Hormis les personnes qui ont été touchés plus ou moins sévèrement par la Covid-19, les patients éligibles à la vaccination sont invités à recevoir deux injections. "La seconde dose est la dose dite "de rappel". Elle porte bien son nom car elle a pour but de "rappeler" au système immunitaire comment se défendre", nous apprend le Dr Thomas Kassab, pharmacien officinal.
Les vaccins Pfizer et Moderna impliquent, hors cas spécifique, un rappel 28 jours après la première injection. "Ce schéma est actuellement en discussion afin d'effectuer la dose de rappel plus tardivement", précise notre expert.
Pour le vaccin AstraZeneca, la dose de rappel est prévue entre 9 et 12 semaines après la première injection. "Avec une recommandation à 12 semaines plutôt qu'à 9 semaines pour obtenir une meilleure efficacité, ajoute le Dr Kassab. Quant au vaccin Janssen [Johnson&Johnson, ndlr], une seule dose suffit pour atteindre 85% d'efficacité, contre les formes graves de Covid-19".
Or, il se pourrait bien que certains patients nécessitent une troisième injection pour être protégé contre le virus. Plusieurs études scientifiques se sont déjà penchées sur la question. On fait le point dans notre diaporama sur les personnes pour lesquelles on peut envisager une troisième dose de vaccin contre la Covid-19. Attention, notre liste n'est pas exhaustive.
"En effet, les dates de rappel que nous avons énoncés sont valables pour le cas général. Pour certains cas particuliers, comme les patients immunodéprimes avérés, une troisième dose peut s’avérer nécessaire. C’est pour cela que l’on procède toujours au cas par cas, en étudiant chaque dossier médical, pour proposer le schéma vaccinal le plus adapté à chaque situation", souligne le Dr Kassab.
Vaccin : les personnes immunodéprimées ne répondraient pas aussi bien
Les personnes immunodéprimées sont plus exposées à développer des formes graves de la Covid-19. Malheureusement, ils ont aussi tendance à régir moins bien aux vaccins, selon les premières données scientifiques. Ces patients ont des défenses immunitaires affaiblies par leurs traitements et ne répondraient pas aussi bien aux vaccins que le reste de la population. Et pour cause, il se trouve que les immunodéprimés fabriquent peu ou pas d'anticorps.
Vaccin : une troisième dose pour lutter contre les variants ?
Or, ce ne sont pas uniquement pour les personnes immunodéprimées que certains scientifiques ont étudié l'intérêt d'une troisième dose de vaccin contre la Covid-19. Fin février, les laboratoires Pfizer et BioNTech avaient annoncé tester une troisième dose de leur vaccin afin de déterminer si elle apporterait un renforcement immunitaire supplémentaire face aux différents variants.
"Bien que nous n'ayons vu aucune preuve que les variants en circulation entraînent une perte de protection fournie par notre vaccin, nous prenons plusieurs mesures pour agir de manière décisive et être prêts au cas où une souche deviendrait résistante à la protection offerte par le vaccin. Cette étude de rappel est essentielle pour comprendre l'innocuité d'une troisième dose et l'immunité contre les souches en circulation", a déclaré Albert Bourla, président-directeur général de Pfizer.
Les personnes greffées
Les personnes greffées ou transplantées font partie des patients pour qui une troisième injection de vaccin peut être utile contre la Covid-19. "Ce sont, par exemple, les patients greffés qui prennent un traitement immunosupresseur", décrit le Dr Kassab. Ce dernier est susceptible d'affaiblir leur immunité.
Les immunodéprimés, qui sont des personnes plus exposées à faire des formes graves du Covid-19, réagiraient moins bien au vaccin, selon les premières données scientifiques.
Les personnes touchées par l'insuffisance rénale
Les personnes sous dialyse, touchées par l'insuffisance rénale, peuvent aussi partie des patients immunodéprimés.
Les personnes avec un déficit immunitaire de naissance
Les personnes avec un déficit immunitaire de naissance font aussi partie de la population pour qui une troisième dose de vaccin contre la Covid-19 peut s'avérer nécessaire.
Les personnes sous chimiothérapie
Les patients sous chimiothérapie font partie des personnes immunodéprimées, si leur chimiothérapie affecte leur système immunitaire, clarifie le Dr Kassab. Aujourd'hui, les chimiothérapie se sont grandement améliorées, et n'engendrent pas toutes une immunosuppression".
Les patients traités par corticothérapie
"Les patients traités par biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune sont aussi considérées comme immunodéprimées", ajoute le Dr Kassab. Pour ces dernières, une troisième dose de vaccin peut être nécessaire.
Les patients aspléniques
Les patients concernés sont porteurs d’une asplénie anatomique (splénectomie chirurgicale ou asplénie congénitale) ou fonctionnelle (drépanocytose, réaction du greffon contre l'hôte (GVH chronique)). "Ces personnes souffrent d'un déficit fonctionnel de la rate", nous explique le Dr Kassab.
Merci à Thomas Kassab, pharmacien officinal
PFIZER ET BIONTECH LANCENT UNE ÉTUDE DANS LE CADRE D'UN VASTE PLAN DE DÉVELOPPEMENT POUR ÉVALUER LE RAPPEL DU COVID-19 ET LES NOUVELLES VARIANTES DE VACCIN, Pfizer, 25 février 2021
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