Les personnes seules ont trois fois plus de chance de mourir

Mauvaise nouvelle : selon des chercheurs danois, les personnes isolées souffrant de maladies cardiaques auraient plus de chance de mourir.

Les femmes seules, tout particulièrement, étaient trois fois plus susceptibles de mourir 12 mois après avoir été traitées dans des centres spécialisés. Les hommes seuls, eux, avaient “seulement” deux fois plus de risque.

Pour arriver à ce constat, l'équipe de l'hôpital universitaire de Copenhague a examiné durant un an la santé de participants ayant eu récemment des crises cardiaques, des anomalies du rythme cardiaque, des valvulopathies ou encore d’insuffisances cardiaques.

Parmi ces patients, comprenant 70% d'hommes, 13 443 ont répondu au questionnaire après leur sortie de cinq centres cardiaques danois.

Les malades ont déclaré eux-mêmes leur état de santé physique, leur bien-être psychologique et leur qualité de vie. Ils ont également indiqué s'ils fumaient ou buvaient régulièrement. Le fait qu’ils soient entourés de proches ou non a également été évalué.

Résultat : les patients seuls étaient trois fois plus susceptibles d’être anxieux et déprimés.

Les travaux des chercheurs ont donc montré que la solitude augmentait de 114% le risque de mortalité toutes causes confondues chez les hommes et de 192% chez les femmes.

Le fait de vivre seul augmentait de 39% les risques de récidive d'une maladie cardiaque chez les hommes. En revanche, chez les femmes, il n'y aurait aucun effet.

Pour expliquer ce lien de cause à effet les chercheurs ont déclaré que “la solitude est associée à des modifications du système neuroendocrinien, immunitaire et cardiovasculaire, ainsi qu'à des choix de mode de vie peu sains qui ont un impact négatif sur la santé.”

Les scientifiques souhaitent désormais alerter les autorités sur ce problème et lutter contre la solitude des patients à la maison.

L’impact de l’isolement social sur la santé

En France, environ six millions de personnes souffrent d’isolement social. Or, ces derniers ont plus de risques d’avoir une mauvaise santé.

Des liens importants existent entre isolement social et santé mentale : les personnes isolées sont plus fréquemment sujettes aux troubles psychiques, comme la dépression, et les personnes vivant avec ces troubles sont plus souvent isolées.

Par ailleurs, les personnes âgées sont plus touchées par l’isolement social que les autres catégories d’âge.

Pour la Fondation de France, c’est près d’une personne âgée de plus de 75 ans sur trois qui serait objectivement isolée.

D’après un sondage de l’institut CSA pour les Petits frères des pauvres, 300 000 Français de plus de 60 ans sont en situation de “mort sociale”, c’est-à-dire qu’ils ne rencontrent que très rarement d’autres personnes.

Cette étude confirme aussi le lien étroit entre isolement et précarité.

L’isolement social peut être la conséquence de certaines pathologies, mais aussi leur cause selon les cas.

La santé mentale est influencée non seulement par les caractéristiques individuelles psychiques (capacité à maîtriser ses propres émotions, ses comportements et ses interactions avec les autres), mais aussi par les facteurs sociaux, culturels, économiques, politiques et environnementaux.

Ainsi, plus l’individu est en situation précaire, moins il est riche matériellement dans sa communauté, et plus il a de risques de présenter des troubles psychiques (dépression, addictions, troubles liés à la consommation de drogues ou d’alcool, anxiété et phobies, troubles du comportement alimentaires, troubles schizophréniques...).

Sources

Dossier : Santé mentale et isolement social, Fabrique Territoires santé, Juin 2018. 

Risque accru de mortalité chez les patients cardiaques se sentant seuls, BMJ, 4 novembre 2019. 

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