Les personnes divorcées font-elles moins attention à leur santé ?
La question méritait d’être posée. Et c’est d’ailleurs sur cette interrogation que se sont penchés des scientifiques américains en poste à l’université de l’Arizona dans une étude dont les conclusions ont été publiées dans la revue médicale « Anals of Behavioral Medicine ».
En observant le dossier de quelque 5 786 personnes de plus de 50 ans parmi lesquelles 926 étaient divorcées, ils se sont aperçus que les personnes séparées témoignaient généralement d’une qualité de vie inférieure aux personnes vivant en couple.
Pourquoi ? Les pistes à explorer sont multiples. La première d’entre elles se résume au fait que les personnes célibataires auraient ? en moyenne ? moins tendance à prendre soin d’elles, à moins bien se nourrir et à moins bouger. C’est un fait avéré : vivre en couple conduit à cuisiner plus souvent et à observer une activité physique plus intense.
Tabac et divorce, un cocktail destructeur
Les résultats de cette même étude démontrent qu’un facteur commun revient de manière régulière comme constituant essentiel de la mauvaise santé des personnes divorcées : le tabac. La séparation aurait ainsi un impact direct sur le nombre de cigarettes fumées quotidiennement chez les fumeurs.
Autrement dit, le divorce augmenterait la consommation de tabac, ce qui - de fait - va accroître le risque de maladies cardiovasculaires de type Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ou infarctus du myocarde, mais aussi le risque de développer un cancer lié au tabac (langue, gorge, poumons…).
La surconsommation de tabac lors d’une séparation s’explique, d’une part, par le fait que la cigarette est utilisée comme un antidépresseur et, d’autre part, que les barrières que la personne s’imposait elle-même sur sa consommation journalière vont voler en éclat. Le partenaire n’étant plus là pour jouer un rôle de contrôleur social, certains fumeurs vont modifier leur comportement à l'égard du tabac.
Et les enfants alors ?
Ce n’est un secret pour personne, le divorce est un véritable raz-de-marée pour les enfants sur le plan psychologique. En plus de perdre leurs repères, les enfants vont également se sentir tiraillés entre leurs deux parents. Mais ce que les études ont, en revanche, moins mesuré, c’est l’impact qu’une séparation peut avoir sur la santé des plus jeunes.
Une étude, là encore américaine, parue dans les comptes rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS) a montré qu’un divorce compliqué pouvait avoir des conséquences durables sur l’état de santé des enfants. Les chercheurs sont parvenus à prouver que des adultes dont les parents avaient connu un divorce douloureux et qui n’avaient gardé aucune relation sociale présentaient un système immunitaire moins résistant que les adultes dont les parents s’étaient séparés dans de meilleures conditions. Le fait que des parents conservent un contact « amical » après leur séparation permettrait ainsi de préserver la santé de leurs enfants.
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