C’est une maladie invisible et méconnue du grand public, qui grignote du terrain à la faveur du réchauffement climatique et de la prolifération des rongeurs. La leptospirose, couramment appelée "maladie du rat", connaît une progression galopante ces dernières années : on recense plus de 600 cas par an aujourd’hui.
Dans le monde, cette maladie bactérienne est responsable d’un million de cas sévères par an. Si elle est plus souvent bénigne chez l’homme, elle peut prendre des formes graves et conduire à une insuffisance rénale voire à la mort (dans 10 % des cas), selon l’Institut Pasteur.
Leptospirose : une maladie véhiculée par l’urine des rongeurs
Cette zoonose, endémique dans les milieux tropicaux (dans les collectivités d’Outre-mer françaises et en Amérique Latine et d’Asie du Sud-Est), est une maladie infectieuse due à des bactéries pathogènes, les leptospires, telles que l’espèce Leptospira interrogans.
Cette infection s’observe de plus en plus sur le territoire métropolitain, particulièrement à la saison estivale et en automne, profitant d'un environnement humide (eau douce, sols boueux), un milieu propice à la prolifération de cette bactérie.
La leptospirose se transmet à l’homme par l’intermédiaire de certains rongeurs, comme les rats, les ragondins ou les souris. Les leptospires sont stockés principalement dans les reins de ces rongeurs qui excrètent ensuite ces bactéries dans leur urine, souillant leur environnement.
Maladie du rat : comment peut-on l’attraper ?
Chez l’homme, la bactérie pénètre dans l’organisme lors d’un contact en eau douce contaminée, par les muqueuses (oeil, bouche, nez...), par la peau macérée dont les pores sont dilatés, ou par une peau lésée en cas d’égratignures, d’écorchures ou de plaies (même petites).
Il est dès lors possible de contracter cette maladie lorsqu’on exerce des professions en contact avec un environnement humide (eau stagnante ou eau vive), contaminé par les urines de ces animaux. *
C’est le cas des agriculteurs, des éleveurs, des éboueurs, des égoutiers, des employés de stations d’épuration, d’entretien de canaux, berges, voies navigables et voieries ou encore des professionnels de la pisciculture en eau douce.
Les activités de loisirs nautiques à risque
Autre situations vectrices de contamination, qui ne devraient pas rassurer les estivaliers : les pratiques physiques et de loisirs en eau douce (même limpide). Aussi, les amateurs de loisirs nautiques ou de sports de plein air se révèlent plus exposés à un potentiel risque de contamination, pendant : la baignade en eau douce ou en eau vive, le canoë-kayak, le rafting, la plongée, la planche à voile, le canyoning, la pêche.
Les pratiques en pleine nature, dans un milieu relativement boueux ou avec de l’eau stagnante sont également à risque : la spéléologie, les raids sportifs, raids aventure (et autres parcours sportifs), les courses à obstacle (mud day). Les loisirs comme la chasse ou encore le jardinage peuvent également présenter un risque de contamination à la maladie du rat.
Enfin, les personnes exeçant des activités d’accueil et d’élevage d’animaux de compagnie (rats, rongeurs, souris) présentent un risque de contracter cette maladie, en cas de contact direct avec les urines d’animaux potentiellement contaminés.
Maladie du rat : quels sont les symptômes ?
Les premiers signes de la maladie apparaissent en moyenne 1 à 2 semaines après la contamination. Dans la forme modérée de leptospirose, elle s’accompagne d’une fièvre élevée avec des frissons, de violents maux de tête, des douleurs musculaires, abdominales et des douleurs articulaires.
Si l’un de ces symptômes se manifeste, il importe de consulter rapidement un médecin, en précisant l’activité à risque pratiquée.
Un traitement antibiotique suffit à soigner cette maladie, d’autant plus si elle est prise en charge précocement.
En l’absence de prise en charge, la maladie peut s’aggraver au bout de 4 à 5 jours après ces premiers symptômes. Elle peut dégénérer en évoluant vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans 20% des cas, elle se complique d’un syndrome hémorragique, décrit l’Institut Pasteur.
Dans des formes graves, la maladie peut entraîner une insuffisance rénale aiguë, une atteinte neurologique et des hémorragies pulmonaires ou digestives.
Des cas qui nécessitent une hospitalisation rapide en service de réanimation.
Leptospirose : comment se protéger cet été ?
Heureusement il existe une série de gestes préventifs qui permettent de se protéger de la contamination par les urines des animaux, dans sa pratique de loisirs ou dans son métier. Il est ainsi recommandé de :
- porter un équipement de protection pendant son activité : bottes, cuissardes, combinaisons ou vêtements de protection ; lunettes anti-projections, si nécessaire.
- d’éviter tout contact des mains souillées avec ses yeux, son nez et sa bouche.
- prendre le réflexe de se laver les mains à l’eau et au savon après la pratique d’activité de loisir à risque
En cas de plaie ou d’égratignure, il est impératif de :
- laver abondamment à l’eau potable et au savon
- désinfecter avec un antiseptique
- protéger la plaie avec un pansement imperméable
- ne surtout pas rincer la plaie avec une eau non potable, même limpide.
La vaccination peut être indiquée chez les pratiquants de loisirs nautiques réguliers, sur avis du médecin.
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