Les chercheurs regorgent souvent d’idées farfelues. Cette innovation ne concerne pas la prochaine recette de pâtes italiennes, mais bien un dispositif médical. Pour améliorer la cicatrisation de certaines plaies, dont les brûlures, des scientifiques de l’University College London ont produit des spaghettis 200 fois plus fins qu’un cheveu humain, à base de farine et d’acide formique, un conservateur alimentaire. Leurs résultats ont été publiés le 30 octobre dans la revue scientifique Nanoscale Advances.
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Psoriasis : symptômes, causes, diagnostic et traitementsPour y parvenir, les chercheurs ont tiré ce mélange à travers une aiguille qui, grâce à une force électrique, a produit des nanofibres d’un diamètre de 372 nanomètres seulement, invisibles à l'œil nu.
Un impact environnemental réduit
Cette technique est déjà connue du monde scientifique. Des fibres aussi fines ont déjà été produites à partir d'amidon extrait de plantes, mais le professeur Adam Clancy, auteur principal de l’étude, estime que ce procédé est néfaste pour l'environnement. "Il s'agit simplement de tremper les fibres dans des matériaux corrosifs, de les dissoudre dans l'eau, de les rincer et de les jeter dans la rivière", explique-t-il au média New Scientist.
Pour limiter l’impact environnemental, notamment par le besoin important d’eau que nécessite cette fabrication, l’équipe britannique utilise de la farine blanche et de l'acide formique, moins gourmands en ressources hydriques. "Il suffit de moudre les céréales pour obtenir de la farine et de la mélanger à de l'acide formique", précise le chercheur.
Des nanofibres qui régénèrent les tissus humains
Sur le plan médical, ces nanofibres peuvent être utilisées dans la conception des pansements, car elles sont très poreuses. "Les nanofibres sont étudiées pour être utilisées comme échafaudage pour régénérer les tissus, car elles imitent la matrice extracellulaire, un réseau de protéines et d'autres molécules que les cellules construisent pour se soutenir", explique dans un communiqué le Dr Gareth Williams, professeur à l'école de pharmacie de l’UCL de Londres et co-auteur de l’étude.
Pour le Dr Clancy, un autre argument joue en faveur de ces nanofibres. "L'amidon est un matériau prometteur car il est abondant et renouvelable. C'est la deuxième source de biomasse sur Terre, derrière la cellulose, et il est biodégradable, ce qui signifie qu'il peut être décomposé dans l'organisme", conclut-il.
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