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Afin de limiter le risque de récidive d’un cancer du sein, les traitements ayant été administrés à la patiente ont été sélectionnés selon plusieurs critères. Mais malheureusement, cela ne suffit pas toujours. Bien qu’il soit peu évident de connaître précisément les données concernant le taux de récidive des cancers du sein en France, selon le Dr Paul Cottu, chef adjoint du département d’oncologie médicale de l’Institut Curie, « dix ans après le premier diagnostic, 15 à 20 % des cancers du sein récidivent». Les cancers dits triple négatif sont ceux ayant le plus de risque de rechuter, avec approximativement 20 à 30 % de rechute. Toutefois, tous les types de cancers du sein peuvent être sujets à une récidive. « Tous types de cancers confondus, on observe un pic de récidive locale ou d’apparition de métastases deux ans après les traitements », a déclaré le docteur Cottu.

Aujourd’hui, prévenir le risque de récidive d’un cancer du sein se fait à l’étude des différents facteurs de risque propres à chaque patiente comme l’âge, le poids, la taille de la tumeur... Des tests peuvent également être proposés mais leur validité n’a pas été prouvée scientifiquement, comme le précise l’Institut National du Cancer.

Cancer du sein : un test capable de prévenir le risque de récidive des mois voire des années avant mis au point

Prévenir le risque de récidive d’un cancer du sein représente un enjeu essentiel pour la communauté scientifique. Bonne nouvelle, une équipe de l'Institute of Cancer Research de Londres a mis au point un test sanguin capable de prédire le risque de récidive d'un cancer du sein des mois voire des années avant. Leurs résultats ont été présentés lors de la réunion annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), à Chicago, le 2 juin 2024.

Pour mettre au point ce test, les chercheurs ont utilisé une biopsie liquide (ensemble d’examens sanguins) ultra-sensible pour détecter la présence d'infimes quantités d'ADN cancéreux (ADNc) laissés dans le corps après un traitement contre un cancer du sein précoce. Des échantillons de sang de 78 patientes atteintes de différents types de cancer du sein précoce (23 avec un cancer du sein triple négatif, 35 avec un cancer du sein HER2+, 18 avec un cancer du sein à récepteurs hormonaux+ et deux avec un sous-type inconnu) ont été recherchées pour l'ADNc. Les chercheurs ont pu identifier toutes les patientes de l'étude qui ont ensuite rechuté en détectant de très faibles niveaux de cancer dans le sang. Des résultats prometteurs.

Un test permettant de cibler les patientes les plus à risque de récidive

Prévenir le risque de récidive d’un cancer du sein n’est pas évident. Le test proposé par l’équipe londonienne semble donc prometteur. « Les cellules cancéreuses du sein peuvent rester dans le corps après une intervention chirurgicale ou d’autres traitements, mais il peut y avoir si peu de ces cellules qu’elles sont indétectables lors des examens de suivi. Ces cellules peuvent provoquer une rechute chez les patientes atteintes d’un cancer du sein plusieurs années après leur traitement initial », a déclaré le Dr Isaac Garcia-Murillas, chercheur au sein du groupe d'oncologie moléculaire de l'Institut de recherche sur le cancer de Londres.« Des tests sanguins ultra-sensibles pourraient offrir une meilleure approche pour la surveillance à long terme des patients dont le cancer présente un risque élevé de récidive. »

En outre, le test mis au point par les chercheurs se veut novateur dans l’étude de l’exome (informations génétiques d'un organisme) des tumeurs comme l’a expliqué le chercheur : « La plupart des biopsies liquides personnalisées utilisent actuellement le séquençage de l’exome entier pour identifier les mutations. Mais cette approche va encore plus loin et utilise le séquençage du génome entier pour identifier jusqu'à 1 800 mutations dans l'ADN tumoral d'un patient qui pourraient identifier de manière unique la récidive du cancer du patient à partir d'un échantillon de sang. Un test plus sensible est très important pour ce groupe de patientes atteintes d’un cancer du sein précoce, car elles ont tendance à avoir une très faible quantité d’ADN cancéreux dans leur san. »

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