La grippe aviaire, aussi connue sous le nom d’influenza aviaire, est une infection virale sévère et hautement contagieuse affectant les oiseaux domestiques et sauvages, et pouvant se propager à l’homme.
Depuis le 4 mai 2023, le virus circule à nouveau sur le territoire national. Ainsi, le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) s’est réuni afin de se pencher sur les risques de propagation du virus, tout en réfléchissant aux mesures à adopter pour éviter un risque d'épidémie. Le comité a transmis un avis très complet au gouvernement le 8 juin, qui a été rendu public le 12 juin 2023.
Grippe aviaire : où en est la propagation du virus ?
Si la grippe aviaire a toujours été présente, elle a connue une affluence particulière pendant l’année 2021-2022.Le Covars explique dans son rapport : "L’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de 2021-2022, a constitué en France et dans le monde une crise sans précédent, conduisant à l’abattage préventif de plus de 21 millions de volailles en France, et induit un risque important en santé humaine".
Début 2023, la grippe aviaire à, a nouveau, fait l’objet d’une inquiétude dans le monde et en France. Au mois de mars, le ministère de l’agriculture a fini par baisser la qualification du virus de "élevée" à "modérée", au vue de la diminution des cas.
Un virus détecté pour la dernière fois début mai
Toutefois, le 4 mai, la France a confirmé la présence de nouveaux foyers du virus dans le Sud-Ouest. "Après avoir connu une période sans foyers de grippe aviaire sur son territoire depuis le 14 mars, la France a confirmé à partir du 4 mai la présence du virus au sein de plusieurs élevages du Sud-Ouest", détaille l’Institut Pasteur. La situation est depuis très surveillée par les autorités de santé. Des mesures ont donc été mises en place pour éviter une propagation de la maladie. Parmi elles, le gouvernement a demandé au Covars un rapport afin d’avoir ses recommandations pour éviter que la situation ne devienne dangereuse à l’homme.
En effet, s’il s’agit d’un virus animal, il peut également se propager à l’homme. Cela est dû à la mutation du virus. Ce cas s’est d’ailleurs produit en début d’année. Le communiqué du Covars détaille : "A la suite de la mort d'un enfant des suites du H5N1 au Cambodge, l’OMS a jugé la situation préoccupante en février appelant tous les pays à une vigilance accrue".
Grippe aviaire : accentuer la surveillance
La première recommandation des experts est d’accentuer la surveillance du virus, afin d’éviter sa propagation. Pour cela, le Covars indique qu’il faut :
- Adapter les mesures de prévention et gestion des élevages : "en recherchant des alternatives à l’abattage préventif, en améliorant les conditions d’euthanasie des animaux d’élevage, et en développant des mesures d’accompagnement des éleveurs touchés", confient les experts.
- Etendre et renforcer les moyens humains et financiers de la surveillance animale et humaine : "elle doit être homogénéisée au niveau national (notamment dans les Territoires Ultra-Marins)".
- Intensifier la surveillance des espèces sauvages : c’est le rôle de l’OFB (Office français de la biodiversité) de surveiller cela. Les scientifiques ajoutent qu'il faut : "favoriser l’analyse de l’ADN environnemental adaptée aux conditions épidémiologiques et la surveillance participative".
L’influenza aviaire : miser sur la vaccination
Au-delà de la surveillance, le Covars recommande de miser sur la vaccination. Les chercheurs expliquent dans leur compte rendu qu’il faut : "Mener dès que possible une stratégie de vaccination des volailles, en employant la stratégie DIVA1, accompagnée d’une communication ciblée, en complément des mesures de biosécurité". Pour cela, ils insistent sur l’importance de constituer des stocks d’antiviraux efficaces et "adaptés aux situations d’urgence de la grippe aviaire" .
L’usage du vaccin contre la grippe saisonnière pour les humains
Si vacciner les volailles pour éviter une propagation du virus est un élément essentiel, les membres du Covars alertent également sur l’importance de l'appliquer aux humains afin de les protéger de manière préventive. Les chercheurs évoquent notamment ceux contre grippe saisonnière, qui peuvent suffir à protéger contre les risques de contamination. Le Covars explique qu’il faut : "étendre la recommandation de vaccination contre la grippe saisonnière aux personnes exposées, en contact avec des oiseaux potentiellement porteurs du virus".
Les autres recommandations du Covars pour éviter une épidémie de grippe aviaire
Les scientifiques ont partagé d'autres recommandations, visant particulièrement les scientifiques et professionnels de santé. Il s'agit d'une stratégie à long terme pour éviter la pandémie de grippe aviaire. Le Covars appelle à : "faciliter la coopération entre médecine vétérinaire et humaine dans les élevages autour des volailles infectées".
En plus d’améliorer la coordination entre les différents secteurs, le Covars veut aussi renforcer la coordination locale et nationale en créant une cellule de crise multidisciplinaire "rapidement mobilisable", dédiée à la filière avicole.
Pour finir, le groupe de recherche insiste sur l’importance de financer plus de recherche sur les thèmes de la santé animale et humaine afin de mieux protéger les espèces animales et humaines, tout en évitant les risques de pandémie.
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