Asthme : pourquoi les bougies d’intérieur sont déconseilléesAdobe Stock

Les dîners aux chandelles ou les massages éclairés à la bougie représentent le summum du romantisme qui vous font fondre littéralement ? Une nouvelle étude du département de santé publique de l'université d'Aarhus, aux Pays-Bas, devrait doucher votre enthousiasme. La fumée dégagée par les bougies tout comme les fumées de cuisine constituent des sources de pollution intérieure très irritantes pour les personnes souffrant d’asthme, même léger.

"Notre étude montre que la pollution de l'air intérieur causée par les fumées de cuisine et les bougies allumées peut avoir des effets néfastes sur la santé, tels que l'irritation et l'inflammation chez les jeunes personnes souffrant d'asthme léger". L’étude a mis en avant des marqueurs de "dommages à l'ADN et des signes d'inflammation dans le sang", observe Karin Rosenkilde Laursen, post-doctorante au département et co-auteur de cette étude, parue dans la revue Particle and Fibre Toxicology.

Les causes de cette irritation et cette inflammation sont comprises : le four allumé, une casserole sur une plaque de cuisson ou des bougies allumées émettent des particules ultrafines et des gaz qui sont ensuite inhalés.

Cette étude n’est pas la première à souligner la toxicité de ces particules sur les poumons, en particulier des asthmatiques. Mais cette fois-ci les travaux ont porté sur les effets de ces émissions sur un panel de jeunes participants. Agés de 18 à 25 ans, ces 36 volontaires, qui souffraient d’asthme léger, ont été soumis à trois expositions différentes dans les chambres climatiques de l'université d'Aarhus.

Ils ont été exposés sur des périodes de cinq heures, à des émissions provenant de la cuisine, puis à des émissions provenant de bougies allumées et enfin à de l'air pur.

Les expositions aux particules et aux gaz ont été mesurés. Les symptômes liés à la santé respiratoire et au bien-être ont également été enregistrés. Les biomarqueurs liés aux changements inflammatoires des voies respiratoires et du système ont été évalués avant l'exposition, immédiatement après puis le lendemain matin.

Des risques d’irritation même chez les plus jeunes

"Nous avons observé que même de très jeunes personnes souffrant d'asthme léger peuvent ressentir une gêne et des effets néfastes, si la pièce n'est pas suffisamment ventilée lorsqu'elles cuisinent ou lorsqu'elles brûlent des bougies, poursuit Karin Rosenkilde Laursen dans un communiqué de l’université. Les jeunes sont généralement plus en forme et plus résistants que les personnes plus âgées ou d'âge moyen. Il est donc préoccupant que nous ayons observé un impact significatif des particules sur ce groupe d'âge particulièrement jeune".

Une pollution intérieure, un risque pour la santé de tous

La pollution intérieure reste un sujet de préoccupation de santé publique qui concerne tout le monde. Pour le prouver, la chercheuse envisage dans un avenir proche de reproduire cette étude en l’élargissant à un public d’adultes en bonne santé.

"Ces conclusions sont intéressantes et pertinentes pour chacun d'entre nous. L'hiver approche, une période où nous avons tendance à allumer de nombreuses bougies et où nous sommes peut-être moins enclins à ouvrir les portes et les fenêtres lorsque nous cuisinons", prend soin de préciser la chercheuse. Et de conseiller : "En privilégiant un climat intérieur plus sain, (...) nous pourrions contribuer à réduire l'incidence des maladies pulmonaires et cardiovasculaires graves, ainsi que du cancer".

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