L’été, une saison à risque pour les noyades
Chaque année, il y aurait environ 1 000 noyades en France, d’après Santé publique France. La noyade se retrouve même à la première place des “causes de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans”.
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Entre le 1er juin et le 5 juillet, l’enquête noyade 2021 de Santé publique France (SPF) a répertorié 314 “noyades accidentelles documentées”, ayant entraîné 79 décès, selon des résultats préliminaires. Il s’agit d’un nombre “élevé” qui représente, lorsqu’on le compare à une enquête réalisée en 2018 sur cette même période, une hausse de 22 % pour les noyades accidentelles et de 58 % des morts. “Il est donc crucial de rappeler les mesures de prévention des noyades à tous les âges, en insistant sur l’importance de tenir compte de la forme physique et de l’état de santé de forme de chacun”, explique SPF.
Si la noyade touche tous les âges, les statistiques montrent que certaines catégories de la population semblent plus à risque.
25 % des noyades concernent les 65 ans et plus
D’après l’agence sanitaire, les catégories d’âge les plus touchées par ces accidents sont les personnes âgées de 65 ans et plus (25 %) et les enfants de 0 à 5 ans (21 % des noyades).
Par ailleurs, les noyades suivies de décès sont plus nombreuses après 45 ans par rapport aux autres classes d’âge. Ainsi, parmi les 79 décès référencés entre juin et juillet, plus de la moitié concerne les personnes de 45 ans et plus, avec 19 décès chez les 45-64 ans et 27 chez les 65 ans et plus.
Des accidents plus nombreux en mer
D’après ces mêmes données, les accidents ont été plus nombreux en mer, avec 143 noyades, contre 61 dans les piscines privées familiales. Vient ensuite les fleuves et rivières où il y aurait eu 45 noyades, et les plans d’eau comme les lacs avec 33 accidents.
Au total, 80 % des décès par noyade entre le 1er juin et le 5 juillet ont eu lieu dans un site naturel.
Pour pratiquer une activité nautique en toute sécurité, certaines pratiques sont à adopter.
La chaleur augmente les risques de noyade
“Un pic de chaleurmultiplie par trois le nombre de noyades”, avance le Ministère chargé des sports. Un chiffre qui s’explique par le nombre plus élevé de baigneurs, mais également par l’amplification des risques à cause de la chaleur.
La chaleur augmente les risques de choc thermique
Lorsque le corps est soumis à de fortes chaleurs, sa température augmente et ses vaisseaux sanguins se dilatent. Le fait de plonger dans une eau plus fraîche peut alors provoquer un choc thermique, caractérisé par une brusque contraction des vaisseaux sanguins. Ce choc provoque alors un malaise vagal qui peut mener à une noyade.
Choc thermique : le reconnaître pour agir rapidement
Les signes d’alerte sont les crampes, les frissons, les troubles visuels ou auditifs, les maux de tête, les démangeaisons, la sensation de malaise ou de fatigue intense.
En cas de choc thermique, le Ministère chargé des sports recommande de :
- Faire des gestes de la main et demander de l’aide ;
- Sortir vite de l’eau et se réchauffer ;
- Si les signes ne disparaissent pas rapidement, appeler les secours (15, 18 ou 112).
Comment éviter les risques ?
Pour ne pas être confronté au choc thermique, il faut éviter de s’exposer longtemps au soleil avant de se baigner. Avant d’entrer dans l’eau, il faut commencer par se mouiller la tête, la nuque et le ventre, puis y aller progressivement.
Prévenir le choc thermique n’est pas suffisant. Pour vous protéger au maximum cet été et le reste de l'année, d’autres précautions sont à prendre.
Recommandations pour se baigner partout en sécurité
Pour éviter au maximum les risques, pensez qu’il n'est jamais trop tard pour apprendre à nager. Par ailleurs, il est préférable de choisir des zones de baignades surveillées et de respecter les interdictions.
Ecouter son corps
La forme physique varie d’un jour à l’autre et tout au long de la journée. Il faut donc en tenir compte afin d’adapter son activité nautique. Par ailleurs, il est déconseillé de se baigner après avoir consommé de l’alcool.
La théorie de “l’attente digestive” est quant à elle désuète. “On sait aujourd’hui que cette précaution est absurde”, explique le Dr Jean Pierre Cervetti, médecin coordinateur de la Fédération française de natation, au Quotidien du médecin. “Tout simplement parce que le tube digestif est shunté (court-circuité, NdlR.) à l’effort : pendant qu’on nage, on ne digère pas. Quant à l’hydrocution, elle est liée à l’exposition au soleil et non à la digestion”.
Les précautions en mer
Pour éviter la noyade en mer, il est conseillé de nager :
- dans les zones de baignade surveillées ;
- accompagné d’une autre personne ou en signalant votre lieu de baignade ;
- avec une bouée de nage en eau libre ;
- de façon parallèle au rivage et non vers le large.
Les précautions dans votre piscine
A la maison, les risques existent aussi, notamment avec les enfants. Pour éviter les accidents, baignez-vous en même temps qu’eux ou désignez un seul adulte responsable de la surveillance. Il ne faut jamais s’absenter, “même quelques instants”. Enfin, il est recommandé d’être particulièrement vigilant lors des baignades dans les piscines “hors-sol” (non enterrées) qui ne disposent pas de dispositif de sécurité.
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/traumatismes/noyade/
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15058
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/a3_noyade_chaleur.pdf