Un test sanguin pour prévoir l'arthrose jusqu'à 8 ans à l'avanceIstock
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle que l’arthrose touche plus de 500 millions de personnes dans le monde et que son incidence n’a cessé de grimper ces dernières années (+ 113% entre 1990 et 2019). En cause, le vieillissement de la population bien sûr (l’OMS rappelle encore que 73% des arthrosiques ont plus de 55 ans) mais aussi nos modes de vie, plus sédentaires ; l’activité physique régulière (la marche et le vélo en particulier) étant aujourd’hui reconnue comme une piste de prévention de l'arthrose, notamment celle du genou (on parle de gonarthrose) et de la hanche. Or, pour les 10 millions de Français touchés par cette maladie articulaire (chiffres de la Haute Autorité de Santé - HAS), le quotidien est largement handicapé par des raideurs, des gonflements, douleurs diffuses et perte de mobilité.

Les traitements médicamenteux (antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens) ou les infiltrations (acide hyaluronique, PRP) ne sont pas toujours efficaces et ne restaurant par l’articulation lésée. Dans ces conditions, pouvoir prédire des années en avance que l’on va développer une arthrose changerait considérablement le quotidien des futurs arthrosiques, en particulier des femmes, qui sont à 60% les plus touchées par cette maladie. D’autant qu’aujourd’hui, seule l’imagerie (dans la plupart des cas, la radio) peut permettre de poser un diagnostic, et jamais de façon précoce.

Des biomarqueurs de l’arthrose visibles dans le sang

Une équipe emmenée par la Dre Virginia Byers Kraus, professeure aux départements de médecine, de pathologie et de chirurgie orthopédique à l'Université Duke aux États-Unis, s’était déjà intéressée aux biomarqueurs (autrement dit aux marqueurs biologiques capables de déceler des processus pathogènes) détectables en cas d’arthrose, alors même que le cartilage ne présente aucune lésion et que le patient ne souffre d’aucune douleur ni d’aucun symptôme de l'arthrose.

Grâce à ces précédents travaux, les chercheurs avaient démontré une précision de 74 % desdits biomarqueurs dans la prédiction de la progression de l'arthrose du genou et une précision de 85 % dans son diagnostic.

Un test efficace pour détecter en avance l’arthrose du genou

Aujourd’hui cette même équipe va plus loin et dans une étude publiée fin avril 2024 dans la revue scientifique Sciences Advances, elle établit que le test sanguin capable d’isoler les biomarqueurs révélant l’arthrose en “sommeil” a des capacités prédictives augmentées, notamment en cas d'arthrose du genou.

En reprenant les résultats d’une première étude menée sur un panel de femmes britanniques, et étudiant les marqueurs biologiques de la cohorte suivie sur 10 ans, les chercheurs ont ainsi pu comparer les résultats des femmes diagnostiquées avec de l’arthrose avec celles qui n’en avaient pas.

Résultats ? Les biomarqueurs permettaient de déceler l’arthrose jusqu’à 8 ans avant l’imagerie.

Prévenir la survenue de l’arthrose pour mieux la traiter

Quel est l’intérêt de prédire la survenue d’arthrose ? Adopter au plus tôt les gestes préventifs (activité physique par exemple) et limiter la progression des lésions cartilagineuses.

Ceci est d’autant plus intéressant qu’une troisième étude de cette même équipe, publiée cette fois en 2019, semble montrer que notre cartilage, contrairement à ce que l’on pensait jusque-là, aurait une propension (pas complète certes) à se régénérer.

Sources

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adj6814

https://www.inserm.fr/dossier/arthrose/

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/osteoarthritis

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