La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par la dégénérescence des cellules nerveuses. Cette maladie implique une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.
D’après les dernières estimations, 1,2 million de personnes pourraient être touchées par Alzheimer ou une maladie apparentée en France. Sur ce chiffre, environ 750 000 personnes sont diagnostiquées.
Hélas, à ce jour les causes de la maladie d’Alzheimer restent encore mal connues. "Très rares, les formes familiales ou héréditaires représentent moins de 5% des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Cette forme purement génétique se caractérise par une apparition très précoce des symptômes (généralement autour de 50 ans)", estime la Fondation Recherche Alzheimer.
"En France, comme à l’international, les maladies neurodégénératives constituent un défi pour le système de santé et la politique de recherche", explique de son côté le ministère des Solidarités et de la Santé. À l’heure actuelle, aucun traitement n’a porté ses fruits et aucune cause n’a pu être clairement identifiée.
Ces dernières années, des scientifiques ont partagé leur théorie quant aux éventuels facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer. Selon certaines études, plusieurs boissons pourraient jouer un rôle dans la survenue de la maladie. On les passe en revue dans notre diaporama.
Alzheimer : nos boissons peuvent-elle augmenter notre risque ?
"En tant que neurologue et coordinateur du CMRR (Centre mémoire de ressources et de recherche), je pense que cette maladie neurodégénérative peut avoir des formes et facteurs de risques variés. Ce qu’on sait, c’est que la maladie d’Alzheimer touche un endroit spécifique du cerveau", nous explique le Dr Georges Retali, responsable de l'unité de neurologie au Centre hospitalier de Bastia.
En effet, cette maladie est caractérisée par deux lésions cérébrales : les dépôts de la protéine beta-amyloïde et les dépôts intracellulaires de la protéine tau. Ces dépôts débutent au sein des structures de la mémoire qui se nomment les hippocampes. Cela explique pourquoi les pertes de mémoire constituent les premiers symptômes d’Alzheimer.
"Personnellement, je ne suis pas certain qu’on puisse directement incriminer des boissons dans la survenue de la maladie, prévient le Dr Retali. On ne peut pas se fier uniquement à ces études, car à ce jour, leurs résultats n’ont pas été scientifiquement prouvés. Néanmoins, cela reste possible. Rien ne nous permet non plus de remettre en question ces recherches".
Alzheimer : quels symptômes doivent alerter ?
"Vous avez plusieurs formes possibles de la maladie d’Alzheimer, nous décrit le Dr Retali. La forme dite ‘normale’ commence par un trouble de la mémoire épisodique et traduit une atteinte claire de l’hippocampe".
D’autres formes vont impliquer un trouble du langage, plus difficiles à diagnostiquer. « On parle d’aphasie progressive primaire », que nous appelons APP, détaille le neurologue. Selon les différents sous-types d’APP, des aspects distincts du langage peuvent être altérés comme la connaissance des mots (manque du mot, perte du sens des mots), la syntaxe (phrases très simples) ou l’élocution (déformations des sons du langage).
En outre, le médecin mentionne également une atteinte des ères visuelles postérieures, possibles en cas de maladie d’Alzheimer. "Certains ne voient plus clairement. Ils consultent un ophtalmologue, règlent leurs lunettes en pensant qu’il s’agit d’un problème de vue et pourtant et rien ne fonctionner. En réalité, ce n’est pas qu’ils ne voient pas, c’est que leur cerveau n’est plus capable de leur dire ce qu’il y a à voir. C’est ainsi qu’ils ne sont parfois plus capables de reconnaitre les visages connus".
Ces troubles se nomment l’anosognosie.
Parmi les signes d’alerte de la maladie d’Alzheimer, on retrouve également une tendance à perdre des objets, des troubles de la concentration, des troubles de l’humeur ainsi qu’une grande anxiété et des hallucinations.
Quel âge ont la majorité des patients ?
"On voit des patients qui ont jusqu’à 75 ans, partage le Dr Retali. Mais l’âge moyen se situe entre 60 et 75 ans. La maladie est là bien avant, mais les gens ne voient pas les symptômes tout de suite. En outre, il existe une prévalence chez la femme parmi les malades d'Alzheimer".
Alzheimer : l’alcool doublerait les risques selon l’Inserm
La consommation excessive d’alcool est associée à un triplement du risque de démences en général et un doublement de celui de développer la maladie d’Alzheimer, ce qui en ferait un facteur de risque modifiable majeur pour ces maladies, annonçait l’Inserm en 2018.
A titre de précision, une consommation excessive d’alcool correspond à six verres ou plus par jour pour les hommes et quatre pour les femmes. Cette dose serait associée à un "triplement du risque de démences", indique l’étude menée par l’Inserm en collaboration avec des chercheurs canadiens via le groupe de recherche QalyDays.
« Nous pensons que l’alcool pourrait précipiter la survenue de ces maladies et accélérer leur progression en augmentant les dommages structurels et fonctionnels dans le cerveau, expliquent les auteurs de ce travail Carole Dufouil, directrice de recherche à l’Inserm et Michaël Schwarzinger (Translational Health Economics Network (THEN) et chercheur affilié à l’Unité Inserm 1137 IAME “infection, antimicrobiens, modélisation, évolution”). Mais les mécanismes possibles sont nombreux et restent à clarifier. Cette étude interpelle donc une nouvelle fois sur les dangers de l’alcool, suggérant que des mesures préventives supplémentaires pourraient contribuer à réduire le risque de démences et leur coût financier et sociétal ».
S’il est difficile d’affirmer à 100% que l’alcool accélère la survenue d’Alzheimer, c’est l’occasion de rappeler ses effets néfastes.
"On sait bien que la consommation excessive d’alcool peut favoriser d’autres choses", alerte le Dr Retali. On note les problèmes hépatiques, cardiovasculaires et les cancers.
Jus de fruits et limonades : 47% de risques en plus
Un lien entre une forte consommation de boissons sucrées et la maladie d'Alzheimer a été fait par des chercheurs de l'Université Columbia à New York (Etats-Unis), dans une étude parue en 2018.
Les personnes qui consomment plus d'une boisson sucrée par jour auraient 47% plus de risques de développer la maladie d'Alzheimer selon les scientifiques. Ces derniers estiment que tous les types de sucres sont concernés, du jus de fruit à la limonade !
A titre de précision, les scientifiques ont examiné 2 226 personnes qui ne présentaient aucun signe de démence. Les participants ont été soumis à des questionnaires pour déterminer les quantités de sucre qu'ils ajoutaient à leurs aliments et boissons. Sur la totalité des sujets, 429 ont développé une maladie d'Alzheimer au cours de l'étude.
Les résultats montrent que les personnes qui ajoutent 30 grammes de sucres par jour à leurs aliments et boissons auraient 33% plus de risques de développer Alzheimer que ceux qui en consomment seulement 5,8 grammes.
Ces résultats avaient été présentés à la Conférence internationale de l'Association Alzheimer à Chicago, aux Etats-Unis.
Alzheimer : les boissons gazeuses également mis en cause par les chercheurs
La même étude menée par les chercheurs de l'Université Columbia, met en garde les personnes habituées à consommer de grandes quantités de boissons gazeuses sucrées comme du punch ou des boissons fruitées. Ces dernières auraient 27% de risques en plus de développer la maladie d’Alzheimer par rapport aux autres.
Les sodas light tripleraient vos risques d’Alzheimer !
Une étude parue en 2017 dans la revue médicale Stroke, menée par des chercheurs américains s’est penchée sur le lien entre la consommation de soda et le risque d’AVC ou de démence.
Ils ont suivi 1.484 personnes de plus de 60 ans pour analyser leur risque de maladie d’Alzheimer.
Ceux qui consommaient au moins une canette de boisson light par jour avaient 2,89 fois plus de risque de maladie d’Alzheimer que ceux qui en buvaient moins d’une par semaine, d’après leurs conclusions.
Attention, cette étude ne prouve pas de lien de cause à effet, mais seulement une association. Il s'agit d'une étude d’observation. Ces résultats sont donc à prendre avec prudence.
Merci au Dr Georges Retali, neurologue et coordinateur du CMRR (Centre mémoire de ressources et de recherche)
Alcoolisme et risque de démences, Inserm, 2018
Alzheimer's Society, Sugary diet may increase risk of Alzheimer's disease, 24 juillet 2018
Sugar- and Artificially Sweetened Beverages and the Risks of Incident Stroke and Dementia, Stroke, 2017
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