Il n’est pas anodin de parler dans son sommeil. Au contraire, selon la spécialiste du sommeil Theresa Schnorbach, “environ 2 personnes sur 3 parleraient dans leur sommeil à un moment donné de leur vie”, indique-t-elle auprès de The Mirror. Ce phénomène concerne 71% des hommes et 75% des femmes.
Cependant, la somniloquie, la vraie, celle qui consiste à parler toutes les nuits ou presque, s’avère beaucoup moins fréquente. En effet, seule 1,5 % de la population adulte serait somniloque au quotidien.
Ce phénomène n'est pas considéré comme une maladie du sommeil, car il n'engendre pas de souffrances ou de risques (...), Ginevra Uguccioni, neuropsychologue et autrice d'une thèse sur la somniloquie.
On appelle somniloquie le fait de parler dans son sommeil. Ce trouble rentre dans le spectre des parasomnies. Autrement dit, il s’agit d’un comportement anormal qui se produit durant le sommeil. Pour rappel, dans ce groupe d’affections, on trouve le somnambulisme ou les terreurs nocturnes.
Néanmoins, "la somniloquie n'est pas considérée comme une maladie du sommeil, car elle n'engendre pas de souffrances ou de risques (comme des blessures dues à des gestes incontrôlés et des chutes) et très peu de gêne pour le dormeur", indique auprès de Medisite Ginevra Uguccioni, neuropsychologue et autrice d'une thèse sur la somniloquie.
Somniloquie : un trouble inoffensif mais qui affecte le sommeil
Le sommeil du somniloque ne sera pas d'aussi bonne qualité qu’un sommeil normal, mais il sera tout de même meilleur que celui d’un somnambule, par exemple. "La somniloquie a peu d'impact sur la somnolence et la fatigue durant la journée, mais elle provoque toutefois des micro-réveils lors du sommeil lent et profond qui réactive notre cerveau", détaille la neuropsychologue. "Le sommeil lent et profond est normalement totalement réparateur et complet. Ces micro-réveils perturbent et peuvent être légèrement fatigants le matin."
C’est également ce que remarque la spécialiste du sommeil Theresa Schnorbach. "La somniloquie est généralement inoffensive, mais elle peut indiquer un trouble du sommeil ou un problème de santé plus important", explique-t-elle. Pour rappel, le dormeur n’a pas conscience qu’il parle dans son sommeil et n’en aura aucun souvenir au réveil. C’est pour cette raison qu’il est difficile de repérer les signes de la somniloquie.
Pourquoi certaines personnes parlent-elles dans leur sommeil ?
Selon plusieurs recherches, la somniloquie pourrait être liée à un manque de sommeil. Selon les experts du sujet, la température ambiante ou la lumière pourraient en être à l'origine. Toutefois, d’autres facteurs existent.
"Votre niveau de stress ou votre consommation d’alcool pourraient expliquer la somniloquie", note Theresa Schnorbach. "La santé mentale peut également avoir un impact sur ce trouble, puisque celui-ci serait plus fréquent chez les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sous-jacents." Par exemple, si vous êtes atteint d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT), vous serez plus susceptible de parler dans votre sommeil.
Il existe également d’autres prédispositions à la somniloquie. "Les troubles du sommeil tels que le trouble du comportement en sommeil paradoxal (RBD) ou les terreurs nocturnes amènent certaines personnes à crier pendant leur sommeil", indique la spécialiste du sommeil auprès de The Mirror. Pour rappel, "les terreurs nocturnes se caractérisent par des cris, des contorsions et des coups de pied".
Existe-il des traitements contre la somniloquie ?
Malheureusement, à ce jour, il n'existe aucun traitement médicamenteux pour soigner la somniloquie, car elle n'est pas considérée comme une maladie. Toutefois, on peut agir sur ses différents facteurs déclencheurs ou aggravants afin de la minimiser.
"Le patient peut essayer d'agir contre le stress en pratiquant la relaxation et la méditation, par exemple", développe Ginevra Uguccioni auprès de Medisite. "Il est également conseillé de réduire sa consommation d'alcool le soir, de ne pas manger de repas trop lourd et d'éviter de faire du sport en fin de journée". En d’autres termes, le somniloque devra veiller à conserver une bonne hygiène de vie afin d'avoir un sommeil réparateur.
La spécialiste conseille également de dormir avec une petite lumière ou d’avoir recours à l'hypnose. "Cela marche très bien chez les somnambules. Comme les deux troubles sont très proches, l'hypnose devrait également fonctionner pour eux", assure-t-elle.
Merci à Ginevra Uguccioni, neuropsychologue dans l'unité des pathologies du sommeil à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et auteur d'une thèse sur la somniloquie en 2015
https://www.mirror.co.uk/news/health/you-talk-your-sleep-what-28996906
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