Les triglycérides, c’est quoi ?
Les triglycérides sont des graisses qui circulent dans notre sang. "Ce sont les mêmes graisses que l’on trouve dans les huiles, le beurre ou encore les biocarburants", précise le professeur Philippe Moulin, endocrinologue et lipidologue.
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Triglycérides : comment les faire chuter ?D’où viennent-ils ? Les triglycérides sont à la fois issus de l’alimentation et fabriqués par l’organisme (par le foie, l'intestin et le tissu graisseux).
A quoi servent-ils ? Ils apportent de l’énergie à l’organisme. "Ils sont soit utilisés par les muscles pour fournir de l’énergie, soit stockés dans les tissus graisseux pour constituer une réserve d’énergie, soit recyclés par le foie pour la fabrication de nouveaux lipides", décrit le professeur Moulin.
Quelles sont les valeurs normales ? Habituellement, le taux de triglycérides contenu dans le sang varie entre 0,7 et 1,5 g/l selon les personnes. Au-delà cette valeur, les médecins parlent d’hypertriglycéridémie. Cette condition expose à une élévation du risque de maladies cardiovasculaires.
Manger trop d’aliments gras
Beurre, huiles, gâteaux, fromages, charcuterie... les aliments gras font grimper la quantité de triglycérides dans le sang et participent à leur fabrication par le foie.
Bon à savoir : "Quand on mange, la quantité de triglycérides augmente dans le sang car il faut un peu de temps pour qu’ils soient traités dans l’organisme. Ils sont donc en surplus dans le sang ce qui explique que, quatre heures après un repas, leur quantité soit doublée. Par exemple, une personne à 1,5g/l de triglycérides à jeun passe à 3g/l" dévoile le professeur Moulin.
"Jusqu’à présent, les médecins recommandaient de réaliser les bilans sanguins à jeun mais cela pourrait changer, car un taux élevé de triglycérides après un repas est un bon indicateur de risque cardiovasculaire élevé" ajoute-t-il. "Et les recommandations européennes récentes ne préconisent plus de pratiquer les bilans lipidiques à jeun."
Prendre des corticoïdes
Certains médicaments peuvent jouer sur le taux sanguin de triglycérides.
Quels sont ces médicaments ? Il s’agit notamment des corticoïdes pris de manière chronique, des pilules contraceptives qui contiennent des œstrogènes ou de quelques médicaments moins répandus comme certains traitements contre le sida, selon le professeur Moulin.
Avoir une alimentation trop sucrée
Tout comme le gras, les sucres - particulièrement le fructose - participent à la fabrication des triglycérides. C’est pourquoi la malbouffe, qui correspond à une alimentation à la fois riche en lipides et en sucres, est une des principales causes d’un taux élevé de triglycérides dans le sang.
L’explication de l’endocrinologue : "Un excès de sucre chez les personnes prédisposées peut augmenter le taux de triglycérides dans le sang, car le foie utilise les sucres ingérés pour fabriquer des triglycérides", décrit le professeur Moulin.
Avoir un excès de poids
Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque d’une hypertriglycéridémie.
L’explication de l’endocrinologue : Les personnes qui présentent une obésité abdominale développent fréquemment un état prédiabétique et donc de voir leur taux de triglycérides grimper. "C’est ce qu’on appelle l'hypertriglycéridémie du syndrome métabolique, typique du phénomène de 'diabésité' qui associe diabète et obésité", développe le professeur Moulin.
Bon à savoir : "L’obésité abdominale est un facteur d’état prédiabétique, contrairement à l’obésité dite gynoïde qui se situe au niveau des fesses et des cuisses, pour laquelle le taux de triglycérides est normal", précise l’endocrinologue et diabétologue.
Boire trop d’alcool
Comme le sucre et le gras, l’alcool est un facteur alimentaire qui peut faire grimper le taux de triglycérides.
L’explication de l’endocrinologue : "Une consommation excessive et chronique d’alcool peut faire monter le taux de triglycérides, car le foie est capable de fabriquer des triglycérides à partir de l’alcool", révèle le professeur Moulin.
Trop de triglycérides, le signe d’une grave maladie ?
Un taux élevé de triglycérides peut être engendré par une maladie chronique comme le diabète ou une insuffisance rénale chronique sévère.
Le cas des maladies génétiques : Certaines maladies génétiques rares peuvent aussi être à l’origine d’une hypertriglycéridémie. "Chez certaines personnes, une mutation génétique est responsable du dysfonctionnement de l’enzyme chargée de détruire les triglycérides. C’est une maladie récessive rarissime (environ 1 cas sur 500 000 personnes), qui cause des taux de triglycérides supérieurs à 15 voire 30 g/l", constate le professeur Moulin.
Bon à savoir : D’autres mutations annexes peuvent jouer sur le fonctionnement de cette enzyme, provoquant une faible augmentation des taux de triglycérides, autour de 2 g/l. "Mais si en parallèle la personne touchée par ce type de mutation est sédentaire et mange trop sucré et/ou trop gras, elle peut atteindre des taux bien supérieurs", déplore l’endocrinologue. Il faudra alors surveiller le taux de triglycérides et adopter les bons réflexes d’une hygiène de vie saine.
Ne pas faire assez de sport
Le manque d’activité physique, que les médecins désignent par le terme de "sédentarité", est une mauvaise habitude qui peut augmenter le taux de triglycérides dans le sang.
L’explication de l’endocrinologue : "Plus on bouge, plus on active l’enzyme* qui est fabriquée par les muscles et qui détruit les triglycérides dans le sang", dévoile le professeur Moulin.
*Une enzyme est une protéine qui permet d’activer ou d’accélérer une réaction chimique dans un organisme.
Merci au professeur Philippe Moulin, endocrinologue et lipidologue à l’Hôpital Louis Pradel de Lyon.
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