"Avec le soleil et la chaleur, les micro-algues, parfois toxiques, prolifèrent le long du littoral, depuis Sète jusqu'à Boulogne-sur-Mer en passant par la pointe bretonne", a mis en garde jeudi 11 juillet l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) dans un bulletin d'alerte.

La prolifération de ces algues, aussi bien visible sur le littoral atlantique que méditerranéen, est visible sur cette carte.

Les nitrates que les agriculteurs déversent en trop grande quantité et qui finissent dans les cours d’eau, puis dans la mer, sont montrés du doigt et portés responsables de cette prolifération anormale.

Plusieurs plages du littoral interdites

"Il faudrait un train de camions pour tout retirer", s'est exclamé Christian Picot auprès de l'AFP, chargé de coordonner l’enlèvement des algues qui colonisent la Manche. À Gatteville-le-Phare, la maire, a même dû interdire l'accès d'une plage en raison de cette prolifération, une décision rare en Normandie.

"Il est nécessaire d'interdire l'accès à la plage de la grande masse" au regard des "risques de toxicité liés à la production des gaz résultant de la putréfaction des algues", précise l'arrêté municipal. Cette décision fait suite à une demande de l'Agence régionale de santé (ARS) de la Manche.

Mais ce n’est pas la seule plage concernée. Depuis fin juin, des amas de mélanges d'algues souillent de nombreuses plages normandes, de Gatteville à Caen-la-mer. En Bretagne, plusieurs plages ont été interdites ces dernières semaines à cause des algues vertes, jugées dangereuses pour la santé.

Quand elles entrent en décomposition, celles-ci peuvent en effet générer un gaz mortel.

Un risque de toxicité élevé

Selon l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), “les micro-algues produisent des toxines diarrhéiques, induisant des risques sanitaires pour les consommateurs de coquillages.”

Certaines micro-algues produisent des toxines amnésiantes ou paralysantes, a précisé à l'AFP Philippe Souchu, chercheur à l'Ifremer.

Sa présence peut entraîner des fermetures de zones conchylicoles. (zones de production ou de pêche de coquillages vivants, regroupant tout lieu de captage, d'élevage et de pêche à pied professionnelle.)

D'autres algues, non toxiques, s’avèrent "problématiques pour l'environnement, notamment l'été", assure l’institut. Ce type de prolifération peut se traduire par une coloration verte fluo inhabituelle de l'eau.

C'est par exemple le cas actuellement en baie de Vilaine, avec des nappes d'eau verte dues à la micro-algue Lepidodinium chlorophorum.

En 2009, un chauffeur routier prénommé Thierry Morfoisse, est mort en transportant des algues vertes dans les Côtes d’Armor. Suite à un procès, son décès fut reconnu comme un "accident du travail", lié à la "grande toxicité" de l’hydrogène sulfuré émanant des algues vertes.

Sources

"Gare à la prolifération d'algues sur tout le littoral français", allodocteurs.fr, 12 juillet 2019.

"Alertes aux micro-algues sur le littoral français", Ifremer, 11 juillet 2019. 

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