Connaissez-vous le syndrome de Guillain-Barré ? Cette maladie auto-immune, aussi appelée polyradiculopathie démyélinisante idiopathique aiguë, affecte la myéline, une substance responsable de la transmission des messages nerveux.
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La myéline a la même fonction qu’un câble électrique : elle permet de véhiculer les signaux électriques entre le cerveau et la moelle épinière, les muscles et les organes. Lorsque la myéline est détruite, on parle de démyélinisation. Cette altération de la circulation des messages nerveux peut conduire à la paralysie, voire au décès dans 10 à 20% des cas.
Si on ne connaît pas bien les causes de la polyradiculopathie démyélinisante idiopathique aiguë, des chercheurs israéliens ont montré, dans une étude publiée le 23 octobre 2023 dans la revue Neurology, une association entre l’infection au SARS-CoV-2 et le développement de cette pathologie.
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont observé plus de 3 millions de personnes qui n’avaient jamais été concernées par le syndrome de Guillain-Barré, de janvier 2021 à juin 2022. Pendant ce laps de temps, 76 personnes ont développé la maladie. Les auteurs de cette étude ont ensuite comparé les données de chaque patient atteint de polyradiculopathie démyélinisante idiopathique aiguë à 10 patients sains (en tout, 760 personnes)
L’équipe de chercheurs a ensuite identifié, parmi les participants malades, quelles personnes avaient déjà eu le Covid-19 ou un vaccin à ARN messager contre le Covid-19 durant les six semaines qui avaient précédé leur diagnostic de Guillain-Barré. Ils ont recherché la présence de Covid-19 durant la même période chez les personnes non malades.
Plus de risques de Guillain-Barré avec le Covid-19 ?
Les scientifiques en ont conclu que les participants ayant été infectés par le SARS-CoV-2 au cours des six semaines précédant l’étude avaient six fois plus de risques de développer le syndrome de Guillain-Barré que les autres. Au total, 12% des personnes ayant développé cette maladie auto-immune avaient récemment contracté le Covid-19, contre 2% des personnes non atteintes par la polyradiculopathie démyélinisante idiopathique.
De plus, 11% des personnes ayant développé un syndrome de Guillain-Barré avaient récemment été vaccinées via un vaccin à ARN messager, contre 18% de ceux qui n’avaient pas cette pathologie. Les chercheurs estiment donc que si l’on a été récemment vacciné, avec un vaccin à ARN messager, contre le Covid-19, on a deux fois moins de risques de développer un syndrome de Guillain-Barré qu’une personne non vaccinée.
Une association qui reste à confirmer
“Le syndrome de Guillain-Barré est extrêmement rare, mais tout le monde devrait être conscient que contracter le Covid-19 peut accroître le risque de développer cette maladie, et que le vaccin à ARN messager peut faire décroître ce risque”, a réagi dans un communiqué de presse la docteure Anat Arbel, autrice de l’étude et chercheuse au Centre médical Lady Davis Carmel d'Israël.
Il faut néanmoins prendre ces résultats avec des pincettes, car tous les participants à cette étude n’ont pas fait de test Covid. Il est de ce fait impossible, pour certains d’entre eux, de savoir s’ils ont été infectés (certaines formes sont asymptomatiques, et on peut ignorer des symptômes). Il n’y a donc pour le moment pas de réelle preuve d’une association entre Covid-19 et Guillain-Barré.
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