La quantité de nourriture que nous consommons dépendrait de l'action d'une hormone, estime une récente étude. Des chercheurs de l'université de Caroline du Sud ont découvert le rôle d'une hormone responsabl de nos pulsions alimentaires : la ghréline, une hormone sécrétée par l'estomac lorsqu'il est vide pour stimuler la prise alimentaire. "Nous ne cherchons pas seulement à savoir comment les hormones sont importantes pour contrôler nos pulsions, mais comment les signaux fonctionnent", explique l'auteur principal de l'étude Sott Kanoski.
L'étude a consisté à exposer pendant plusieurs jours des rats à une fenêtre limitée de quatre heures de nourriture puis 20 heures sans aucun repas. Une fois que les rats ont compris qu'ils avaient un accès limité à la nourriture, ils ont augmenté leur consommation de nourriture jusqu'à la doubler. C'est en fait la ghréline qui leur a permis de réduire leur sentiment de satiété, de sorte qu'ils étaient progressivement capables de manger plus. "Ceci est une réponse adaptative à l'accès alimentaire limité, mais qui n'est plus pertinente dans le monde occidental", ajoute le chercheur.
Stimulée par un simple signal visuel
Pendant cette expérience, les chercheurs ont découvert comment cette hormone agissait. La ghréline communique avec des neurones d'une zone du système nerveux, l'hippocampe, partie qui contrôle la mémoire et la motivation. Ces neurones communiquent elles-mêmes avec une autre partie du cerveau, l'hypothalamus, qui produit la molécule orexine pour favoriser davantage l'hyperphagie, ou une alimentation excessive. Par ailleurs, elle augmente la vitesse à laquelle les nutriments passent dans l'organisme, ce qui a pour conséquence de ralentir la sensation de satiété.
Enfin, ces cascades de signaux sont déclenchées par la ghréline après un signal visuel comme un panneau de fastfood, rendant plus difficile le fait de résister à la tentation d'un repas riche. Les chercheurs veulent maintenant réduire l'effet de cette hormone en supprimant génétiquement l'activité du récepteur de la ghréline dans l'hippocampe, afin de perturber les signaux neurochimiques. "Nous sentons que nous avons l'obligation d'aider à identifier de nouvelles façons de réduire le fardeau de l'obésité sur nos systèmes de soins de santé", concluent-ils dans la revue scientifique eLife.
Vidéo : Comment avoir moins faim
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