Acétate de cyprotérone : risque de méningiome avec ce médicament Adobe Stock

Les inquiétudes se confirment autour de l'acétate de cyprotérone (Androcur®). Déjà sous surveillance de puis 2009, l'ANSM confirme dans un communiqué du 27 août 2018 un risque de méningiome en cas de consommation prolongée du médicament. Le méningiome est une tumeur, dans la plupart des cas bénignes, qui se développe à partir des cellules méningothéliales de l'arachnoïde, c'est-à-dire des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière (les méninges).

Le risque de méningiome multiplié par 7 sur du long terme

L'acétate de cyprotérone, "est un dérivé de la progestérone ayant des propriétés anti-androgéniques. Les indications dépendent du dosage de cyprotérone", rappelle l'ANSM. Ce traitement est prescrit "chez la femme dans le traitement de certaines maladies hormonales se manifestant par une augmentation du système pileux (hirsutisme) et chez l'homme dans certaines formes de cancer de la prostate".

C'est l'Assurance maladie, associée au service de neurochirurgie de l'hôpital Lariboisière qui est l'origine de l'étude mettant en garde contre ce risque indésirable, rapporte l'ANSM. En tout, 250 000 femmes soumises au traitement ont été suivies pendant 7 ans. "Les résultats indiquent que l’exposition à l’acétate de cyprotérone à forte dose expose à un risque de méningiome - pris en charge en neurochirurgie - multiplié par 7 par rapport au groupe de femmes faiblement exposées et qui ont arrêté le traitement."

L'ANSM ajoute même que le risque croit en fonction de la dose prescrite, justifiant leur décision d'avoir réuni, le 13 juin 2018 dernier un comité d'experts temporaire (endocrinologues, gynécologues, neurochirurgiens...) afin "d'établir des recommandations d'utilisation" du traitement qui seront décidées lors d'une réunion à venir.

C'est l'Agence européenne du médicament, qui avait lancé le signal d'alarme en 2009 à propose de l'acétate de cyprotérone et le risque d'apparition de méningiome ayant conduit à l'ajout d'une mise en garde sur la notice en 2011.

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