Êtes-vous propre… mais pas trop ?
"Quand les femmes appréhendent avant un cunnilingus c’est le plus souvent à cause de la peur de susciter du dégoût, d’être sale" explique la sexologue Marie Bareaud.
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"Le vagin contient ce qu’il faut pour faire sa propre toilette, rappelle la spécialiste, il peut être plus propre qu’une bouche."
De plus la flore vaginale n’apprécie pas le savon et l’homme peut être dérangé par l’odeur non naturelle du corps de sa partenaire. Il ne faut donc pas se laver avec plusieurs produits ou absolument se nettoyer juste avant un cunnilingus, mais plutôt assurer un minimum d’hygiène au quotidien. Il faut par ailleurs être vigilante en cas d’odeurs anormales au niveau du vagin ou de pertes plus abondantes que d’habitude. Il s’agit peut-être d’une mycose ou d’une infection qui rendrait l’acte sexuel dangereux.
Dans le doute, on s’abstient et on prend rendez-vous chez un médecin généraliste ou un gynécologue.
Techniques, positions : êtes-vous calé(e) ?
La meilleure technique pour réussir un cunnilingus ?
Pour avoir un orgasme pendant un cunnilingus ? Il n’y en a pas. "On voit des applications pour apprendre à faire un cunnilingus, ça ne sera pas la même chose qu’en vrai, rappelle Marie Bareaud. Si la personne qui donne a envie, elle va savourer et être douée, elle sera subtile, gourmande et saura faire." La femme peut aussi guider son partenaire.
Cunnilingus, quelle est la meilleure position ?
La plus simple. "C’est un moment où la femme doit lâcher prise. Dans une position allongée avec les jambes repliées, elle aura beaucoup plus de ressentis que si elle se suspend à quelque chose ou joue les acrobates comme on peut le lire parfois » détaille notre interlocutrice. Il faut donc privilégier les positions qui favorisent la détente féminine.
Pas de pression : "Certaines femmes se mettent la pression sur le fait de jouir rapidement. Or plus ça dure plus c’est bon, on peut donc oser faire durer le plaisir et pourquoi pas faire un cunnilingus pendant 20 minutes sans souci."
En avez-vous vraiment envie ?
Si le cunnilingus est une pratique sexuelle de moins en moins taboue, il ne doit pas être pratiqué "parce que tout le monde le fait". "Le désir est capital, insiste Marie Bareaud. Le désir de celui qui donne et de celle qui reçoit."
Celui qui donne : "Il doit vraiment se demander s’il le fait pour faire plaisir ou pour le donner. Si l’homme n’est pas très partant, une petite minute de dégout peut suffire à vraiment faire mal à la relation. De plus s’il se force, son corps va dire non et il risque d’être un piètre amant."
Celle qui reçoit : "Pour une femme, un cunnilingus c’est une mise en vulnérabilité, de par la position déjà puisqu’elle a les jambes écartées, souligne la sexologue. Elle doit avoir envie de recevoir et pas de le faire pour faire plaisir à l’autre. Or certaines femmes ne savent pas si elles ont envie de le faire avant de le faire, elles ne se posent pas suffisamment la question parce qu’elles se sentent comme obligées pour paraître libérées. Toutes ces considérations viennent impacter le consentement et l’altérer. Un cunnilingus se reçoit pour vivre du plaisir et avoir un orgasme, c’est le seul objectif. Ce n’est pas pour prouver à son partenaire qu’on est une super amante."
Comment savoir si on a envie de recevoir ? "Cela demande parfois un apprentissage, il faut prendre le temps de sentir que tout ce que je fais dans mon quotidien, je ne le fais pas pour faire plaisir, mais pour me faire plaisir, parce que j’en ai envie, et savoir dire non quand je n’ai pas envie."
Et si pendant le cunnilingus, on n’a plus envie ? : "À tout moment, c’est important de garder la liberté de dire non, je n’ai plus envie, je n’arrive pas à me laisser aller… C’est plus facile à vivre dans un climat de confiance." De même, simuler pour faire plaisir et accélérer les choses est rarement respectueux de soi.
A noter : La question d’avoir envie de recevoir un cunnilingus mérite d’être posée à chaque nouveau partenaire car comme l’explique la spécialiste : "Ce n’est pas parce qu’on en a envie avec un homme qu’on en aura envie avec un autre."
Pas de bouton de fièvre ou d’herpès génital ?
Les pratiques sexuelles orales – qu’il s’agisse de la fellation ou du cunnilingus – sont des vecteurs d’infections sexuellement transmissibles. Parmi ces infections : l’herpès. "Si l’homme a un bouton de fièvre, la femme pourra le contracter au niveau du sexe" explique Marie Bareaud. À l’inverse, une femme qui a de l’herpès génital peut le transmettre à la zone buccale de l’homme, même en dehors des crises. La crise d'herpès se manifeste par des vésicules remplies de liquide. Elles sont associées à une sensation de brûlure très désagréable. Le problème, c'est que les crises peuvent récidiver, car on ne sait pas éradiquer le virus hors de l'organisme.
La technique du préservatif découpé : En cas de doute, il faut utiliser un préservatif découpé (dérouler un préservatif après l’avoir sorti de son emballage, couper ses extrémités avec des ciseaux désinfectés et le découper dans la longueur, placer la partie lubrifiée contre le sexe de la femme et la bouche de l’autre côté) ou digue dentaire (carré de latex à placer entre la bouche et la vulve, disponible dans certaines pharmacies ou sur Internet).
Vous n’avez pas vos règles ?
Sachez-le mesdames : pendant les règles, "les transmissions des virus peuvent se faire beaucoup plus facilement ce qui vaut lors du cunnilingus" rappelle Marie Bareaud. Parmi ces virus : ceux de l’hépatite B, de l’hépatite C, du VIH, de la syphilis, de la blennorragie (ou gonorrhée) et du HPV. En dehors du risque médical que peut représenter la pratique du cunnilingus pendant les règles il y a aussi le malaise qu’une telle pratique peut créer.
"Pour la femme, ce n’est pas le meilleur moment en termes d’énergie et pour l’homme, le sang peut le dégoûter" explique la sexologue qui préconise de reporter ce moment intime en dehors de cette période.
Cunnilingus et Sida : un risque ou pas ?
Oui il existe un risque de transmission du virus du Sida lors de la pratique d’un cunnilingus, mais il est considéré comme faible. La muqueuse de la bouche est moins fragile que celle de l’anus, du vagin ou du gland, les risques sont donc différents pour ces pratiques. La salive ne transmet pas le VIH. Le virus peut par contre être présent dans le sang (ce qui augmente le risque de transmission si le cunnilingus est pratiqué pendant les règles) et les sécrétions vaginales.
En cas de doute, il faut se protéger avec un préservatif découpé (dérouler un préservatif après l’avoir sorti de son emballage, couper ses extrémités avec des ciseaux désinfectés et le découper dans la longueur, placer la partie lubrifiée contre le sexe de la femme et la bouche de l’autre côté) ou une digue dentaire (carré de latex à placer entre la bouche et la vulve, disponible dans certaines pharmacies ou sur Internet).
- Quels sont les risques lors d'un cunnilingus ?, Sida Info Service.
- Questions d'ados - Amour - Sexualité, Inpes, 2016.
- Etes-vous sûrs de tout savoir sur le VIH et le Sida ?, Inpes, 2017.
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