Grossesse : comment choisir sa maternité en vue d'un accouchement ?Adobe Stock
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Le choix de la maternité dans laquelle vous allez accoucher est primordial, car il est important que l’établissement puisse répondre à vos attentes et à vos besoins. Confort, qualité, type d'accouchement, proximité… Toutes ces options sont à prendre en compte lorsque vous sélectionnez l’endroit où vous allez mettre au monde votre futur bébé. Néanmoins, il est nécessaire de rappeler que selon le déroulement de votre grossesse, le médecin ou la sage-femme qui vous suit peut vous orienter vers des maternités spécifique s.

Définissez le type de maternité qui vous convient

Pour assurer une meilleure prise en charge de la future maman et de son bébé, il existe depuis 1998 des réglementations catégorisant les 481 maternités recensées en France en trois niveaux. “L’objectif est d’orienter les femmes enceintes vers les structures adaptées en fonction de ces niveaux de risque, grâce à un suivi prénatal précoce”, explique plus précisément la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees). En effet, celles-ci sont classées selon leur type de prise en charge.

Parmi ces maternités, on compte trois niveaux distincts :

Les maternités de niveau I

Ces maternités possèdent une unité obstétrique avec la présence organisée de sages-femmes, d'obstétriciens, de pédiatres et d'anesthésistes-réanimateurs. Néanmoins, ces établissements ne disposent pas d'un service de pédiatrie. Généralement, “ils prennent en charge les grossesses dites “simples”, que ce soit par voie basse ou par césarienne”, explique Ameli. Autrement dit, les accouchements qui ont lieu dans les maternités de niveau I ne présentent, à priori, aucun risque et aucune complication. Par ailleurs, il faut que le terme de la grossesse soit au moins fixé à 37 semaines d’aménorrhée, auquel cas, une mutation vers un autre niveau sera envisagée.

Les maternités de niveau II

Ces maternités sont dotées d’une unité de néonatologie, et dans certains cas, d'un secteur de soins intensifs néonatal”, indique Ameli. “Elles accueillent les grossesses à risque (en cas de diabète gestationnel ou d’hypertension par exemple) ou multiples. Elles peuvent surtout recevoir les prématurés à partir de 33-34 semaines d’aménorrhée puisqu’elles peuvent prendre en charge, dès la naissance, les bébés ayant besoin d’un suivi médical particulier.

À savoir que pour ce type d'établissement, il existe deux sous-niveaux :

  • Les maternités de type 2a qui disposent d’une unité d’obstétrique, de néonatologie et qui prennent en charge des nouveau-nés pouvant présenter des pathologies d'intensité modérée.
  • Les maternités de type 2b présentent aussi un service obstétrique et de néonatologie. Néanmoins, elles possèdent également des lits de soins intensifs qui permettent la prise en charge de pathologies plus lourdes.

Les maternités de niveau III

Spécialement habilitées pour suivre les grossesses à risque (hypertension sévère, grossesse multiple…) et accueillir les prématurés de moins de 32 semaines, “ces maternités possèdent en plus d'un service de néonatologie avec un secteur de soins intensifs néonatals, une unité de réanimation néonatale et une unité de réanimation adulte”, révèle Ameli. En d’autres termes, ces établissements sont destinés aux bébés et aux futures mamans qui nécessitent d’une surveillance intensive, voire de soins lourds, de type réanimation.

C’est notamment le cas de Marie Lanen. Atteinte d’une maladie rare, cette mère de deux enfants a vécu une grossesse pathologique. “Les médecins ne connaissaient pas vraiment l’impact que la grossesse pouvait avoir sur ma maladie et sur le fœtus. Par conséquent, j'ai été très suivie tout le long de ma grossesse par un gynécologue comme l’indique le protocole en cas de grossesse pathologique”, explique-t-elle. “J'ai accouché au CHI de Poissy qui est une maternité de niveau III. Elle prend en charge les grossesses à haut risque et possède un service de réanimation néonatale pour des bébés nés très prématurément, c'est-à-dire en dessous de 33 semaines d'aménorrhée.

Toutefois, les maternités de niveau III peuvent tout à fait accueillir des grossesses dites “normales”. Par ailleurs, le niveau d’une maternité n’a en aucun cas un impact sur la qualité des soins et du savoir-faire du personnel. En effet, tous les établissements sont aptes à gérer un accouchement en urgence. Par exemple, les maternités de niveau I doivent pouvoir prendre en charge dans l’immédiat un enfant en détresse néonatale avant qu’il soit transféré dans une maternité de niveau II ou III. Les infrastructures médicales en pédiatrie et réanimation néonatale sont les seuls critères qui permettent de classifier les maternités.

Identifiez vos besoins et vos attentes

Chaque établissement est différent puisqu’ils ont tous une identité précise. Certains seront davantage médicalisés tandis que d’autres vont favoriser les techniques antidouleurs alternatives à la péridurale ou d’autres techniques d'accouchement spécifiques. Par ailleurs, certaines maternités auront plus ou moins tendance à privilégier l’épisiotomie, les césariennes ou les péridurales. C’est pour cette raison qu’il est important de se renseigner sur les taux d’épisiotomie et de césarienne des maternités. Mais attention, ces interventions ne doivent être envisagées qu’au cas par cas.

Pour rappel, selon le dernier rapport en date de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en France, l’épisiotomie est pratiquée dans près de 20 % des accouchements (et atteint 35 % pour une première naissance). Le nombre de césariennes s’est quant à lui stabilisé puisqu’il s’établit à 19,9 % en 2018 selon les dernières données de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees).

Rédigez votre projet de naissance

Avant de choisir la maternité dans laquelle vous voulez accoucher, pensez à rédiger un projet de grossesse. Gestion du travail, péridurale, épisiotomie, positions d’accouchement, réflexion autour de la césarienne, clampage du cordon ombilical, peau à peau, mode d’alimentation une fois le bébé né… Tous ces sujets doivent être réfléchis en amont et formalisés dans un document, et ce, avant d’être remis à l’équipe médicale de la maternité où vous accouchez.

Toutefois, “le projet de naissance est à construire en collaboration avec la sage-femme ou le médecin qui suit la grossesse”, explique Laura-Charlotte Bruneau, sage-femme à la Maternité des Bluets à Paris, auprès de Medisite. “Par ailleurs, il est primordial que le document soit présenté à la maternité pendant la grossesse, car les protocoles peuvent varier en fonction des établissements. Il est donc important que la maternité puisse savoir à l’avance si les souhaits de la future maman pourront être pris en charge.”

Néanmoins, “le projet de naissance sur papier peut avoir tendance à créer comme une barrière entre le couple et les soignants”, confie la sage-femme. “Donc n'hésitez pas à insister sur la communication avec la maternité qui prend en charge votre accouchement.Discutez avec les soignants sur vos envies, vos craintes ou vos questionnements.”

Prenez en compte la distance entre l’hôpital et votre domicile

Si vous habitez dans une zone rurale, ce critère peut avoir son importance. Alors que dans l'Hexagone, deux-tiers des maternités ont dû fermer leur porte en 40 ans, pour beaucoup, la proximité risque de faire partie des critères qui priment. En effet, “en France métropolitaine, le nombre de maternités est passé de 1 369 en 1975 à 814 en 1996, pour s’établir à 481 en 2019”, indique la Drees. Au total, on compte à ce jour 184 maternités de type I, 142 de type IIa, 88 de type IIb et 67 de type III.

Néanmoins, il est important que vous vous sentiez bien dans l’établissement dans lequel vous allez accoucher. Donc, ne la choisissez pas uniquement en fonction de son accessibilité.

Hôpitaux publics ou privés ?

En fonction du statut de l’hôpital que vous choisissez, le coût ne sera pas le même. En effet, si celui-ci est public, votre accouchement sera intégralement remboursé par l’Assurance-maladie. Toutefois, si la maternité est privée, les coûts seront alors variables. En effet, les gynécologues et les anesthésistes sont susceptibles de vous facturer les dépassements d’honoraires. Quant aux établissements, ils peuvent vous demander des frais hôteliers et des services supplémentaires. C’est pour cette raison qu’il est important de bien se renseigner si vous voulez vous inscrire dans un hôpital privé avant votre accouchement.

Sources

Merci à Laura-Charlotte Bruneau, sage-femme

Merci à Marie Lanen, patiente

https://www.parents.fr/accouchement/se-preparer/les-maternites/comment-bien-choisir-sa-maternite-79833

passeportsante.net/fr/grossesse/Fiche.aspx?doc=inscription-maternite

https://www.lamaisondesmaternelles.fr/article/choisir-sa-maternite

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/grossesse/preparation-parentalite

https://www.lamaisondesmaternelles.fr/article/quoi-correspondent-les-differents-niveaux-des-maternites

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-07/Fiche%2023%20-%20La%20naissance%20-%20les%20maternit%C3%A9s.pdf

https://www.inserm.fr/actualite/enquete-nationale-perinatale-en-savoir-plus-sur-meres-et-leurs-nouveau-nes/

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-01/Fiche%2025%20-%20La%20naissance%20%20caract%C3%A9ristiques%20des%20accouchements%20.pdf

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mots-clés : maternité
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