- 1 - Surchauffer sa maison
- 2 - Ne pas nettoyer assez son rideau de douche
- 3 - Ranger ses chaussons avec ses chaussures
- 4 - Ne pas aérer suffisamment son habitat
- 5 - Ne pas étendre directement son linge après l’avoir lavé
- 6 - Ne pas changer régulièrement son linge de lit
- 7 - Coller ses meubles au mur
- 8 - Prendre des douches trop longues
- 9 - Ne pas laver son égouttoir à vaisselle
- 10 - Moisissures : des effets néfastes sur la santé avérés
Surchauffer sa maison
C’est bien connu : pour proliférer, Aspergillus, Cladosporium et autres espèces de moisissures ont besoin d’humidité. Et qui dit humidité, dit chaleur. Voilà pourquoi il ne fait pas bon avoir une température intérieure trop élevée.
Comme l’explique le docteur Armine Izadifar, pneumologue interviewé par Medisite, "la température intérieure doit se situer en dessous de 19°C car au-delà l’habitat est surchauffé, ce qui favorise le développement de moisissures".
En revanche, pas question de vivre dans un endroit froid : selon le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), les zones froides vont permettre la condensation de la vapeur d’eau dégagée à la fois par notre corps (via notre respiration et notre transpiration) et via nos activités, et ainsi contribuer au développement des moisissures.
Ne pas nettoyer assez son rideau de douche
Si la salle de bain, chaude et humide, semble être l’endroit parfait pour que les moisissures se propagent, le rideau de douche l’est encore plus. Utilisé quotidiennement, il n’est que très rarement lavé et séché. Pourtant, c’est ce geste simple qui permettra de limiter la prolifération des champignons qui aiment à se loger dans les recoins mouillés. Ainsi, dans leur livre Une maison toute propre pour les nuls, Héloïse Martel et Manuela Xavier recommandent de rincer et essuyer son rideau de douche tous les jours. S’il est en PVC, "une fois par mois, on l’asperge avec du vinaigre blanc, on laisse agir une dizaine de minutes, puis on rince soigneusement et on essuie". S’il est en tissu, il peut être lavé en machine.
Ranger ses chaussons avec ses chaussures
On n’y pense pas souvent, et pourtant. L’humidité provenant de l’extérieur notamment par temps de pluie couplée à la transpiration des pieds peuvent favoriser le développement des moisissures dans et sur nos chaussures. Afin de ne pas les laisser se propager dans l’habitat, le CSTB recommande de "séparer les chaussures portées à l’intérieur de celles utilisées à l’extérieur, et de ne pas circuler avec ces dernières dans le logement."
Pensez par ailleurs à les nettoyer et à les imperméabiliser régulièrement.
Ne pas aérer suffisamment son habitat
Que ce soit l’hiver ou l’été, pensez à aérer ! C’est ce qui va permettre d’évacuer l’humidité. Comment ? En laissant les portes et les fenêtres grandes ouvertes, "surtout après la douche, le bain, la cuisson", soulignent Héloïse Martel et Manuela Xavier, car ce sont des moments durant lesquels la vapeur d’eau est produite en grande quantité.
Combien de temps ? Selon la FREPP (Fédération suisse romande des entreprises de plâtrerie-peinture), cinq à dix minutes tous les jours suffisent. "Aérer longuement n’est pas nécessaire et occasionnerait, en hiver, un refroidissement inutile des parois de la pièce ainsi que de son mobilier"... que les moisissures apprécieraient.
N e pas étendre directement son linge après l’avoir lavé
Par manque de temps ou par fainéantise, il vous arrive de laisser un peu trop longtemps votre linge dans la machine à laver avant de l’étendre. Grossière erreur, car vos vêtements, humides et compactes, risquent de faire le lit des moisissures. De même, mieux vaut ne pas laisser la porte de votre lave-linge fermée entre deux lessives : l’humidité ne peut pas s’évacuer. Enfin, il faudrait éviter de faire sécher ses habits à l’intérieur : selon une étude, cela augmenterait de 30% le taux d’humidité dans l’habitat, le linge mouillé pouvant contenir jusqu’à deux litres d’eau. La solution ? Utiliser un sèche-linge ou étendre son linge à l’extérieur. Si cela n’est pas possible, il convient de bien aérer la pièce dans laquelle les habits sèchent.
Ne pas changer régulièrement son linge de lit
A travers notre respiration et notre transpiration, nous produisons environ 40 grammes de vapeur d’eau par heure. Ce qui entraîne une grande quantité d’humidité, notamment sur nos draps et notre matelas où l'on y passe un temps considérable. Voilà pourquoi pour limiter les risques de prolifération de moisissures, il est préconisé de changer son linge de lit toutes les semaines ou toutes les deux semaines.
Quant au matelas et aux oreillers, selon le CSTB, "s’ils sont humides mais ne présentent ni moisissures visibles, ni odeurs suspectes, il est possible de les faire sécher. S’ils présentent des moisissures ou que l’odeur persiste même après avoir été aérés ou lavés, il est préférable de les jeter."
Coller ses meubles au mur
Coller ses meubles à des murs froids, en particulier ceux donnant sur l’extérieur, peut empêcher la circulation de l’air et ainsi augmenter les risques d’apparition de moisissures. Pourquoi ? Car "la paroi, en contact avec l’air frais non renouvelé, ne pourra plus se réchauffer et la formation d’eau de condensation permanente est ainsi favorisée", explique la FREPP. Afin de limiter ces risques, les experts conseillent de "laisser une distance d’au moins dix centimètres entre le mur et le meuble pour permettre à l’air de circuler".
Prendre des douches trop longues
Il n’y a pas que des raisons écologiques qui peuvent vous pousser à limiter la durée de vos douches : selon le CSTB, prendre de longues douches joue un rôle dans l’apparition des moisissures en favorisant la production de grandes quantités de vapeur d’eau qui feront augmenter le taux d’humidité. Dans la même logique, veillez donc également à "limiter la durée d’ébullition et à couvrir vos casseroles" dans la cuisine.
Ne pas laver son égouttoir à vaisselle
Si l’on y fait sécher la vaisselle qui vient d’être lavée, l’égouttoir à vaisselle n’est lui que trop rarement nettoyé. Pourtant, parce que l’eau y stagne, il peut être un véritable nid à moisissures. Afin d’assurer sa propreté et celle de nos couverts et assiettes, Héloïse Martel et Manuela Xavier recommandent de le laver à l’aide de bicarbonate de soude et d’une brosse puis de le rincer et de le sécher. Même marche à suivre avec l’essoreuse à salade, "un autre repère de moisissures", préviennent les auteures.
Moisissures : des effets néfastes sur la santé avérés
Si la prévention de la prolifération des moisissures est aussi importante, outre leur aspect inesthétique, c’est pour des raisons sanitaires : selon l’European Lung Foundation (ELF), "les moisissures sont une source d’allergènes et peuvent accroitre le risque de pathologies liées à l’asthme de 30 à 50%" chez l’enfant comme chez l’adulte, mais aussi provoquer "un essoufflement, des infections pulmonaires, une bronchite et [un écoulement nasal]".
Par ailleurs, les moisissures pourraient provoquer des effets neurologiques chez les tout-petits : comme l’explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), "de premières données suggèrent une association entre l’exposition de longue durée aux moisissures (> 2 ans) des enfants dès la petite enfance et l’altération de la fonction cognitive".
Une maison toute propre pour les nuls, Héloïse Martel et Manuela Xavier, éditions First, 2014.
"La qualité de l'air intérieur, lieu de vie et santé". Observatoire de la qualité de l'air intérieur. 28 novembre 2007.
"Moisissures dans votre logement ? Les éliminer en toute sécurité". CSTB. Février 2015.
"Humidité, condensation et moisissures". FREPP.
"La pollution de l'air en intérieur". European Lung Foundation.
"Moisissures dans le bâti". Anses. Juin 2016.
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