Selon les chiffres de l' Association Alzheimer aux Etats-Unis, les Afro-Américains seraient presque deux fois plus à risques d’avoir la maladie d'Alzheimer que les Américains blancs. Des chiffres sécifiques, susceptibles en réalité, d'intéresser le monde entier. Le fait que les Afro-Américains aient un risque plus élevé de démence en général et de maladie d'Alzheimer en particulier, est connu depuis longtemps. Le problème, c'est qu'on ne connaît pas vraiment les causes de ce phénomène.
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Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Washington de Saint-Louis (WUSTL) dans le Missouri, publiée le 7 janvier 2018 dans la revue JAMA Neurology, a tenté d’avancer sur ce point. Et surprise, les travaux effectués ont démontré que les Afro-Américains présentant des signes précoces de la maladie d'Alzheimer auraient des niveaux inférieurs... de tau, un biomarqueur lié à la pathologie.
Cette conclusion amène donc les chercheurs à penser qu’en réalité, les outils utilisés pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer ne seraient pas adaptés aux populations Afro-Américaines.
Les études antérieures incluaient surtout des participants caucasiens
"Les résultats que nous rapportons soulignent le fait qu'en tant que communauté de recherche, nous devons faire un bien meilleur travail pour accueillir les personnes de couleur", a déclaré John C. Morris, auteur principal de l'étude et directeur et investigateur principal de Centre de recherche sur la maladie d'Alzheimer Charles F. et Joanne Knight (ADRC) de la WUSTL School of Medicine.
«Presque tout ce que nous avons appris sur la maladie d'Alzheimer au cours des 35 dernières années provient d'études menées sur des participants blancs. Alors que la population américaine se diversifie de plus en plus, nos populations de chercheurs doivent refléter cette diversité. Autrement, ce que nous apprenons sur la maladie et sur la manière de la traiter efficacement pourrait ne concerner que les Blancs », explique le Dr Morris.
Un travail de longue haleine
En fait, la publication dans le JAMA Neurology n’est que le dernier exemple des efforts que fait le Dr Morris pour remédier au manque de connaissances sur la maladie d’Alzheimer chez les personnes de couleur. Il travaille sur le sujet depuis des années, 1997 précisément.
Et pour cause : environ 5% seulement des personnes inscrites lors des études menées sur la mémoire seraient afro-américaines. Pourtant les Afro-américains représentent 18% de la population dans la région de Saint-Louis.
Study Reveals Racial Differences in Alzheimer’s Disease
African American and Alzheimer's desease : the silent epidemic
Assessment of Racial Disparities in Biomarkers for Alzheimer Disease
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