Souvent chaude et humide, la trousse de toilette est avant tout le paradis des bactéries. Serviettes de toilettes, rasoirs, pinces à épiler… Ces derniers stagnent quotidiennement dans l’humidité, ce qui les rend si populaires chez les bactéries. Ces objets nécessitent d’être nettoyés et traités régulièrement, voir remplacés. Et surtout, ils ne devraient pas être partagés.
"Les réservoirs de bactéries et de champignons microscopiques sont surtout les objets humides, poreux et comportant des éléments d'origine végétale", nous avertit le Pr Stéphane Gayet, infectiologue, hygiéniste au CHU de Strasbourg. C’est pour cette raison que les bactéries sont si nombreuses dans la trousse de toilette. En voici cinq, dont il faut vous méfier, selon notre expert. On les passe en revue dans notre diaporama.
Trousse de toilette : elle peut être vectrice de gastro-entérites ou d'infections respiratoires
Avant toute chose, il faut intégrer que le monde vivant bactérien présent sur terre comporte au bas mot des millions d'espèces et probablement bien plus. Sur ces quelques millions d'espèces bactériennes, entre 100 et 150 sont connues comme pathogènes pour l'Homme. Un microorganisme est qualifié de pathogène, s'il est capable de contribuer à une infection chez l'Homme.
Au sein d'une espèce bactérienne, potentiellement pathogène, comme le staphylocoque doré (genre Staphylococcus, espèce aureus) par exemple, il existe des souches très pathogènes et au contraire des souches peu pathogènes", détaille le Pr Stéphane Gayet.
Il se trouve que les bactéries affectionnent particulièrement la chaleur, l’humidité. "En étant humides, certains objets favorisent la survie et la prolifération bactérienne", décrit le Pr Gayet. Pour la plupart des objets de la trousse de toilette, ils sont manipulés avec les mains, les premiers vecteurs de bactéries.
Ils peuvent être vecteurs de gastro-entérites aiguës virales (gastro) ou d'infections respiratoires aiguës (grippe et infections para-grippales). Vous pouvez aussi contracter une infection plus grave.
Les staphylocoques se transmettent à partir d’objets contaminés par la bactérie
Le Pr Gayet évoque le risque de staphylocoque doré (si vous avez une plaie : abcès, panaris...). Il s’agit de l’espèce la plus pathogène du genre Staphylococcus, responsable d’intoxications alimentaires, abcès et autres infections et dans certains cas d’infections mortelles (si le patient est immunodéprimé notamment).
Les staphylocoques se transmettent en cas d’infection de la peau, mais aussi à partir d’objets contaminés par la bactérie comme les serviettes, mais aussi les taies d’oreiller ou encore les téléphones.
Les champignons et acariens constituent un autre danger des objets de la trousse de toilette : ils peuvent être propices aux démangeaisons, irritations de la peau et des muqueuses et aux éternuements.
Découvrez dans notre diaporama, les 5 objets les plus infectieux de la trousse de toilette.
Les cotons
Les cotons qui trainent depuis plusieurs jours dans la trousse de toilette sont susceptibles de retenir des spores de champignons et certaines bactéries de type staphylocoque doré. Il faut les tenir protégés et propres.
La pince à épiler
"La pince à épiler doit être maintenue propre et il faut la désinfecter à l'alcool régulièrement, car elle pourrait provoquer des folliculites voir des furoncles à staphylocoque doré", avertit le Pr Stéphane Gayet.
La brosse à dent
La brosse à dents est un réservoir humide riche en champignons également. Il faut absolument la faire sécher avant de l'y ranger.
La palette de maquillage
"La palette de maquillage peut également être facilement contaminée par des champignons et générer des irritations de la peau. L'essentiel est de lutter contre l'humidité persistante : il ne faut ranger que des accessoires secs et propres", explique l’infectiologue.
Le gant de toilette
Les gants de toilette mais aussi les serviettes humides doivent susciter la méfiance. "Tout ce qui est poreux, retient l'humidité et reste humide. Les risques sont surtout liés à la prolifération des champignons et des acariens : irritations muqueuses, allergies, éternuements...", ajoute le Pr Gayet.
En outre, les gants de toilette sont des objets que l’on manipule avec les mains, les premiers vecteurs de bactéries.
Merci au Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg