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La question peut paraître saugrenue mais elle est étayée par une recherche très sérieuse. Menée par des scientifiques américains et suédois, une nouvelle étude avance un lien entre l'ablation de l'appendice, aussi appelée "appendicectomie", et la réduction du risque de développer la maladie de Parkinson.

L'appendice, un réservoir à protéines de la maladie de Parkinson

L'appendice serait, selon les constatations des scientifiques, un réservoir à protéines "alpha-synucléine" de forme anormales, même chez les adultes non atteints par la maladie. L’alpha-synucléine est une protéine très abondante dans l’organisme et en particulier dans le cerveau. Sa fonction n’est pas bien connue mais la protéine semble, entre autre, jouer un rôle dans la transmission des signaux dans le cerveau ainsi que dans la régulation des niveaux de dopamine. La maladie de Parkinson fait partie du groupe de pathologies définies comme "synucléopathies" qui sont caractérisées par la présence d’agrégats anormaux de protéines au sein des cellules nerveuses : les "corps de Lewy". Un des composants principaux des corps de Lewy est la protéine alpha-synucléine. "Ces agrégats - bien que toxiques lorsqu'ils sont dans le cerveau - sont tout à fait normaux lorsqu'ils figurent dans l'appendice" a explicité le chercheur du Van Andel Research Institute, aux États-Unis, qui a participé à l'étude.

Dans deux études épidémiologiques à grande échelle, les auteurs ont démontré qu'une appendicectomie survenue plusieurs décennies auparavant réduisait le risque de développer une maladie de Parkinson.

- Dans la première, ils ont analysé les dossiers médicaux de 1,698 millions de Suédois adultes et ont constaté que les chances de développer la maladie étaient 19,3% plus faibles chez les personnes qui avaient subi une appendicectomie.

- Dans la deuxième portant sur 849 patients atteints de la maladie de Parkinson, une appendicectomie au moins 30 avant était associé à un retard de 3,6 ans en moyenne de l'apparition de la maladie.

- Les scientifiques ont aussi indiqué dans leur conclusion qu'une appendicectomie a retardé l'âge d'apparition de la maladie chez les personnes ayant des antécédents familiaux mais n'a eu aucun effet chez les personnes sans antécédents familiaux parkinsoniens.

L'appendice, loin d'être inutile !

Si on pensait jusqu'ici que la maladie de Parkinson prenait naissance dans les intestins, il se pourrait en fait qu'elle débute précisément au niveau l'appendice (ex-croissance de l'intestin). "Nos résultats indiquent que l'appendice est un site d'origine pour la maladie de Parkinson et une voie pour la mise au point de nouvelles stratégies de traitement exploitant le rôle du tractus gastro-intestinal dans le développement de la maladie", a déclaré le Dr Viviane Labrie, l'un des auteurs de l'étude publiée dans le journal Science Translational Medicine. Si on la pensait inutile, l'appendice n'a donc pas fini de surprendre. Comme l'ont indiqué les auteurs : "Sa muqueuse est riche en cellules immunitaires et l’une de ses fonctions principales est d’aider le système lymphatique à détecter et à éliminer les agents pathogènes, ainsi qu’à réguler la composition bactérienne intestinale. L'appendice peut ainsi être sujet à une accumulation de protéines α-synucléine affectant le risque de maladie de Parkinson, bien que cela n'ait pas encore été étudié en détail."

Sources

The vermiform appendix impacts the risk of developing Parkinson’s disease. Bryan A. Killinger,*, Zachary Madaj, Jacek W. Sikora, Nolwen Rey, Alec J. Haas, Yamini Vepa, Daniel Lindqvist, Honglei Chen, Paul M. Thomas, Patrik Brundin, Lena Brundin and Viviane Labrie,† Science Translational Medicine  31 Oct 2018. Vol. 10, Issue 465, eaar5280.

- Les vaccins alpha-synucléine, France Parkinson

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