Pour arrêter de fumer, mieux vaudrait être en couple, si l’on en croit une récente étude de l’Imperial College London (Royaume-Uni). En effet, le conjoint aurait un rôle de soutien dans le sevrage tabagique, ce qui entraînerait de meilleurs résultats dans cet engagement, parfois difficile à tenir sur le long terme.
Une bonne nouvelle, lorsqu’on connaît les conséquences du tabac sur la santé. La moitié des malades coronariens et 90 % des personnes à haut risque de maladies cardiovasculaires sont des fumeurs.
Les personnes arrêtant de fumer peuvent parfois se sentir seules
La France compte près de 16 millions de fumeurs, et 58 % des fumeurs réguliers déclarent vouloir arrêter. Même si la courbe du nombre de consommateurs quotidiens de tabac est à la baisse depuis 2017, stopper la nicotine n’est pas toujours évident - en particulier si on compte plusieurs fumeurs dans notre entourage.
“Arrêter de fumer peut être une entreprise solitaire”, souligne Magda Lampridou, auteure de cette étude, qui a été présentée lors du congrès EuroPrevent 2019. Les gens se sentent mis à l’écart lorsqu’ils zappent les pauses-clopes au bureau, ou qu’ils évitent certains événements”. Une solitude subie, qui peut vite être démotivante.
“En plus de cela, le sevrage de la nicotine entraîne certains symptômes”, ajoute la chercheuse. On peut notamment citer le manque, la prise de poids, l’irritabilité ou encore les troubles du sommeil.
Les activités pratiquées en couple permettent de se distraire du manque
Être en couple aurait donc plusieurs avantages pour faciliter le processus. “Les compagnons peuvent se distraire l’un-l’autre du manque en se promenant, en allant au cinéma ou en encourageant des activités de substitution, comme la consommation d’aliments sains ou la méditation”, explique Magda Lampridou. “Ce qui fonctionne le mieux, c’est un soutien actif - bien plus que de continuelles remontrances”.
Pour évaluer le rôle de soutien que peuvent avoir les partenaires conjugaux dans le sevrage tabagique, les chercheurs ont recruté 222 fumeurs, présentant un risque élevé de maladies cardiovasculaires ou ayant déjà subi un infarctus. Leurs partenaires ont également été étudiés - dont 55 % d’entre eux étaient aussi fumeurs.
5,8 fois plus de chances de réussir pour les couples qui arrêtent de fumer ensemble
Les couples ont tous suivis l’un des quatre programmes de cardiologie préventive, proposés par l’European Society of Cardiology. Au début de l’étude, des questions leur ont été posées sur leur rapport au tabagisme (consommation actuelle, antécédents, tentatives d’arrêt, etc.). Un traitement substitutif nicotinique par patch ou chewing-gum leur a été proposé, et dans l’un des programmes, les participants pouvaient choisir de les remplacer par de la varénicline (un médicament sur ordonnance).
A l’issue du programme, 64 % des patients et 75 % de leurs partenaires étaient désormais abstinents. En outre, les chances de stopper le tabac étaient 5,8 fois plus élevées chez les couples qui tentaient d’arrêter de fumer ensemble, que chez les patients qui essayaient de le faire seuls.
“Des travaux antérieurs ont montré que les ex-fumeurs peuvent aussi influencer positivement les tentatives de leur conjoint, mais dans cette étude, cet effet n’était pas statistiquement significatif”, précise Magda Lampridou. “Quant aux partenaires non-fumeurs, ils sont aussi confrontés au risque inverse, à savoir adopter la mauvaise habitude de leur conjoint”.
Want to quit smoking? Partner up, European Society of Cardiology, 12 avril 2019
Vidéo : Arrêter de fumer avec l'hypnose
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