Vous trouvez ça peu écologique de jeter votre masque jetable tous les jours à la poubelle ? Bonne nouvelle : des chercheurs proposent une technique étonnante pour les réutiliser. On vous explique en quoi elle consiste.
Stocker des masques dans des enveloppes en papier
Cette technique inédite de décontamination, rapportée par L'Express, consiste à stocker des masques chirurgicaux un certain nombre de jours, le temps que le virus présent sur le masque soit inactivé.
"Avec un groupe de chercheurs bénévoles, nous avons analysé la littérature scientifique disponible et nous sommes arrivés à la conclusion que dans la population générale, on peut préconiser le stockage des masques dans des enveloppes en papier pendant une semaine avant de les réutiliser", indique au quotidien Virginie Courtier-Orgogozo, chercheuse en génétique de l'évolution et directrice de recherche au CNRS, et membre d'Adis Corona, un collectif de chercheurs français visant à vulgariser les questions scientifiques portant sur le Sars-CoV-2.
Dans la majorité des cas, cette méthode "des enveloppes" suffirait à "éliminer toute trace éventuelle du coronavirus sur un masque déjà porté".
Néanmoins, ce recyclage n'est pas recommandé par les autorités sanitaires. Les instances de santé craignent l’utilisation de masques contaminés.
En effet, le masque chirurgical est censé être à "usage unique", ce qui signifie qu’il doit être changé dès qu’il devient humide et au moins toutes les 4 heures.
Réutiliser son masque : quels intérêts ?
Le masque jetable pèse sur le budget des Français : si l'on suit les recommandations des autorités, il faudrait changer son masque 3 fois par jour en moyenne. Soit, un total de 90 masques par mois.
Réutiliser son masque permet donc de faire de vraies économies, mais aussi d'utiliser moins de pétrole ( nécessaire à la production du polypropylène des masques) ; de faire moins d’achats extérieurs au pays (la majorité des masques viennent d’Asie) ; et enfin, de diminuer les risques de contamination par les masques usagés, souvent jetés dehors.
Les autres façons de décontaminer un masque
Selon une étude expérimentale publiée dans Journal of Hospital Infection, il existe d'autres méthodes pour décontaminer son masque - par UV, chaleur ou vapeur de peroxyde d'hydrogène.
Chaque procédé de décontamination a été testé et évalué par les auteurs de l'étude, afin de garantir l'éradication totale du virus sur la surface du masque.
L'irradiation UV - première méthode testée -était appliquée durant 2 minutes aux masques chirurgicaux et 4 minutes aux masques de protection respiratoire avec un appareil de la société belge Lasea.
La vaporisation de peroxyde d'hydrogène, quant à elle, était effectuée lors d'un cycle de 28 minutes avec un stérilisateur V-Pro* Max (Steris) et une eau oxygénée à 59%.
Pour la décontamination par la chaleur, les masques étaient placés dans un four M-Steryl (AMB Ecosteryl) à 102 °C pendant 60 minutes.
Après application de chacune des trois méthodes, les chercheurs se sont aperçus que la concentration en particules virales était inférieure aux limites de détection sur les masques chirurgicaux et les filtres des masques de protection respiratoire.
Elle avait été divisée au moins par 1000 fois, ce qui répond aux exigences de la Food and Drug Administration (FDA).
Toutefois, ces méthodes ne peuvent pas être testées à domicile. Elles sont uniquement envisageables dans des cliniques médicales, qui disposent des outils adaptés.
Covid-19 : comment réutiliser 30 fois son masque jetable, L'Express, 11 octobre 2020.
Masques chirurgicaux et FFP2 : décontamination efficace de coronavirus infectieux par UV, chaleur et vapeur de peroxyde d'hydrogène, Tec Hopital, 2 septembre 2020.
The use of germicidal ultraviolet light, vaporized hydrogen peroxide and dry heat to decontaminate face masks and filtering respirators contaminated with a SARS-CoV-2 surrogate virus, The Journal of Hospital Infection, August 31, 2020.
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