables pour tenir compte des comorbidités (pression artérielle, IMC, diabète, fonction rénale...), les personnes qui buvaient du café avaient toujours un risque inférieur de 11% de développer une insuffisance rénale, par rapport à celles qui n'en buvaient pas.
"Nous savons déjà que la consommation régulière de café a été associée à la prévention des maladies chroniques et dégénératives, notamment le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les maladies du foie", déclare le Pr Chirag Parikh, auteur correspondant de l'étude, directeur de de la Division de néphrologie et professeur de médecine à la Johns Hopkins University School of Medicine. "Nous pouvons désormais ajouter une réduction possible du risque d'IRA à la liste croissante des avantages pour la santé de la caféine".
Maladies rénales chroniques : mangez des fruits et des légumes
Des chercheurs japonais ont démontré qu’un faible apport en fruits et légumes est associé à un risque de décès plus élevé chez les personnes atteintes d’une pathologie rénale. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Journal of Nutrition le 13 février 2023.
Les patients atteints d’une maladie rénale chronique à un stade avancé consomment souvent peu de fruits et légumes, car ils essaient de respecter le régime faible en potassium prescrit par leurs médecins, constatent les auteurs de l’étude.
Pourtant, les scientifiques ont notamment observé qu’un apport en fruits et légumes d’environ 17 portions par semaine était associé à un risque de décès, toutes causes confondues, inférieur de 20% par rapport à un apport de 2 portions par semaine.
Pour mener leur étude, ils ont recruté des participants souffrant de maladie rénale chronique et des patients sains au sein d’un hôpital japonais. Résultats : ceux qui mangeaient de temps en temps des fruits et légumes avaient un risque de décès supérieur de 25 % par rapport à ceux qui en mangeaient tous les jours. Ce taux montait à 60 % chez les patients qui n’en mangeaient jamais.
Surtout, les chercheurs ont réalisé que les personnes atteintes d’une maladie rénale chronique qui mangeaient régulièrement des fruits et légumes n’avaient pas de plus forts taux de potassium dans le sang. En manger est donc non seulement autorisé pour ces patients, mais conseillé !
Associations et sites d'information
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/insuffisance-renale
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2012-04/guide_parcours_de_soins_mrc_web.pdf
https://www.kireports.org/article/S2468-0249(22)01369-9/fulltext
https://www.ipsos.com/fr-fr/4-francais-sur-5-ne-connaissent-pas-les-facteurs-de-risque-de-la-maladie-renale-chronique
https://www.fondation-du-rein.org/semaine-nationale-du-rein/
https://www.jrnjournal.org/article/S1051-2276(23)00021-3/fulltext
Voir plus