“Novembre au masculin” 2024 : les urologues francais repondent a vos questions sur le cancer de la prostate

Comme tous les mois de novembre, le focus est mis sur la santé masculine avec Movember.

A cette occasion, l'Association Française d’Urologie (AFU) propose depuis deux ans l’opération “Novembre au masculin” et a invité de nombreux spécialistes de santé masculine à débattre autour de problématiques liées à la prostate et plus particulièrement au cancer de la prostate, un cancer courant qui a un bon pronostic quand il est détecté suffisamment tôt. Nous y étions. 

Voici huit questions importantes que les hommes se posent au sujet du cancer de la prostate et les réponses des urologues. 

Un adénome de la prostate peut-il se transformer en cancer ? 

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“Novembre au masculin” 2024 : les urologues français répondent à vos questions sur le cancer de la prostate

L’adénome de la prostate (ou hypertrophie bénigne de la prostate) et une pathologie très fréquente qui “concerne 30 % des hommes et jusqu’à 43 % des plus de 60 ans”, explique le Pr Souhil Lebdai, chirurgien urologue au CHU d’Angers. C’est une tumeur bénigne due au vieillissement “naturel” des tissus de la prostate, qui viennent alors comprimer l'urètre, autrement dit le canal de transport de l’urine. C’est pourquoi les symptômes de l'adénome sont urinaires : envie urgente d’aller uriner, sensation de vessie non vidée, jet haché, gouttes retardataires… 

L'adénome de la prostate n’est pas un cancer et ne va pas se transformer en cancer. Les deux maladies peuvent en revanche coexister, mais ce n’est pas parce que l’on a un adénome que l’on est plus à risque de cancer.  “La confusion est sans doute dû au fait que l’on peut diagnostiquer un cancer au détour d’une consultation prévue pour un adénome et que les symptômes peuvent se confondre”, précise le Pr Souhil Lebdai. 

Faut-il obligatoirement voir un urologue après 50 ou 60 ans ?

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Dans l’idéal oui, car les hommes consultent trop peu et sont moins suivis au niveau urologique (comparativement aux femmes, qui ont un suivi gynécologique). Or, qu’il s’agisse de cancer, d’adénome, de troubles de la miction ou de problématique liée à la sexualité (induites par les pathologies de la prostate), plus tôt vous consultez et plus les chances de guérison sont élevées. Bien sûr votre médecin traitant est également un référent de choix, c’est lui qui pourra vous orienter vers l’urologue

Est-il possible d’avoir un cancer et de ne pas avoir de traitement ?

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Oui, c’est la surveillance active. “Le principe consiste à sélectionner les patients avec un cancer de la prostate cliniquement localisé à faible risque de progression”, explique Pr Romain Mathieu, chirurgien urologue et responsable de la prise en charge des pathologies prostatiques au CHU de Rennes. Cette proposition thérapeutique, qui vise à retarder l’éventuel moment du traitement, est une opportunité chez les malades qui le souhaitent et permet de déplacer dans le temps - sans risques car on reste toujours dans “la fenêtre de curabilité” - les potentiels effets secondaires des traitements.

Le cancer de la prostate est-il un cancer dont on guérit bien ? 

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S’il est détecté précocement (localisé uniquement à la prostate) les chances de guérison de ce cancer sont excellentes, de l’ordre de 90 %. “En cas de récidive, des traitements de rattrapage peuvent être proposés”, indique le Pr Mathieu.

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Un dosage de PSA élevé signifie-t-il obligatoirement que l’on a un cancer ?

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Le dosage de PSA (pour Prostate Specific Antigen) est un examen clé, disponible sur simple prise de sang. A lui seul, ce dosage ne peut permettre au médecin de poser un diagnostic de cancer car un taux élevé de PSA dans le sang peut effectivement être un signe de cancer, mais peut aussi avoir d’autres causes, non liées à un cancer (comme une inflammation ou la présence d’une hypertrophie bénigne de la prostate). “Un  avis urologique est alors souhaitable afin d’orienter la prise en charge, précise le Pr Mathieu. Ce dernier pourra ainsi proposer une IRM prostatique et si besoin des biopsies (prélèvements) de la prostate.” 

Le toucher rectal est-il obligatoire ?

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Le toucher rectal peut permettre au médecin de détecter une éventuelle lésion suspecte de cancer sur la prostate, même en cas de PSA normal. Même s'il est souvent appréhendé par les hommes, c’est un geste simple de détection. Les dernières recommandations de l’AFU indiquent que la détection précoce du cancer de la prostate repose donc sur deux examens : le toucher rectal d’une part et le dosage de PSA d’autre part. 

Y’a t-il de nouveaux traitements pour les cancers de la prostate de pronostic sombre ? 

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De nombreux progrès ont été effectués ces dernières années, notamment pour les cancers de la prostate plus agressifs et/ou ayant diffusé (métastases).  Pour les tumeurs localisées, les techniques de chirurgie et de radiothérapie ont beaucoup évolué et des alternatives (les ultrasons notamment) se développent.  “En cas de métastases (dans les ganglions ou les os, NDLR) indique le Pr Romain Mathieu, nous disposons aujourd’hui d’hormonothérapies de nouvelle génération, très efficaces. Nous avons aussi accès à des médicaments spécifiques si le patient présente une mutation génétique, car on le sait aujourd’hui, la mutation du gène BRCA (la même que celle qui prédispose au cancer du sein chez la femme, NDLR) augmente aussi le risque de cancer de la prostate.” 

Comment savoir si le cancer est agressif ou évolutif ? 

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A partir des biopsies prostatiques, nécessaires pour le diagnostic de cancer, les médecins disposent aujourd’hui d’informations importantes sur l’agressivité du cancer, avec des scores dédiés”, explique encore l’urologue. De plus, ces biopsies sont précédées d’une IRM prostatique qui permet de déterminer avec précision la localisation d’une lésion et d'améliorer les résultats des biopsies. “La prise en charge du cancer de la prostate devient de plus en plus personnalisée, en fonction de la tumeur et du patient.” 

Sources

Conférence de presse de l’association Française d’Urologie (AFU) https://www.urofrance.org/espace-grand-public/ du 6 novembre 2024. 

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