On estime qu'en France, 44% des personnes infectées par le virus d'immunodéficience humaine (VIH) sont des hommes homosexuels ou bisexuels. Une surreprésentation expliquée par plus de comportements sexuels à risque chez ces individus (usage du préservatif non systématique), mais pas que : d'après les résultats d'une étude américaine publiée le 4 avril 2019 dans la revue PLOS Pathogens, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes ont un microbiote intestinal et un système immunitaire altérés, qui peuvent les rendre plus vulnérables à une infection par le VIH.
Les cellules cibles du VIH davantage activées
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont prélévé des échantillons de selles chez 35 hommes en bonne santé, certains ayant eu des rapports sexuels avec des hommes et d'autres avec des femmes. Ces selles ont ensuité été transplantées chez des souris. Il a alors pu être observé que chez les rongeurs qui avaient reçu les matières fécales provenant des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes, les lymphocytes T CD4+ étaient davantage activées, cellules immunitaires qui constituent la cible principale du VIH. Une expérience in vitro a également montré des résultats similaires.
Le microbiote intestinal, un facteur de risque de transmission du VIH
Si les chercheurs n'ont pour l'instant pas identifié le mécanisme expliquant l'altération du microbiote intestinal chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des personnes du même sexe, selon Brent Palmer, directeur de l'étude, "ces résultats démontrent un lien direct entre la composition du microbiote et l'activation immunitaire chez les hommes séropositifs et séronégatifs ayant des rapports sexuels avec des hommes, et justifie l'analyse du microbiote intestinal comme facteur de risque de transmission du VIH."
VIH et sida : quelle différence ?
Les termes VIH et sida (pour syndrome d'immunodéficience acquise) prêtent souvent à confusion. En fait, comme l'explique l'Inserm, le sida "est dû à l'infection par le VIH" et constitue le dernier stade de l'évolution de celui-ci. On dit que l'infection est à un stade avancé "lorsque le taux de lymphocyte T CD4 est inférieur à 200/mm3 : le risque de développer des maladies opportunistes est alors très élevé", comme des cancers, la tuberculose ou encore des lymphomes non hodgkiniens.
"Gut microbiota from high-risk men who have sex with men drive immune activation in gnotobiotic mice and in vitro HIV infection". PLOS Pathogens. 4 avril 2019.
"Sexual behavior could affect gut microbiome and immune system". News Medical. 10 avril 2019.
"Sida et VIH". Inserm. Mis à jour le 22 novembre 2018.
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