Jambes allongées, silhouette élancée… Les talons hauts sont les meilleurs alliés des femmes. Enfin, en apparence. En pratique, tout n’est pas si simple. Marcher en talons se révèle être tout un art. Pas facile, en effet, de les supporter tout au long de la journée. Encore moins lorsque vous êtes mal chaussée. Si sur le moment, cela n’est pas toujours confortable, à long terme, cela peut carrément vous poser quelques soucis de santé : problèmes de dos, risques de fracture de fatigue, de tendinite…
Pour éviter de vous retrouver dans une telle situation, mieux vaut appliquer certains conseils à la lettre et bien comprendre le fonctionnement de la marche. La podologue Claire Pons nous livre ses astuces à appliquer au quotidien pour ne plus souffrir en talons hauts. Nous vous les dévoilons dans ce diaporama.
Les différentes phases de la marche
« Le cycle de marche comprend différentes phases d’appui », indique Claire Pons. « Il y a toujours un des deux pieds qui est au sol, ce qui permet d’assurer un minimum de stabilité ». Lors de la première phase, l’amorti, « la cheville est en flexion, le talon touche le sol en premier ». S'ensuit une phase de stabilisation où l’intégralité du pied est à plat, en contact avec le sol. « À ce moment-là, il est important d’avoir un maximum de surface au sol », assure la podologue. Lors de la troisième phase, dite de propulsion, « le pied bascule vers l’avant ».
« Pour que l’on puisse marcher sans se faire mal, il est essentiel que le pied soit stable », explique-t-elle. Au cours de la quatrième phase, dite d’oscillation, « la jambe arrière passe devant ». « Tout au long de ce cycle, le pied doit avoir un maximum de stabilité pour éviter de mettre les articulations en difficulté », prévient la podologue. C’est pourquoi il est essentiel de bien se chausser.
Découvrez les astuces de la spécialiste pour bien choisir vos chaussures à talons et bien les porter, afin de ne plus faire souffrir vos pieds (et le reste de votre corps au passage), dans ce diaporama.
Choisir des matériaux souples et flexibles
« Une chaussure trop rigide ne permet pas de fléchir le pied à la propulsion », assure Claire Pons. « Le déroulé de pas sera incomplet. Tous les muscles de la cheville et du pied vont avoir tendance à se fatiguer ». Le principal risque est alors la tendinite ou la fracture de fatigue.
Eviter les semelles de propreté trop molles
« Il est vrai que ces semelles sont confortables », admet la podologue « mais elles diminuent la sensation au sol, ce qui a tendance à créer de l’instabilité ». Le problème ? « Cela a une répercussion directe sur la stabilité du bassin et du genou ». Les articulations fatiguent vite. « Vous risquez alors une tendinite ».
Veiller à ne pas porter des talons trop hauts
« La hauteur des talons est primordiale », insiste Claire Pons. « Les talons créent un dénivelé sous le pied, le bassin plonge vers l’avant, les fesses remontent. Plus ils sont hauts, plus les courbures du dos sont augmentées ». Le hic ? Cela n’est pas du tout physiologique. Ce ne sont pas vos cambrures naturelles. Donc vous risquez des lombalgies, cervicalgies…
Eviter d’avoir des chaussures trop serrées à l’avant du pied
« Il est nécessaire de faire attention à la largeur de la chaussure à l’avant du pied », prévient la podologue. « Elle doit respecter la largeur du pied ». Le risque ? « Que l’avant-pied soit compressé. Attention aux métatarsalgies, comprenez, une douleur au niveau de l’avant-pied ». Cela peut aussi favoriser les durillons et les déformations d’orteils (griffes).
Ajuster la taille des chaussures
Claire Pons recommande de toujours essayer les chaussures avant de les acheter. « Il n’est pas rare que l’on se retrouve avec des chaussures trop grandes ou trop petites », estime-t-elle. « Avec des talons, le risque, c’est que le pied avance dans la chaussure et qu’il se retrouve bloqué dans un entonnoir ». Cela favorise les hallux valgus ou « oignons », le syndrome de Morton (pincement des petits nerfs au niveau de l’avant-pied).
Privilégier les talons larges
Les talons larges permettent une meilleure stabilité. Optez pour des talons carrés ou compensés qui assurent un meilleur maintien que les talons aiguilles. « Le risque avec un talon étroit, c’est que le pied soit mal stabilisé. Les articulations se retrouvent dans une position instable, ce qui les fragilise ».
Choisir un talon bien centré
En magasin, vérifiez l’endroit où est situé le talon par rapport à la chaussure. « Le talon doit être centré, bien postérieur dans l’alignement de la tige pour une meilleure stabilité et pour éviter de fragiliser les chevilles », indique la spécialiste.
Limiter le port des talons
« Il faut, avant tout, faire preuve de bon sens », recommande la spécialiste. « On peut mettre des talons de temps à autres mais mieux vaut éviter de les porter tout au long de la journée ». Réservez donc le port des talons pour les entretiens professionnels ou pour vos soirées mais pensez à avoir toujours une paire de chaussures de rechange dans votre sac au cas où vous fatigueriez.
Marcher pieds nus de temps en temps
« Cela permet de renforcer les muscles stabilisateurs de la cheville et d’améliorer la capacité du muscle à réagir », explique Claire Pons. Le risque d’entorse sera alors limité.
Privilégier les lanières qui maintiennent le pied
« Le pied doit être bien maintenu dans la chaussure », indique Claire Pons. « Concrètement, il faut que la chaussure tienne au pied pour éviter de vous faire mal à la cheville ou à la voûte plantaire ».
Eviter de laisser vos talons s’user
Si vous constatez que vos talons sont trop abîmés, jetez-les ! Cela a un impact direct sur votre posture et vous risquez, à terme, de souffrir d’un mal de dos, de hanche ou de genoux. Petite astuce pour savoir si vos talons sont encore en état. « Il faut que le milieu de la tige soit dans l’alignement du milieu du talon ».
Respecter la forme de son pied
« Certaines femmes ont des pieds creux, d’autres ont des pieds plats », explique la podologue. « Il est important que la chaussure soit adaptée à la cambrure de ses pieds. A chaque physiologie de pied, appartient une chaussure différente. Le choix de la chaussure doit donc être personnalisé ».
Merci à Claire Pons, podologue.