Rester assis favorise le sentiment de dépression et d’anxiétéAdobe Stock

Entre le télétravail, le visionnage de votre série préférée ou même les bouchons sur la route, vous êtes parfois assis pendant de longues périodes sans même vous en apercevoir. Or, il est bien connu que la sédentarité n’est pas recommandée pour la santé… et pas uniquement physique.

Une étude menée par des chercheurs de l'université de l'Iowa publiée dans la revue Frontiers in Psychiatry début octobre 2021 montre que rester assis n’était pas bon pour le moral, non plus.

Une activité physique amoindrie favorise la dépression

"S'asseoir est un comportement sournois", a expliqué Jacob Meyer, professeur adjoint de kinésiologie à l'Iowa State University et auteur principal de l'article. "C'est quelque chose que nous faisons tout le temps sans y penser." Le scientifique et son équipe ont profité du confinement organisé durant les premiers mois de l’épidémie de la COVID-19 pour étudier les effets de cette position sur l’organisme.

Ils ont interrogé plus de 3 000 personnes vivant aux USA. Les participants devaient indiquer combien de temps ils passaient à faire des activités, comme s'asseoir, regarder des écrans et faire de l'exercice, et comparer ces comportements avec l'époque pré-pandémique. À l'aide d'une échelle clinique standardisée, ils ont également précisé leur bien-être mental (sentiment de dépression, anxiété, sentiment de stress, solitude).

L’analyse de ces données montre que les volontaires qui respectaient les directives américaines en matière d'activité physique (c'est-à-dire entre 2h30 et 5h d'activité physique modérée à vigoureuse chaque semaine) avant la pandémie, ont réduit leur activité physique de 32%, en moyenne pendant les restrictions liées à la covid-19 (confinement, couvre-feu, télétravail généralisé…). Les mêmes individus ont déclaré se sentir plus déprimés, anxieux et seuls.

Confinement : plus difficile de s’en remettre pour les plus sédentaires

Dans un deuxième temps, les participants étaient invités à remplir le même sondage toutes les semaines entre avril et juin 2020. "Dans cette seconde étude, nous avons constaté qu'en moyenne, les gens ont vu leur santé mentale s'améliorer au cours de la période de huit semaines", a précisé Jacob Meyer.

"Les gens se sont adaptés à la vie pendant la pandémie. Mais pour les personnes dont le temps d'assise est resté élevé, leurs symptômes dépressifs, en moyenne, ne se sont pas rétablis de la même manière que ceux des autres".

L’expert reconnaît que ses travaux ne permettent pas d’affirmer que la position assise provoque les signes de dépression et d’anxiété. Toutefois, pour lui, il est possible que "les personnes qui étaient plus déprimées s'asseyent plus ou que les personnes qui s'asseyent plus soient devenues plus déprimées". Il ajoute que sa découverte "mérite certainement une enquête plus approfondie".

"Je pense qu'être conscient de certains des changements subtils que nous avons apportés pendant la pandémie et de la façon dont ils pourraient être bénéfiques ou néfastes est vraiment important alors que nous visons l'après pandémie", déclare-t-il.

Faire des pauses même chez soi

Pour éviter les effets néfastes de la sédentarité, Jacob Meyer recommandé aux gens de faire des pauses lorsqu'ils sont assis pendant de longues périodes. "Si vous ne marchez plus dans le couloir pour vous rendre à des réunions en personne, vous pouvez toujours intégrer cette pause de la position assise en faisant une courte promenade avant et après votre appel Zoom", propose le scientifique.

Aller chercher le pain à pied, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, faire le tour de pâté de maisons avant et après une journée de télétravail sont d’autres moyens de limiter la sédentarité.

Sources

https://www.news.iastate.edu/news/2021/11/08/sittingdepression

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyt.2021.741433/full

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