Médicaments : les alternatives aux déremboursementsIstock
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Gaviscon®, Phosphalugel® : médicaments de confort ?

Certains anti-acides, couramment prescrits en cas de maux de ventre, de brûlures d'estomac ou encore de reflux gastro-oesophagien voient leur taux de remboursement chuter à 15%, contre 35%. Le Gaviscon® (alginate de sodium), le Phosphalugel® (phosphate d'aluminium) et le Xolaam® (hydroxyde d'aluminium) en font partie. En cause, leur efficacité jugée "faible" ou "insuffisante" au grand dam de certains pharmaciens. "Leur efficacité n'est pas désuète", explique Xavier Jacques, pharmacien.

Combien coûtent-ils ? De 2 à 4 euros la boîte selon le dosage et la forme.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Les gens pourront se faire prescrire de l'Inexium® (ésoméprazole), du Pantoprazol® ou de l'Omeprazol®. Ils appartiennent à la famille des IPP (Inhibiteurs de la pompe à proton), qui ont une activité assez proche du Gaviscon, du Phosphalugel et du Xolaam", explique Xavier Jacques. Ces médicaments uniquement disponibles sur ordonnance coûtent 5 à 30 euros et sont remboursés à 65%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Abufène® : les THM comme alternative !

Souvent prescrit pour lutter contre les bouffées de chaleur (associées à la ménopause), l'Abufène® (bêta-alanine) n'est maintenant plus remboursé (au lieu d'un remboursement à 35%, puis à 15%). Pourtant, "il est utilisé depuis les années 2000 comme palliatif aux compléments hormonaux (THS/THM). Ces derniers ayant démontré des effets secondaires importants, comme une majoration du risque de cancer et de troubles cardiovasculaires", rappelle Xavier Jacques, pharmacien.

Combien coûte-t-il ? Entre 10 et 15 euros la boîte.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Il faudra probablement revenir aux hormones de substitution comme les THS et les THM, médicaments uniquement disponibles sur ordonnance et dont le traitement doit être le plus court possible, avec une réévaluation tous les ans", répond notre interlocuteur.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Myolastan® : le mal de dos, du luxe !

"Soigner son mal de dos devient du luxe !", lance Xavier Jacques, pharmacien. Et pour cause, le Myolastan® (tétrazépam), "Médicament de référence contre la contracture musculaire" fait partie des déremboursements de 35% à 15%.

Combien coûtent-ils ? Environ 5 euros la boîte selon le dosage et la forme.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Dans la même classe pharmaceutique (myorelaxant), il n'y en aura plus. Il ne reste plus que la bouillote bien chaude, des anti-inflammatoires et des séances chez le kiné", répond le pharmacien.

A noter : Le Coltramyl®, autre célèbre décontractant musculaire, est aussi déremboursé à 15%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Zovirax® : déremboursé à 15 %

Traitement par excellence de l'herpès, le Zovirax® (aciclovir) est lui aussi concerné par la nouvelle vague de déremboursement. Plus précisément, sa forme en tube crème de 10g (Zovirax® 5%) bénéficie d'un remboursement de 15%, au lieu de 35% auparavant. Sa version en tube de 2g n'est quant à elle plus remboursée.

Combien coûte-t-il ? Environ 15 euros le tube.

Quelle est l'alternative remboursée ? Sous forme de crème, il n'y a pas d'alternative. Le Zelitrex® (valaciclovir) est un équivalent au Zovirax® remboursé à 65% mais n'existe que sous forme de comprimés.

A noter : Les comprimés de Zovirax® remboursés à 65% ne sont pas concernés par cette vague de déremboursement.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Debridat® : à remplacer par le Spasfon® ?

Debridat® : à remplacer par le Spasfon® ?© IstockL'un des médicaments spasmolitiques le plus prescrit, le Débridat® (trimébutine) est dans la ligne de mire de la Haute autorité de santé. Indiqué contre les douleurs du tube digestif, des voies biliaires et les troubles du transit, il est déremboursé à 15%, contre 35% auparavant.

Combien coûte-t-il ? De 2 à 6 euros la boîte selon le dosage et la forme.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "La meilleure alternative était le Spasfon® en comprimé ou le Spasfon Lyoc®", conseille Xavier Jacques, pharmacien. Ces médicaments sont aujourd’hui vendus entre 2 et 4 euros". Ces médicaments ont eux aussi été déremboursés, et ne bénéficient que d'un remboursement à hauteur de 15%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Hexomédine® : produit de référence...

Plaies, brûlures... Les petits bobos devraient bientôt coûter plus cher ! L'Hexomédine® fait partie de la liste des médicaments déremboursés à 15% (au lieu de 35%). Pour Xavier Jacques, pharmacien : "C'est un produit de référence. Le dérembourser c'est le juger comme un produit de confort, ce qui n'est pas le cas !"

Combien coûtent-ils ? Environ 3 euros la boîte selon la forme et le dosage.

Quelle est l'alternative remboursée ? Biseptine® et certaines formes de Betadine® (mais elle est colorée donc pas toujours esthétique à appliquer sur certains endroits) sont remboursables à 30%.

A noter : Dermobacter®, autre célèbre antiseptique, est aussi déremboursé à 15%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Rhinadvil®, Rhinureflex® : antirhumes classiques

Rhinadvil®, Rhinureflex® : antirhumes classiques© IstockRhinadvil®, Rhinureflex®, Derinox®, Deturgylone®... De nombreux médicaments vasoconstricteurs (très précieux en cas de rhume ou de rhinite !) sont totalement déremboursés. Pourtant, "leur efficacité est bien réelle", insiste Xavier Jacques, pharmacien.

Combien coûtent-ils ? Environ 3 euros la boîte selon le dosage et la forme.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Il n'y a plus de médicaments dans cette classe pharmaceutique qui sont remboursés après la vague de déremboursement de 2013", répond le pharmacien.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Toplexil® : déremboursement d'un sirop phare !

"C'est LE sirop phare en cas de toux sèche le plus prescrit en France", explique Xavier Jacques, pharmacien. Pourtant, le Toplexil® (oxomémazine ) est lui aussi inscrit sur la liste des médicaments déremboursés depuis 2014. "On ne peut pourtant pas dire qu'il n'est pas, ou peu, efficace. Il a en plus l'avantage de pouvoir être donné aux nourrissons de plus d'un an, aux enfants et aux adultes", rappelle notre interlocuteur.

Combien coûte-t-il ? Environ 3 euros la boîte.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Il y a par exemple le Biocalyptol® (pholcodine) mais uniquement pour les adultes, sur ordonnance. Sinon, le Tussidane® (dextrométhorphane) pour les enfants". Ces sirops coûtent environ 3 euros la boîte et sont remboursés à 30%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Physiogine® : un déremboursement partiel !

Physiogine® : un déremboursement partiel !© IstockMédicament souvent utilisé à la ménopause, notamment pour lutter contre les bouffées de chaleur, le Physiogine® (oestriol) sous forme d'ovules est déremboursé à 15%. Ses formes crème et comprimés restent remboursées à 30%.

Combien coûte-t-il ? Environ 4 euros la boîte de 15 ovules.

Quelles sont les alternatives remboursées ? Sous forme d'ovules, il n'y a pas d'alternative. Par contre sous forme de crème vaginale "il y a le Gydrelle® ou le Trophicrème® qui sont également à base d'oestrogènes", répond Xavier Jacques, pharmacien. Disponibles uniquement sur ordonnance, ils coûtent 4 à 5 euros la boîte et sont remboursés à 30%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Profenid® : contre les rhumatismes

Très utilisé pour soulager douleurs, rhumatismes ou encore arthrose, le Profenid® (kétoprofène) sous sa forme gel fait partie des anti-inflammatoires dont la commercialisation a été interrompue. Ses formes comprimés, gélules, suppositoires sont remboursées à 65 et 30%.

Combien coûte-t-il ? Entre 2 et 6 euros selon le dosage et la forme.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "On peut utiliser le Voltarène Emulgel® (diclofénac)", explique Xavier Jacques, pharmacien. Sa forme gel coûte de 2 à 5 euros le tube et est remboursé à 30%.

A noter : Tous les gels de Ketoprofene® (Ketoprofene Biogaran®, Ketoprofene Zydus France®...) sont déremboursés.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Tanakan® : contre le déficit cognitif

Tanakan® : contre le déficit cognitif© IstockAyant pour principe actif le ginkgo biloba, le Tanakan® est un médicament utilisé pour lutter contre le déficit cognitif, notamment les pertes de mémoire. Il est aussi concerné par le déremboursement total. Est-ce injustifié ? Pour le coup, pas vraiment. "Son efficacité n'est pas vraiment prouvé. Son effet sur la mémoire est plus du confort", explique Xavier Jacques, pharmacien.

Combien coûte-t-il ? De 5 à 17 euros la boîte selon le dosage et la forme.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Il n'y en a pas", répond notre interlocuteur.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Feldene® : trop d'effets secondaires ?

Contre les douleurs, vous allez peut-être devoir vous passer du Feldene® (piroxicam) d'ici peu, du moins sous sa forme injectable et rectale ! Sous ses formes, le médicament est en effet déremboursé à 15%. "C'est un très bon anti-inflammatoire mais avec des effets secondaires lourds (très agressif pour l'estomac notamment). Il est très peu utilisé, et ce depuis pas mal de temps", précise Xavier Jacques, pharmacien.

Combien coûte-t-il ? De 3 à 7 euros la boîte selon la forme et le dosage.

Quelles sont les alternatives remboursées ? "Le traitement le plus proche du Feldene® serait le Mobic® (méloxicam). On peut aussi choisir le Voltarène® (diclofénac)", répond notre interlocuteur. Ces médicaments, disponibles uniquement sur ordonnance, coûtent 2 à 12 euros la boîte et sont remboursés de 65%. Ils sont donnés ici à titre d'exemple.

A noter : Le Feldene® en comprimés reste remboursé à 30%.

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Reconnaître un médicament déremboursé ?

Reconnaître un médicament déremboursé ?© IstockAvant, pour connaître le taux de remboursement d'un médicament, c'était simple. Il suffisait de repérer la couleur de leur vignette :

  • Vignette blanche barrée : médicaments reconnus comme irremplaçables et plutôt coûteux, occasionnant un remboursement de 100 %
  • Vignette blanche : remboursement à 65%
  • Vignette bleue : médicaments destinés au traitement des affections sans caractère habituel de gravité ou dont le service médical rendu n’a pas été considéré comme majeur ou important, remboursement à 35%.
  • Vignette orange : elle indique le remboursement à 15%.

Mais cette mesure n’a duré que deux ans. Elle a été abandonnée en juillet 2014. Pour connaître le taux de remboursement de leurs médicaments, les patients devront maintenant consulter la base de données du médicament sur le site gouvernemental ou en pharmacie sur le logiciel des officines (information figurant également sur la facture émise par la pharmacie).

A noter : Le taux de remboursement à 15% a été créé une première fois en 2007 pour être retiré en janvier 2008 (les médicaments concernés ayant finalement été totalement déremboursés par la sécurité sociale). Il est de nouveau en vigueur depuis le 17 février 2010 (date de publication au Journal Officiel).

Qui décide le remboursement des médicaments ?

Avant d'être remboursé par la sécurité sociale, un médicament doit passer par deux instances qui font autorité dans le secteur médical : la Haute autorité de santé (HAS) et le Comité économique des produits de santé (CEPS). La première rassemble une commission (appelée "Commission de transparence") constituée de médecins hospitaliers, de médecins généralistes et de pharmaciens. Ils définissent le service médical rendu du médicament : majeur ou important, modéré ou faible (mais justifiant le remboursement), insuffisant (ne justifiant pas de remboursement). Leur avis est ensuite transmis au CEPS qui fixe le prix du médicament. L'Union Nationale des Caisses d'Assurance Maladie (UNCAM) fixe enfin son taux de remboursement. Le CEPS est rattaché au ministère de la Santé.

Certains déremboursements sont justifiés !

Certains déremboursements sont justifiés !© IstockParmi les médicaments qui sont déremboursés, certains sont heureusement très peu utilisés. Par exemple, le Fonlipol® (médicament anticholestérol). Selon Xavier Jacques, pharmacien : "Je ne l'ai jamais vendu" et il ajoute : "C'est un produit désuet. On a mieux depuis, les statines et les fibrates notamment". Son déremboursement se justifie donc plus que d'autres. Il n'est d'ailleurs plus commercialisé.

Valium®, Urispas® : ils échappent au déremboursement !

On les attendait sur la liste des nouveaux déremboursements mais le Valium® ou encore l'Urispas® y échappent ! Tant mieux puisque le premier est un anxyolitique très utilisé qui "a de nombreuses indications", rappelle Xavier Jacques, pharmacien. Enfin, pour l'Urispas®, médicament antispasmodique prescrit en cas d'incontinence urinaire, ses usagers seront tout simplement ravis qu'ils restent pris en charge à 30% !

Attention : demandez toujours l'avis du médecin ou d'un pharmacien avant de prendre un traitement.

Sources

Remerciements au Dr Xavier Jacques, pharmacien

La liste des médicaments déremboursés, 16 avril 2010, journal officiel de la république française

Avis relatif aux décisions de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie portant fixation du taux de participation de l’assuré applicable à des spécialités pharmaceutiques, journal officiel de la république française, 16 avril 2010.

Vidal.fr

Afssaps

HAS

Ministère de la Santé

LEEM, les entreprises du médicament

Assurance maladie, Ameli.fr

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Vidéo : Refuser les médicaments génériques pourrait vous couter cher

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