Pourquoi dit-on que "tout est beau au début d’une relation amoureuse" ? Tout simplement parce qu’à ce stade, les partenaires ont tendance à s’accorder, en s’accommodant à l’autre, même s’il existe des sujets de divergences. Ils ne veulent alors pas mettre à l’épreuve cette relation naissante qui leur apporte beaucoup de satisfaction.
"Ainsi, ils acceptent plus volontiers les aléas transitoires, et mettent parfois de côtés certains aspects d’eux-mêmes pour s’accommoder aux incompatibilités naissantes, décrit Sébastien Garnero, docteur en psychologie, psychologue et sexologue clinicien chargé d’enseignement universitaire à Paris. Mais au fil du temps et après la période de ‘lune de miel’, certains défauts vont devenir plus visibles, voire rédhibitoires. On assiste parfois à une véritable érosion de la relation amoureuse".
L’incompatibilité peut concerner différentes sphères de la vie du couple (valeurs, mode de vie, sexualité, vision de la vie…), mais aussi être liée à des personnalités radicalement opposées où à certains traits de caractère qui vont remettre en question le bonheur conjugal. "Dans ce cas, ceci risque d’être le début d’une escalade de la discorde et d’un processus de désamour", analyse le psychologue. On passe en revue dans notre diaporama les défauts les plus dangereux pour le couple.
Couple : "certains défauts et traits de caractères prennent le dessus sur les aspects positifs"
"D’après des études anglo-saxonnes (Cléments, Markman, 1997; Gottman, Silver, 1999), les échecs dans les relations seraient en grande partie liées à des traits de personnalité ou des comportements négatifs qui participent au fil du temps à une forme d’érosion des éléments positifs du couple, nous rapporte Sébastien Garnero. Les chercheurs ont constaté que certains défauts et traits de caractères prennent le dessus sur les aspects positifs initiaux de la rencontre (attraction, intimité, communication, engagement, sexualité...) et sont propices à l'insatisfaction conjugale et aux risques de séparation".
Attention ne vous méprenez pas. Il faut rester conscient que même les couples qui vont bien peuvent avoir des conflits, quelques scènes de ménage et des émotions négatives. Or, ces épisodes seront ponctuels et ne contiendront que très rarement l’irrespect, la dévalorisation, l’humiliation ou un mépris de la personne.
"Ainsi ce n’est pas le fait d'avoir des conflits qui est dangereux, mais surtout la façon d’y réagir qui sera déterminante dans l’évolution du couple", souligne notre expert.
L’irritabilité
« Les personnes qui vivent avec une grande intensité des émotions extrêmement négatives, telles que l’anxiété et l’irritabilité forte, la dépressivité, la colère vont avoir un impact négatif sur la relation amoureuse et la vie de couple, décrit Sébastien Garnero. Ces personnes sont très souvent insatisfaites, instables en proie à des émotions négatives et disproportionnées avec la plupart du temps des problèmes de communication.
L’instabilité
Une personne instable aura tendance à se démarquer par une forte impulsivité, une humeur changeante, une très grande émotivité pouvant aller jusqu'au rejet de sa personne. Ce trait de caractère est difficilement compatible avec une relation durable.
Le besoin de contrôler l’autre
Cela consiste à exercer une forte pression pour contraindre l'autre à se comporter selon ses désirs. C’est également très toxique pour la relation de couple.
L’antipathie
« Les personnes chaleureuses et empathiques ont tendance à avoir de bonnes relations de couples. À contrario, ceux et celles qui sont dotés d’une faible agréabilité, d’absence d’empathie, voire d’antipathie, ont tendance à peu se préoccuper des autres. Bien souvent, ils placent leur intérêt personnel avant tout », note Sébastien Garnero.
L’égocentrisme
« Les égocentriques se soucient peu d’une quelconque cohésion ou communion avec l’autre, ni réellement du bien-être de leur conjoint. Ce défaut peut entraîner au travers de la non prise en compte d’autrui, une grande insatisfaction du partenaire, qui ne se sent pas pris en compte, ni reconnu dans ses envies, désirs, parfois nié dans son identité personnelle », met en garde le psychothérapeute.
L’extraversion
« La personne extravertie cherche à briller auprès des autres, à exercer son influence, son narcissisme. Le conjoint est bien souvent relégué au second plan, pire parfois uniquement utilisé comme faire valoir, comme trophée pour se valoriser, à dominer en exerçant un certain pouvoir sur lui », analyse notre spécialiste.
L’hyper narcissisme
Le narcissique se croit unique et estime qu'il doit par conséquent ne communiquer qu'avec des personnes spéciales et haut-placées. Ce besoin excessif d'être aimé et admiré et cette obsession pour le pouvoir, le succès et la beauté va souvent de pair avec un manque cruel d'empathie, qui à terme, a toutes les chances d’entraver la relation de couple.
L’introversion
« À contrario, l’inhibition affective trop forte associée à une introversion peut confronter le partenaire à un sentiment de solitude relationnelle, de vide, de ne pas être investi, par un manque cruel d’expression émotive de son partenaire », met en garde Sébastien Garnero.
La dévalorisation
« La tendance chez l’un des partenaires à faire endosser à l’autre l’omniresponsabilité des fautes et des problèmes en le dévalorisant est comme un point de non-retour », selon le spécialiste.
La dévalorisation est encore plus préoccupante qu’une infidélité. Dénigrer votre partenaire traduit une perte de loyauté qui va au-delà d’une simple tromperie.
La psychorigidité
« Souvent au fur et à mesure de l’évolution du couple et de ses conflits du quotidien, on peut observer chez l’un des partenaires ou des deux, une tendance ou un défaut qui va s’exacerber. L’absence de souplesse psychique et la psychorigidité va amener une fixation, puis une persévération dans les attitudes extrêmement nuisibles au couple », décrit Sébastien Garnero.
La jalousie oppressante
La jalousie peut parfois devenir envahissante, pathologique et nuire à la relation de couple. Elle va d’ailleurs s’étendre à toutes les situations et devenir extrêmement envahissante, rendant la vie impossible pour le partenaire. Dans certains cas, elle peut aussi pousser à commettre l’irréparable : de nombreux crimes passionnels sont ainsi effectués dans un accès de jalousie.
Le sarcasme
Le mépris associé au sarcasme et au cynisme exacerbé sont également des traits de caractères dangereux pour le couple.
La persécution
« Une personne persécutrice amène l’autre à ne pouvoir être que sur une position défensive, submergé par la négativité de son partenaire. Il entre dans une forme de détresse et n’a pas d’autres solution que de tenter de se protéger par le silence, le mutisme, le détachement émotionnelle, l’évitement voire la fuite et inévitablement vers la rupture. Cela semble être la seule solution de survie psychique pour sortir de cette situation et relation devenue impossible et destructrice », détaille l’expert.
L’avarice
« Les problématiques liés au rapport à l’argent et au pouvoir dans le couple peuvent parfois poser des difficultés, soit en raison d’un déséquilibre trop important, ou bien d’un manque entraînant des privations, ou bien d’un rapport particulier à l’argent chez l’un des membres du couple », note Sébastien Garnero.
L’insatisfait
La critique fréquente, puis quasi permanente de l’autre va réellement mettre en danger le couple. « Et même si elle existe occasionnellement dans le couple ordinaire, lorsqu’elle devient extrêmement fréquente voire envahissante, elle devient dommageable et va ouvrir une brèche et d'autres formes de négativité qui deviendront à terme encore plus destructrices pour la relation amoureuse », soulève le psychothérapeute.
Merci à Sébastien Garnero, docteur en psychologie, psychologue et sexologue clinicien chargé d’enseignement universitaire à Paris
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