Les virus qui nous entourent pourraient-ils être la cause de maladies neurodégénératives ? C’est la question que se sont posée des chercheurs en neurologie. De récentes recherches ont en effet établi un lien entre le virus d’Epstein-Barr et un risque accru de développer une sclérose en plaques. Dans ce contexte, et au vu de la pandémie de Covid-19, les scientifiques se sont demandé s’il pouvait exister, de manière globale, une association entre l’exposition aux virus et les risques de développer une maladie neurodégénérative.
45 virus associés à des maladies neurodégénératives
Les chercheurs se sont focalisés sur 6 pathologies : la maladie d’Alzheimer, la sclérose latérale amyotrophique, la démence généralisée, la démence vasculaire, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Les scientifiques ont utilisé des données issues de FinnGen, une réserve d’échantillons biologiques de 500 000 volontaires finlandais. Ils se sont également servis des données de UK Biobank, une vaste étude britannique sur la prédisposition génétique et l'exposition environnementale au développement des maladies. Leurs résultats ont été publiés le 19 janvier 2023 dans la revue scientifique Neuron.
Les auteurs de l’étude ont ainsi identifié 45 types d’expositions virales associées de manière significative à des risques de maladies neurodégénératives. Ils ont pu répliquer 22 de ces associations, la plus importante étant celle existant entre l’exposition à l’encéphalite virale et la maladie d’Alzheimer. Une association notable a également été observée entre la grippe ou la pneumonie et 5 des maladies neurodégénératives étudiées.
Focus : c’est quoi, la maladie d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer est une atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions cognitives. Cette pathologie a des répercussions lourdes sur les activités de la vie quotidienne. Elle est plus fréquente chez les personnes âgées : le risque augmente de manière exponentielle entre 65 et 85 ans.
Après cet âge, l’augmentation est moins bien documentée, et il est difficile de poser un diagnostic précis. 1,2 million de personnes pourraient être touchées par l’Alzheimer ou une maladie apparentée en France. Sur ce chiffre, environ 750 000 ont reçu un diagnostic.
La vaccination pourrait être un moyen de réduire le risque
“Certaines de ces expositions à des virus étaient associées à des risques neurodégénératifs jusqu’à 15 ans après l’infection”, notent les auteurs de l’étude. “Étant donné que des vaccins existent pour se protéger de certains de ces virus, la vaccination pourrait être un moyen de réduire le risque de développer certaines maladies neurodégénératives”, concluent les scientifiques.
Qu’on se rassure toutefois : pour l’heure, aucun lien de causalité direct entre les expositions aux virus et le développement de troubles neurodégénératifs n’a été établi. L’un des auteurs de l’étude, le docteur Michael. A. Nalls, spécialiste data, précise en outre que “les vaccins couramment utilisés réduisent le risque ou la gravité de beaucoup de maladies virales observées”.
"Virus exposure and neurodegenerative disease risk across national biobanks", une étude parue dans la revue Neuron le 19 janvier 2023.
https://www.cell.com/neuron/fulltext/S0896-6273(22)01147-3?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS0896627322011473%3Fshowall%3Dtrue#%20
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