Endométriose et infertilité : Istock
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À la fin des années 90, l’endométriose - qui n’avait pas encore bénéficié du coup de projecteur apporté par les associations de patientes et les prises de paroles de plusieurs célébrités - était une maladie encore peu connue. Toutefois, lorsque Charlotte, alors âgée d’une vingtaine d’années, a consulté son gynécologue pour ses vives douleurs menstruelles, le diagnostic est tombé rapidement : elle souffre d’une endométriose de stade 4.

Endométriose : “c’était FIV d’office”

"J’ai été opérée de deux nodules en 1999 à 21 ans. À l’époque, il n’y avait pas de laser. Les médecins m’ont donc ouvert le ventre pour retirer ces poches de sang. Elles peuvent se former dans de nombreux endroits. Certaines femmes les ont dans l’utérus, d’autres dans l’estomac. Moi, elles étaient situées autour de l’utérus et des ovaires", se souvient Charlotte.

L’endométriose ne se guérit pas. Ainsi, comme de nombreuses patientes, elle a dû prendre un traitement pour mettre en pause son cycle afin de limiter les douleurs. Ce dernier permet de résorber les nodules, mais participe à la création des adhérences. "C’est mon cas. J’en avais beaucoup et cela a été compliqué à gérer".

Sa maladie ne l’a pas été un frein à sa vie de femme. Elle a rencontré son conjoint et a connu la joie de voir un test de grossesse se révéler positif. "En 2009, je suis tombée naturellement enceinte, mais je l’ai perdu au bout d’un mois", se remémore Charlotte. Elle poursuit : "J’ai alors fait des tests qui ont révélé que mes trompes ne fonctionnaient plus. Il n’y avait plus de passage possible pour l’ovule à cause de l’endométriose. Cela a été un 1ᵉʳ choc : c’était FIV d’office".

"On a trop mis de côté ma maladie"

Charlotte et son compagnon sont pris en charge au centre de fertilité de Marseille. "J’ai eu plusieurs opérations au niveau des trompes ou de l’utérus. Après chacune d'elles, je faisais des FIV et transferts d'embryons. Mais, on a totalement mis de côté mon endométriose. Un des traitements donnés a même développé dramatiquement mon endomètre. Je l’ai suivi pendant 6 mois alors que - je sais maintenant - je n’aurai jamais dû le faire plus d’un trimestre en raison de ma maladie. Cela m’a fait peur. J’ai donc tout arrêté avec ce centre".

Elle met en garde les femmes qui luttent aujourd’hui contre l’infertilité : "mon but était d’avoir un bébé. J’ai moi aussi mis mon endométriose et mes douleurs de côté. Alors si je pouvais donner un conseil aux autres personnes atteintes de la maladie : ce serait de bien s’occuper de soi avant de s’enfoncer dans la spirale de la procréation assistée".

Elle se souvient : "sur les conseils d’une amie, je suis allée voir le spécialiste de l’endométriose Dr Donné Olivier, un des pionniers des opérations par laser. II m’a redonné espoir. Après une chirurgie pour retirer les adhérences, nous avons fait une nouvelle tentative de FIV. Malheureusement en raison de mon âge avancé, je ne produisais plus d’ovocytes. Le docteur Donné m’a parlée du don d'ovocytes et dirigée vers le centre IVI en Espagne à Valence. Cela a été un nouveau choc de savoir que je n’aurai pas d’enfant biologiquement à moi. Une fois la nouvelle digérée, mon conjoint et moi nous nous sommes lancés dans cette nouvelle aventure".

Don d’ovocyte : “mon petit lino est né 17 août… ce n’est que du bonheur depuis”

Le couple n’est pas le seul à traverser la frontière pour avoir un enfant. L'Espagne - avec ces centres de fertilité équipés des dernières technologies et sa réglementation plus souple en termes de diagnostics embryonnaires - attire de nombreux Français voulant devenir parents. À titre d’exemple, ils représentent 20% des patients des cliniques IVI.

“Aller à l’étranger pour suivre un tel traitement peut effrayer. Nous avons été pris en charge totalement et avec beaucoup d’humanité et de délicatesse par le centre IVI. Après une nouvelle opération pour mes adhérences, nous avons fait deux transferts d’embryons. La seconde tentative a été la bonne. Mon petit Lino est né le 17 aout 2020 avec un mois d’avance, mais ce n’est que du bonheur”.

Le don d’ovocytes est totalement anonyme. "Il n’est peut-être pas de moi génétiquement, mais quand je l’ai senti bouger en moi je n’ai plus eu de doute. C’est mon fils, cela ne peut pas être autrement. C’est moi qui l’ai fabriqué. Il a été nourri grâce à mon sang. Le fait de le porter a été magique, tout comme ma grossesse", assure la jeune mère.

"Depuis sa naissance le 17 août dernier, je ne suis toujours pas redescendue de mon nuage. Rien qu'à le voir se réveiller, sourire... je pleure. Je ne parviens pas encore à croire qu’il soit là. On a réussi ! Je peux enfin dire à 43 ans, je suis maman".

“C’est pourquoi je souhaiterai dire à toutes les femmes suivant un traitement contre l’infertilité que cela soit en raison de l’endométriose ou pas : Ne lâchez jamais rien, tenez jusqu’au bout. En 12 ans, mon Homme et moi avons eu beaucoup d'échecs et de faux espoirs, mais nous sommes la preuve vivante qu’il faut s’accrocher tant qu’il y a une lueur d’espoir”.

Sources

Merci à Charlotte pour son témoignage.

Les centres de médecine reproductive IVI

mots-clés : endométriose, FIV
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