Crise de goutte : l’exposition à la poussière augmente le risqueIstock

Longtemps appelée la "maladie des rois", la goutte évolue par poussées inflammatoires douloureuses. En effet, à l'époque, elle touchait principalement les personnes qui avaient les moyens de se nourrir en abondance. Aujourd'hui, les crises de goutte sont toujours la conséquence d’un régime alimentaire riche en matières grasses et protéines animales. Et selon les estimations en vigueur, une majeure partie des patients souffrant de crises de goutte ont aussi une consommation excessive d’alcool.

La goutte est provoquée par des dépôts d’une substance appelée acide urique dans les articulations, ce qui entraîne l’inflammation. L’éthanol contenu dans les boissons alcoolisées contribue très fortement à la sécrétion de l’acide urique. Les crises peuvent être imprévisibles et causer des douleurs très intenses au niveau des articulations.

D’autres facteurs agissent dans la survenue de la goutte. Les résultats d’une étude présentée aujourd’hui à Madrid, au Congrès européen de rhumatologie annuel (EULAR 2019), démontrent une autre cause favorisant la goutte. Il s’agit de la poussière inorganique.

Certains métiers, particulièrement concernés par le risque

"Les poussières inorganiques sont constituées de poussières à base de minéraux telles que l’amiante, la silice et le charbon", détaille l’étude. Certaines professions sont particulièrement concernées par ce risque puisqu’elles impliquent une forte exposition à ces substances. On note les nettoyeurs, le personnel de maintenance, les plombiers, les électriciens, les monteurs d’automobile, mais encore les soudeurs et les mécaniciens de machinerie.

Cette catégorie professionnelle avait déjà été associée à la survenue d’autres maladies rhumatismales inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde. "C’est la première fois que l’exposition professionnelle aux poussières inorganiques est associée au développement de la goutte", a témoigné Valgerdur Sigurdardottir, chercheur au Département de rhumatologie et de recherche sur l’inflammation (Université de Göteborg, Suède).

L’obésité et l’alcoolisme, des facteurs de risque connus

Cette étude énonce aussi d’autres facteurs de risque par rapport à la goutte. "La génétique ou le train de vie ont un impact sur le développement de l’inflammation", partagent les auteurs de la recherche. Ces derniers rappellent également les principaux facteurs de risque déjà connus. "La goutte est très fortement liée à l’obésité et à l’alcoolisme : elle est deux fois plus probable chez les patients alcooliques et plus de trois fois chez les patients obèses".

Sources

Exposure to inorganic dust increases risk of gout in women by 27%, EurekAlert!, 12 juin 2019

Vidéo : Goutte : attention aux risques de complication mortelle

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