Ce test simple peut prédire si un traitement va fonctionner pour vousIstock

Un test appelé pharmacogénétique ou pharmacogénomique permet d’étudier les interactions entre les médicaments (pharma) et les gènes d'un individu (génome).

Le Dr Judy Stone, spécialiste des maladies infectieuses et auteure de "Conducting Clinical Research", a expliqué au magazine Forbes, le 23 avril 2019, que si les gènes pouvaient contrôler la façon dont les médicaments sont métabolisés selon les individus, certains traitements pourraient être personnalisés et mieux adaptés.

Un système qui pourrait considérablement améliorer les traitements médicaux. Il pourrait "aider à suggérer le dosage de certains médicaments anti-VIH, médicaments psychiatriques, statines, opioïdes, médicaments anticancéreux et anticoagulants, mais pas de tous les médicaments", ajoute l’auteure.

Vers la fin des effets indésirables ?

L’utilisation de ce test est simple : un écouvillon placé à l'intérieur de la bouche permet de prélever des cellules de la joue. L'ADN y est ensuite extrait des cellules extraites. Puis, il est testé pour examiner des enzymes spécifiques qui métabolisent des médicaments, des cibles de médicaments ou des réponses immunitaires.

La spécialiste des maladies infectieuses insiste sur le fait que la mauvaise prise de médicaments peut avoir une portée sur l'appartition de nombreux effets indésirables graves chez les individus sous traitement. "En effet, près des deux tiers d'entre eux recevront probablement un médicament les exposant à un événement indésirable grave au cours des cinq prochaines années", rapporte l’auteure.

De plus, les risques sont plus élevés pour les personnes âgées car les interactions entre différents médicaments sont plus dangereuses. Par exemple, chez les personnes entre 62 et 85 ans, 87% prendraient au moins un médicament et 36%, cinq médicaments ou plus. Selon une étude Medicare, chaque patient sortant de l’hôpital aurait reçu en moyenne une ordonnance pour quatorze médicaments.

Une utilisation encore très limitée

Les tests pourraient donc réduire certains risques, évitant ainsi des hospitalisations et des décès. Aux Etats-Unis, "les complications liées aux médicaments sont courantes. Ils provoquent 1,3 million de visites aux services d'urgence chaque année, 350 000 entraînent des hospitalisations et coûtent plus de 3,5 milliards de dollars par an", précise le magazine Forbes.

Cependant, malgré l'intérêt du test, les compagnies d’assurance refusent encore la plupart du temps la couverture du ce dernier car elles le considèrent comme "non médicalement nécessaire", hormis certains médicaments tels que les antidépresseurs amitryptyline (Elavil) ou nortriptyline (Pamelor) et le clopidogrel (Plavix).

Les sociétés pouvant proposer des tests pharmacogénétiques sont principalement axés sur les médicaments psychiatriques, comme le coûteux test GeneSight de Myriad Genetics® (MYGN: Nasdaq), à 2 000 $.

Sources

Will A Medicine Work For You? A Simple Test Might Tell - Pharmacogenetics, Forbes, 23 avril 2019