Phlébite et varice : quelles différences ?Adobe Stock
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Avoir de belles jambes, ça se travaille ! Et à mesure que nous prenons de l’âge, de nouveaux facteurs doivent être pris en compte pour assurer la beauté de nos gambettes. Mais avant de s’inquiéter par rapport à un éventuel défaut physique lié à un problème de santé, il est essentiel de bien savoir de quoi on parle. 2 pathologies sont souvent confondues car elles touchent généralement la même zone : la varice et la phlébite. On va le voir, ce n’est pourtant pas du tout la même chose.

Qu'est-ce qu'une phlébite ?

Une phlébite correspond à la formation d'un caillot sanguin, appelé thrombus (d'où le nom de thrombose), qui survient au niveau d'une veine et qui l'obstrue. Une phlébite peut se former au niveau de n'importe quelle veine de l'organisme. Elle est cependant généralement située au niveau des membres inférieurs (mais elle peut se situer au niveau des membres supérieurs, les symptômes seront les mêmes) : mollet, cuisse, jambe...

En France, chaque année on recense 50 000 à 100 000 cas de phlébites, selon Santé publique France.

Qu’est-ce qu’une varice ?

Une varice est une dilatation anormale d'une veine, souvent visible sous la peau. Bien qu'elle soit en général bénigne, certains signaux doivent vous alerter, car ils peuvent être annonciateurs d'une insuffisance veineuse, d'une dermite ocre ou d'un œdème.

Le réseau veineux des membres inférieurs comporte :

  • un réseau profond constitué de veines situées dans les muscles (elles transportent 90 % du sang veineux)
  • un réseau superficiel de veines situées sous la peau (10% du sang veineux transporté)

C’est le réseau superficiel de veines qui peut être le siège de varices. Une varice des jambes - puisque c’est ce qui nous intéresse ici - est une dilatation permanente d'une veine du réseau veineux superficiel des membres inférieurs. Cette veine se déforme en devenant tortueuse et allongée de façon anormale.

Les varices sont le reflet le plus fréquent de l'insuffisance veineuse chronique, qui se traduit par une mauvaise circulation du sang dans les veines. Elles touchent entre 11 et 24% de la population dans les pays industrialisés. À noter : les varices peuvent être des séquelles d'une phlébite profonde.

La phlébite, ça ressemble à quoi ?

Il est important de faire la distinction entre phlébite superficielle et phlébite profonde. Dans le premier cas, la veine atteinte est rouge et chaude. Elle forme un "cordon" veineux dur, tuméfié et douloureux. La phlébite superficielle se traduit par une inflammation de la paroi de la veine ainsi que son obstruction par un caillot. Cette inflammation peut s'étendre à la zone de peau environnante. La veine est souvent visible puisqu’il s’agit d’une veine de surface. Si la veine n'est pas totalement bouchée, les symptômes peuvent être minimes.

Dans le second cas, on constate une douleur au mollet ou à la cuisse, qui peut se propager dans toute la jambe. Il peut aussi s’agir d’un engourdissement ou de crampes. La peau est dure, bleuâtre/violette dans la zone de la veine. La phlébite profonde entraîne également :

  • un essoufflement et une sensation de gêne respiratoire
  • un durcissement et un gonflement du mollet, parfois jusqu'à la cuisse ou de la jambe entière
  • une tachycardie
  • des douleurs thoraciques
  • une toux irritative, parfois accompagnée de crachats sanglants
  • une sensation de chaleur : la peau est plus chaude au toucher
  • une légère fièvre

À noter : l'insuffisance veineuse chronique favorise la survenue des varices, mais aussi des phlébites superficielles. C'est une maladie chronique, on ne peut donc pas s’en débarrasser. “La maladie peut rester stable toute la vie ou s’aggraver progressivement, voire se compliquer”, note Ameli.

La varice, ça ressemble à quoi ?

“Au stade des varices, on peut constater une dilatation d'une ou de plusieurs veines qui sont d’abord fines (moins de 3 millimètres de diamètre). Elles deviennent ensuite plus visibles et prennent, si elles évoluent, un aspect de cordon bleuté et tortueux palpable sous la peau des mollets ou des cuisses”, indique l’Assurance Maladie.

Est-ce que c’est dangereux ?

“Le caillot de la phlébite profonde peut migrer accidentellement jusqu'à l'artère pulmonaire et l'obstruer.Il provoque alors une embolie pulmonaire dont les conséquences pulmonaires et cardiaques mettent en jeu le pronostic vital”, explique l’Inserm. L’embolie pulmonaire est en effet la troisième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires et les cancers. En 2004, cette maladie veineuse a entraîné 370 000 décès dans 6 pays européens.

La varice, toutefois, n’est pas dangereuse : en général, il n’y a pas de complications associées. Cependant, dans bon nombre de cas et lorsque les varices sont anciennes, il se forme à proximité des lésions de la peau (de la pigmentation anormale) ou des ulcères dus à une mauvaise circulation du sang.

Phlébite et varice : comment les traiter ?

Pour soigner une phlébite superficielle, un traitement local est nécessaire, s auf si elle est située à proximité d’une veine profonde. On peut, dans ce cas, aller jusqu’à l’injection d’anticoagulants par voie injectable (Arixtra). Par ailleurs, il faut également porter des bas de contention pour phlébite prescrits par le médecin.

Pour rappel, les bas de contention pour phlébite permettent de diminuer les symptômes, en particulier l’œdème induit par l’obstruction de la veine. La contention est recommandée pour une durée d’au moins 3 mois, mais dure le plus souvent 6 mois.

Pour les phlébites dites profondes, le traitement a pour objectif de prévenir l’embolie pulmonaire et la survenue d’une maladie post-phlébitique. Celui-ci repose sur la prise d’un anticoagulant et le port de bas de contention pour phlébite.

D'ailleurs, il existe plusieurs catégories de médicaments antithrombotiques, les principaux sont :

  • Les anti-vitamines K (AVK)

Ces antivitamines K agissent en occupant la place de la vitamine K dans des réactions indispensables à la synthèse de certains facteurs de la coagulation. Leur but est d’éclaircir le sang pour empêcher la formation de caillots.

  • Les anticoagulants oraux directs (AOD)

Les anticoagulants oraux directs ont l'avantage théorique, par rapport aux antivitamines K, de ne pas requérir de contrôle sanguin régulier, d'avoir peu d'interactions médicamenteuses, d'avoir un délai d'action court et de ne pas nécessiter de régime alimentaire.

À noter que contrairement aux antivitamines K, les anticoagulants oraux directs ne peuvent pas être donnés en cas d’insuffisance rénale ou de valve cardiaque mécanique, contrairement aux antivitamines K.

7 solutions anti varices et varicosités

Si vous avez des varicosités ou des varices, il existe aujourd’hui des interventions rapides et sans douleur :

  1. Le microscléroses contre les varicosités : des micro-injections, sans anesthésie, permettent leur disparition totale. A noter que le laser externe n’est qu’une alternative, souvent plus chère, car le prix varie entre 30 et 50 € la séance non remboursée (nombre de séances en fonction des veinules à traiter). A faire en cabinet, elles ne sont généralement pas douloureuses. Toutefois, ces injections entraînent des bleus durant quelques jours.
  2. L'echosclérose à la mousse : Cette méthode, relativement récente, réduit les risques de récidive et peut souvent remplacer la chirurgie. Elle permet d’enlever les varices superficielles, ou plus grosses comme la veine saphène, en injectant une mousse sclérosante. L’angiologue guide son geste par échographie. Moins dosée, mais plus efficace que les produits utilisés en sclérothérapie, la mousse est introduite à l’aide d’un cathéter ou d’aiguilles. A 40 € la séance d’échosclérose + consultation, cette intervention est en partie pris en charge par la Cnam. A faire dans un cabinet, selon le Dr Mougeolle, angiologue, "ce n'est pas douloureux."
  3. La sclérothérapie contre les petites et moyennes varices : C’est le traitement le plus courant des varices de petit et moyen calibre. La technique consiste à injecter à l’aide d’une aiguille, sans anesthésie, une substance irritante dans les veines malades qui durcissent et se bouchent. Ne laissant plus passer le sang, elles se détruisent progressivement. Entre 50 € et 100 € la séance (nombre de séances selon les veines à traiter), elle est couvert en partie par la Sécurité sociale (sauf pour raison esthétique).
  4. Le stripping : Technique de référence, elle est ancienne et remboursée à 100 %. Cet acte chirurgical consiste à enlever la veine saphène, souvent retirée en cas de grosses varices, tout en supprimant les petites. Sous anesthésie générale ou rachianesthésie, le médecin effectue 2 petites incisions à la cheville et au pli de l’aine. Pour ce faire, il faut aller dans hôpital et un arrêt maladie de 2 à 3 semaines pourra être prescrit. Néanmoins, cela peut s'avérer douloureux. Le port de bas de contention est obligatoire et des hématomes post-opératoires durant 2 à 3 semaines peuvent apparaitre.
  5. Les procédés endovasculaires : Cette méthode utilise soit la lumière (Laser), soit la radiofréquence (Venefit®) pour détruire la veine saphène (principale) souvent liée à de grosses varices. Introduite sous anesthésie locale, une sonde de petit calibre envoie de l’énergie pour brûler les parois veineuses. La varice se sclérose sans que les autres tissus soient endommagés. Entre 600 et 1200 € pour une jambe au Laser, cette méthode n'est pas remboursé. Pour Venefit®, la séance coûte 200 € et est en partie couvert par la Cnam. Moins doulourese que le stripping, l’intervention au laser fait souvent mal au 4e et 5e jour post opératoire.
  6. Phlébectomie ambulatoire contre les varices de 1 à 3 mm : Il s’agit d’une petite chirurgie, très bien tolérée et réalisée sous anesthésie locale. L’intervention consiste à extirper les petites varices visibles (1 à 3 mm) à l’aide d’un minuscule crochet, par de toutes petites incisions d’1 mm. La veine malade est extraite segment par segment. A partir de 160 € pour une veine courte, celle-ci est prise en charge partiellement par la Cnam. A effectuer en cabinet ou à l'hôpital (ambulatoire), cette intervention n'est pas doulourese selon le Dr Christian Mougeolle, angiologue. Par ailleurs, aucun point de suture, aucune cicatrice, mais des bandages élastiques 2 à 3 semaines et des bleus 1 à 2 semaines seront à prendre en compte.
  7. L’Asval pour préserver la saphène : La technique est proche de la phlébectomie de Müller. Elle part du principe que les varices se propagent du bas vers le haut et non l’inverse. L’angiologue retire, sous anesthésie locale, grâce à des micro-incisions, les veines malades collatérales qui dépendent de la veine saphène en conservant cette dernière. A 200 € minimum (selon le nombre de veines et leur longueur), la mtéhode est prise en charge partiellement par la Cnam.
Sources

"Phlébites : jambes lourdes ou varices doivent-elles alerter ?", un article du Figaro Santé.

https://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/11/06/19408-phlebites-jambes-lourdes-varices-doivent-elles-alerter

"Comprendre les varices des jambes", une fiche d'Ameli.

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/varices-jambes/reconnaitre-varice

"Varices", une fiche du dictionnaire Vidal.

https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/varices.html

"Thrombose veineuse (Phlébite)", une fiche de l'Inserm.

https://www.inserm.fr/dossier/thrombose-veineuse-phlebite/

Merci à Christian Mougeolle, angiologue

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mots-clés : jambes
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