Votre animal ne parlant pas couramment l’humain, il ne peut pas vous signaler avec des mots lorsqu’il ne se sent pas bien. Néanmoins, son mal-être peut se manifester à travers des signes physiques et comportementaux, qu’il ne faut pas négliger. Dans les pages suivantes, nous vous listons les principaux symptômes qui indiquent que votre chien est malade, et nos conseils pour bien réagir.
Chien malade : les signes d'alerte
“Les deux grands signes de maladie, qu’on retrouve dans 70 à 80 % des cas, c’est la fatigue ou l’abattement (votre chien a l’air un peu triste, il n’est pas comme d’habitude) et la baisse d’appétit”, nous explique le Dr Jean-François Rousselot, vétérinaire et Président de l’Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC).
Autrement dit, tout changement dans le comportement habituel de votre chien doit vous mettre la puce à l’oreille. S’il s’isole et reste couché, alors qu’il est normalement très joueur et câlin, c’est peut-être le signe que quelque chose ne va pas. Si vous connaissez bien votre animal, vous devriez rapidement détecter un changement d’attitude. Notez qu'il est rare que cette baisse de forme s’accompagne de gémissements ou de plaintes.
Le manque d’appétit se traduit par un chien qui refuse de s’alimenter, voire de s’hydrater. Cela se remarque de manière plus prononcée chez les chiens gourmands, qui mangent tous les jours leur ration de croquettes jusqu’à la dernière miette. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez toujours faire un test en lui présentant une de ses friandises favorites. “S’il la renifle, mais qu’il la refuse, c’est un bon indice qui suggère plusieurs types de maladies, heureusement pas forcément graves”, explique le spécialiste.
“Un autre signe, qui peut être plus insidieux, est l’augmentation de la soif par rapport à la quantité habituellement bue”, ajoute le vétérinaire. “Même si elle n’est pas accompagnée de fatigue ou d’une baisse de l’appétit, une hydratation excessive ne doit pas être prise à la légère. Chez la chienne, elle peut être le signe d’une infection de l’utérus, par exemple”.
Toux, diarrhée, perte des poils… Certains symptômes ne passent pas inaperçus
En parallèle de ces manifestations générales, on peut citer d’autres symptômes visibles, dont certains peuvent attirer tout de suite votre attention. Comme ses maîtres, votre toutou peut tousser ou éternuer, présenter un essoufflement ou des difficultés respiratoires. Cela révèle souvent une maladie virale, en particulier lorsqu’il a été en contact avec de nombreux autres chiens. Néanmoins, il peut aussi s’agir d’un problème pulmonaire ou cardiaque, plus grave.
Par ailleurs, votre chien peut présenter des symptômes digestifs, comme les vomissements ou la diarrhée. La présence de sang dans les selles ou les urines doit vous pousser à consulter d’urgence. Si ses mictions sont plus fréquentes, Cela peut révéler un problème vésical, rénal, prostatique ou encore un diabète.
“Tous ces signes sont plus faciles à repérer chez un chien qui vit en permanence avec vous, en appartement notamment. Si vous habitez à la campagne, que votre chien passe beaucoup de temps dans le jardin et y fait ses besoins, vous risquez de les remarquer un peu moins vite”, précise le Dr Rousselot.
Pelage, gencives : inspectez votre toutou
Sur le plan cutané, repérez d’éventuelles démangeaisons, une perte de poils, une plaie ou encore l’apparition de rougeurs lorsque vous brossez ou caressez votre animal. Il est aussi conseillé d’inspecter sa peau régulièrement, afin de vérifier la présence éventuelle d’un parasite (puces, tiques…).
Lorsque votre compagnon à quatre pattes est abattu, pensez à observer la couleur de ses muqueuses, au niveau des gencives. Elles sont roses et humides ? C’est plutôt bon signe. Si elles sont pâles, jaunes ou présentent des taches rouges, elles peuvent révéler une pathologie très souvent grave.
Bien sûr, d’autres signes visibles doivent également vous alerter, comme une perte de poids rapide, une boiterie, des pertes d’équilibre, des tremblements, des convulsions...
Comment prendre la température de son chien ?
Lorsqu'un chien est malade, il peut aussi avoir de la fièvre. Pour vérifier si c’est le cas, le vétérinaire conseille de mesurer sa température rectale à l’aide d’un thermomètre électronique, dès lors que vous observez un changement anormal de comportement. À la maison et au repos, celle-ci tourne autour de 38 °C.
“Si elle excède 38,5 °C, alors que votre compagnon est chez vous, au calme, on commence à suspecter la fièvre. Bien souvent, c’est souvent le signe d’une maladie infectieuse. Chez le vétérinaire, où votre animal est plus agité, on estime qu’il a de la fièvre à partir de 39 °C”, détaille le Président de l’AFVAC.
Prise de température : mode d’emploi
Cet examen peu confortable pour votre toutou est plus facile à réaliser si vous êtes deux : une personne pour le maintenir immobile et le rassurer, une autre pour prendre sa température. Appliquez un lubrifiant à base d’eau sur l’embout du thermomètre et introduisez-le délicatement dans l’anus de l’animal, en soulevant sa queue.
Retirez l’appareil dès qu’il émet un signal sonore, lisez la température affichée et félicitez votre chien. Puis, nettoyez le thermomètre avec de l’alcool ou de l’eau savonneuse et rangez-le dans son étui. Si votre chien a de la fièvre, il faut l’emmener chez le vétérinaire.
Faut-il l’emmener chez le vétérinaire ?
Lorsque votre toutou semble abattu, perd l’appétit, ayez toujours le réflexe de prendre sa température, d’inspecter ses muqueuses, de vérifier sa peau et de le peser pour vérifier s’il a perdu du poids. Vous pouvez également palper son abdomen : s’il a le ventre dur et gonflé ou qu’il semble avoir mal, il a peut-être un problème intestinal.
De manière générale, si vous observez un changement de comportement chez votre chien, s’il a de la fièvre ou s’il présente un ou plusieurs symptômes décrits précédemment, il est recommandé de consulter votre vétérinaire. N’hésitez pas à lui téléphoner au préalable afin de savoir s’il faut lui emmener votre animal en urgence, ou si vous pouvez attendre une journée, pour voir si son état s’améliore tout seul.
“Bien sûr, estimer si votre chien a besoin d’une consultation n’est jamais facile par téléphone, même si nos auxiliaires spécialisées vétérinaires sont formées pour vous aiguiller au mieux”, indique le Dr Rousselot. “Mais dès lors qu’un animal change de comportement et, surtout, si l’abattement et la baisse d’appétit se prolongent sur 24 à 48 heures, mieux vaut faire le point”.
Chiot, chien âgé : n’attendez pas pour consulter
De même, il faut être particulièrement vigilant pour les chiots et les chiens âgés, dont le système immunitaire est beaucoup plus fragile. Enfin, il faut aussi vous faire confiance, dans la mesure où vous êtes la personne qui connaît le mieux votre animal. Si vous savez qu’il est très gourmand et constatez qu’il ne s’alimente plus, il faudra s’inquiéter plus vite que pour un chien qui saute des repas fréquemment.
Pour résumer, en l’absence de symptômes graves (convulsions, sang dans les selles…), chez un chien jeune et en bonne santé, vous pouvez généralement attendre 24 heures. Si, à l’issue de cette durée, votre chien ne va pas mieux, contactez votre vétérinaire. Mieux vaut consulter pour un problème bénin, plutôt que d’attendre et de passer à côté d’une affection plus grave.
Notez et filmez les symptômes de votre chien
On n’y pense pas souvent, pourtant, tout ce qui peut aider votre vétérinaire à formuler son diagnostic est bon à prendre. Ainsi, n’hésitez pas à noter tous les symptômes que vous observez chez votre chien, en les détaillant le plus possible. “Vous pouvez également le filmer, ou même prendre en photo ses selles ou son vomi, s’ils vous semblent anormaux”, ajoute le Dr Rousselot. “Cela peut paraître étonnant, mais s’avère d’une aide précieuse pour votre vétérinaire, qui pourra ainsi identifier plus facilement l’organe malade”.
Pour rappel, la consultation chez ce médecin spécialiste des animaux de compagnie se compose de deux étapes, toutes aussi importantes l’une que l’autre : d’abord, une discussion avec le propriétaire du chien, ensuite, l’examen clinique. “À partir de ces deux étapes fondamentales et des antécédents de l’animal, on choisira l’examen complémentaire le mieux adapté”.
Avoir des images des symptômes observés à la maison (boiterie, fatigue, toux…) peut faciliter le diagnostic et le choix des examens à mener, d’autant plus si ces signes ne sont pas reproduisibles en cabinet.
Merci au Dr Jean-François Rousselot, vétérinaire et Président de l’AFVAC.
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