On savait déjà que l’alcool avait un impact sur notre comportement, mais à quel point ? Une étude publiée dans le Journal of Psychopharmacology a démontré que la consommation dangereuse d’alcool, c’est-à-dire au-dessus des recommandations, serait associée à des changements psychiques. Pour rappel, il faudrait consommer au maximum deux verres par jour, et pas tous les jours, selon Santé Publique France. Par semaine, dix verres maximum sont recommandés.
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Pour réaliser leurs recherches, les scientifiques ont sélectionné près de 700 participants répartis en deux groupes : celui des alcooliques, autrement dit, des dépendants à cette substance, et celui des personnes qui n'en sont pas accro et qui en boivent occasionnellement. Pour évaluer leur consommation, il a été demandé aux candidats de répondre à un questionnaire qui mesure les répercussions sur leur vie sociale, sur leur état psychologique et physique, ainsi que leurs impacts financiers et judiciaires.
Finalement, ceux qui buvaient beaucoup d’alcool avaient de moins bonnes performances en termes de stratégie, de capacité organisationnelle et de contrôle des impulsions. Par ailleurs, “la consommation dangereuse d'alcool entraîne une altération auto-déclarée de la mémoire et des fonctions exécutives (c’est-à-dire l'ensemble des processus mentaux que met en œuvre une personne pour gérer ses comportements lors d'une situation nouvelle qui nécessite de résoudre un problème)”, estime Cathy Montgomery. Le problème est que ces dysfonctionnements influencent ensuite la consommation de ces individus. Il s’agit d’un cercle vicieux qui, comme le rappellent les scientifiques, n’atteint pas que les personnes dépendantes et alcooliques.
Alcool : en consommer peut provoquer des séquelles à vie
Dépendant ou pas, les critères de consommation nocive ou dangereuse restent les mêmes. “Cela peut être associé à des modifications de la fonction neurocognitive, ce qui peut aussi affecter la vie de ces individus au quotidien et entraîner une augmentation, ou une moins bonne maîtrise de leur consommation d'alcool”, explique Cathy Montgomery, l’une des autrices. Alors même si une personne ne présente pas de problème lié à l’alcool, en consommer peut entraîner des complications pouvant l’affecter à vie.
En France, il s’agit donc d’un problème de santé publique majeur puisque, chaque année, 41 000 décès sont liés à l’alcool selon l’Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm). 87 % des 18-75 ans consomment de l’alcool une fois par an, et 10 % des adultes en boivent quotidiennement. Pourtant, la boisson favorise le développement de maladies telles que la cirrhose alcoolique.
L’alcool est aussi un facteur à risque pour les cancers, notamment du sein, de la bouche, du foie et du côlon-rectum. La boisson représente la deuxième cause évitable de mortalité par cancer et est responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas selon l’Institut national du cancer. Par ailleurs, l’alcool peut également être à l’origine de difficultés plus banales comme la fatigue, une tension artérielle trop élevée, des troubles du sommeil, des problèmes de mémoire ou de concentration. Les effets sur le cerveau peuvent même devenir plus graves puisque la boisson peut être à l’origine d’un syndrome de Korsakoff. Cette maladie est caractérisée par une altération massive et irréversible de la mémoire. Le patient peut se souvenir de son passé lointain (pas toujours), mais celui-ci est incapable de se souvenir de ce qu'il s'est passé quelques minutes plus tôt.
https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/02698811211032605
https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/alcool-et-sante-ameliorer-les-connaissances-et-reduire-les-risques
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/alcool/articles/quels-sont-les-risques-de-la-consommation-d-alcool-pour-la-sante
https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Alcool
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