Douleurs dans les jambes : 8 signes qui doivent vous inquiéter Istock
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Une douleur à la jambe peut avoir de nombreuses origines : une chute, un coup, une fracture, un problème circulatoire, un problème musculaire, ligamentaire, tendineux... mais elles peuvent parfois être à l'origine de graves pathologies.

En France, près de 8,5 % des Français sont touchés par des impatiences au niveau des jambes (aussi appelé syndrome des jambes sans repos).

Chaque année, 50 000 à 100 000 cas de phlébites sont détectés et 30% des personnes âgées de 65 à 75 ans souffrent de gonarthrose ou arthrose au genou.

Autant de chiffres liés aux douleurs dans les jambes qui doivent alerter.

Douleurs des jambes : quand s'inquiéter ?

Les douleurs aux jambes peuvent se manifester de différentes manières : fourmillements, tiraillements, pesanteurs, sensation de brûlures, picotements, dans une zone définie ou situées au niveau du genou, etc... De nombreuses pathologies, plus ou moins graves, peuvent se cacher derrière ces symptômes.

Toutefois, il est bon de rappeler que la douleur est une notion subjective. “Certaines personnes vont avoir très mal aux jambes pour une cause insignifiante, tandis que d’autres souffriront en silence pour une cause majeure”, indique le Dr Van Cleef.

Le patient doit alors bien connaître son corps afin de déterminer lui-même si la douleur est passagère ou si elle nécessite une visite médicale. Cependant, “toute douleur inexpliquée et qui dure impose une consultation”, rappelle l’expert. En cas de doute, prudence donc.

Avoir mal en marchant : rhumatismes et maladies osseuses

Les douleurs engendrées par le mouvement comme lors d’une balade à pied, traduisent souvent des douleurs de type rhumatismales. Elles se divisent en 3 catégories :

  • Les rhumatismes inflammatoires.
  • Les rhumatismes dits "d'usure", comme l'arthrose ou les affections dues à des hyper-sollicitations des articulations que l'on voit chez le sportif.
  • Les maladies osseuses comme l'ostéoporose ou les carences en vitamine.

Ces douleurs peuvent être soulagées par de nombreux traitements, comme les antalgiques, les anti-inflammatoires ou les infiltrations. Toutefois, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste ou votre rhumatologue pour définir la cause exacte de la douleur.

J'ai mal après avoir marché. Qu'est-ce que c'est ?

Une douleur qui survient dans un "périmètre de marche" (au bout de 200 mètres par exemple), est probablement pathologique et nécessite une consultation, en particulier si la douleur revient régulièrement.

À noter : la phlébite (thrombose veineuse profonde), le syndrome du canal lombaire étroit (la moelle épinière est enfermée dans un canal osseux trop étroit), et l’artériopathie des membres inférieurs (artères qui se bouchent chez les fumeurs et en particulier ceux qui fument du cannabis) sont d’autres pathologies qui peuvent survenir avec un périmètre de marche.

Une sensation de “jambes lourdes”

Les fameuses "jambes lourdes" (ou lourdeurs des mollets) sont ces sensations particulières de pesanteur dans les jambes.

“Elles sont généralement plus importantes en fin de journée, en cas de forte chaleur, de piétinement, en position debout ou assise prolongée, ou encore lorsque le mollet est comprimé dans des vêtements ou des chaussures trop serrés”, affirme l’expert.

À l’inverse, la gêne est moins importante pendant la marche, en position allongée ou lorsqu'il fait froid.

Cette pathologie survient lorsque le sang circule mal dans les jambes.
Très fréquente, l'insuffisance veineuse peut évoluer vers des varices ou des complications plus sévères comme les ulcères de jambes ou les phlébites.

Heureusement, il existe des moyens pour soulager cette gêne, comme l’activité physique, des chaussettes de contention, des crèmes, des gels et des phlébotoniques (se dit d’une substance ayant la propriété d’augmenter la tonicité des parois veineuses, facilitant ainsi la circulation du sang).

Un élancement à mi-mollet

Parfois, il arrive que la douleur soit localisée.

“Lors d’une sciatique suspendue, les personnes ont mal dans un segment de membre, souvent à mi-mollet par exemple”, informe le Dr Van Cleef.

Sauf qu’en réalité, cette douleur est trompeuse : "Son origine n’est pas jambière mais dorsale, elle suit le trajet du nerf sciatique en partant de la racine neurologique des lombaires jusqu’aux orteils”, ajoute l’expert.

Concrétement, la sciatique (ou lombosciatique) se caractérise par une douleur intense partant de la fesse, puis gagnant la cuisse et enfin le pied, une raideur de la colonne et des symptômes augmentés par les efforts, la toux ou l'éternuement.

C'est sans aucun doute la plus commune et la plus connue des douleurs vertébrales. Le moindre mouvement se transforme en calvaire pour celui ou celle qui en est victime : une décharge violente irradie le long de la jambe pouvant même atteindre les orteils.

Cette douleur peut également vous réveiller la nuit.

Pour soigner cette pathologie, consultez rapidement un médecin et prenez des antidouleurs si la douleur est trop forte. Les patchs chauffants portés sous les vêtements, les infiltrations (injection de corticoïdes dans le canal rachidien) et les séances de kiné adaptées peuvent également vous aider à rééduquer votre corps.

Une douleur accompagnée “d’orteils blancs”

"L’acrosyndrome vasculaire paroxystique" ou "syndrome de Raynaud" est une pathologie qui est facilement détectable. "Si une douleur d’apparition récente dans les jambes s’accompagne d’orteils blancs, un bilan s’impose", met en garde le Dr Van Cleef.

Cette pathologie, se caractérise par un trouble de la circulation des vaisseaux sanguins et survient par crises.

Parfois très douloureux, le syndrome de Raynaud est souvent déclenché par le froid et le stress, et il touche uniquement les extrémités : doigts et orteils, mais aussi parfois le nez ou les oreilles.

Chez les personnes souffrant d’un syndrome de Raynaud, lorsque la peau est exposée au froid ou lors d'une forte émotion, un dysfonctionnement de la circulation distale peut apparaître. Il s’agit d’un phénomène complexe lié à la particularité des vaisseaux sanguins des extrémités, mais qui peut s’assimiler à une sorte de spasme vasculaire.

Si le phénomène se prolonge plus de quelques minutes, l’extrémité touchée devient bleue ce qui signifie qu’elle n’est plus suffisamment approvisionnée en oxygène. Heureusement, les parties touchées récupèrent assez vite. Chez les patients qui se protègent mal du froid en revanche, de graves lésions peuvent apparaitre.

Une brûlure non visible : la fibromyalgie

Difficile à diagnostiquer car peu caractéristique, cette douleur est plus fréquente chez les femmes. Elle se traduit par des douleurs diffuses, parfois ressenties comme des brûlures et qui touchent les muscles, les tendons et les articulations.

"Durant l’examen, on ne trouve rien mais les gens se plaignent d’une douleur insupportable", confirme le docteur Van Cleef. Une souffrance réelle donc, aggravée par la chaleur, la position debout ou assise, mais jamais par la marche.

Chose étonnante, durant l’examen, certaines zones dans la jambe sont anormalement sensibles - alors que les articulations semblent normales. Toutefois, les médecins associent cette "maladie invisible" à un rhumatisme inflammatoire, même si les solutions pour la traiter restent encore floues.

Certains facteurs physiologiques (anomalies du système nerveux, perturbations hormonales, etc.) et génétiques pourraient éventuellement être en cause, tout comme divers événements extérieurs (traumatismes, infections...).

L’existence de ce syndrome est reconnue depuis 1992 par l’Organisation mondiale de la Santé et près de 2 à 5% des français seraient concernés par la maladie.

Des fourmillements le long de la jambe

Les fourmillements ont souvent une cause neurologique.

Elles se traduisent par des chatouillements le long d’un trajet nerveux ou dans une zone définie.

Cette sensation témoigne soit d’une atteinte du système nerveux central (cerveau), soit du système nerveux périphérique (au niveau des nerfs situés dans d’autres parties du corps).

“Cette sensation d'engourdissement, de fourmillements, de démangeaisons ou de brûlures donne une envie irrépressible de bouger les jambes lors d’une position immobile prolongée, obligeant à se lever”, signale le Dr Van Cleef. Heureusement, cette gêne disparaît habituellement en quelques minutes.

Parfois, les fourmillements marquent tout simplement la réapparition de la sensibilité après qu’un nerf ait été compressé. Lorsqu’on s’est endormi par exemple sur son bras et que le sang se remet à circuler, plutôt la nuit ou au réveil.

Certains symptômes doivent vous amener à consulter : lorsque vos fourmillements deviennent récurrents (plus de 48 heures), réapparaissent quelques jours ou semaines plus tard ; s’ils persistent dans le temps, deviennent de plus en plus forts ou si la zone cutanée s’élargit ; s’ils s’accompagnent d’autres symptômes (hyperventilation, "lâchage" d’une jambe)... Il est préférable d’en parler à son médecin traitant qui, après avoir écarté les pistes sans gravité, pourra vous orienter vers un neurologue.

Bon à savoir : Il existe une autre forme d’impatiences, appelé le “syndrome des jambes sans repos”. Méconnu, il se traduit par une difficulté à rester immobile. Les personnes atteintes n’arrêtent pas de bouger les jambes et elles ont également beaucoup de mal à s’endormir.

Une douleur musculaire

Les causes des douleurs musculaires peuvent être nombreuses et concernent les sportifs réguliers.

“Lorsque l’effort produit est trop important ou que la personne n’est pas assez échauffée, une déchirure musculaire peut survenir”, rappelle le Dr Van Cleef.

La tendinite peut être aussi à l’origine de cette douleur. Elle se caractérise par une inflammation sans lésion du tendon et le fragilise.

Selon l’importance de l’atteinte, la douleur liée à la tendinite peut se manifester au début de l’exercice puis disparaître à l’échauffement, ou seulement après quelques minutes d’exercice. Si elle est à un stade avancé, elle peut provoquer des élancements même au repos. Parfois, on constate également une inflammation, voire un œdème et une mobilité réduite.

L'âge et le surpoids sont autant de facteurs d'usure susceptibles d'aggraver une tendinite et de favoriser ultérieurement une rupture. C'est d'ailleurs parmi la population âgée de 35 ans et plus que l'on observe une recrudescence des tendinites (30 %) comparativement aux 15-25 ans.

Pour soigner une tendinite, on conseille de laisser le tendon au repos. La prised'anti-inflammatoires pour calmer la douleur et réduire l'inflammation ; l'infiltration (injection directe d'un dérivé de la cortisone au niveau du traumatisme) ; la pose d’une orthèse ; et les séances de kinésithérapie sont autant de solutions qui peuvent aider à traiter la tendinite.

Une sensation pénible en début de mouvement

Avoir mal au début d’une balade est souvent synonyme de cause inflammatoire.

“L'arthrose est la plus connue et les personnes âgées sont les plus touchées”, avertit l’expert.

Concrètement, l'arthrose ou “ostéoarthrite” se manifeste par des douleurs au niveau des articulations causées par l'usure du cartilage.

La douleur est dite de type "mécanique" car elle présente les caractéristiques suivantes : elle est déclenchée voire aggravée par le mouvement et s'atténue plus ou moins complètement lorsque l'articulation est au repos.

Bon à savoir : Pour identifier cette douleur, notez qu’elle est moins importante le matin, puis elle augmente dans la journée et elle est maximale le soir. Bien souvent, cette douleur perturbe l'endormissement et entraîne des réveils nocturnes (environ 50 % des patients arthrosiques sont réveillés la nuit par leur douleur) et réapparaît chaque fois que l'articulation concernée est soumise à un effort.

Comment avoir moins mal aux jambes ?

Aucune solution miracle n'existe et elle varie en fonction de la pathologie. Toutefois, quelques conseils de bon sens peuvent vous aider à moins souffrir.

“Avoir un poids stable, manger équilibré, boire suffisamment d’eau, faire du sport régulièrement sont autant de conseils simples mais efficaces que je donne à mes patients”, préconise le Dr Van Cleef. Changer régulièrement son matelas (tous les 5, 6 ans en moyenne) et dormir à plat sont également de bons moyens pour s’assurer un sommeil réparateur et d’éviter ainsi le mal de dos, lié de près aux douleurs des membres inférieurs.

Si vous souffrez d'insuffisance veineuse, massez-vous les jambes en partant des coussinets près des orteils et en remontant l'arrière du mollet, le long de la veine (saphène) avec une pommade à base d'hamamélis ou bien un gel frais et mentholé.

Sources

"Syndrome des jambes sans repos : diagnostic et traitement", Améli, 11 octobre 2018. 

"Varices des jambes : les bons réflexes", Améli, 15 octobre 2018. 

"Les douleurs des jambes", Passeport Santé, avril 2015.

mots-clés : signes, fibromyalgie
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